Publié le 20 Dec 2018 - 22:52
VERDICT DE LA COUR SUPREME SUR L’AFFAIRE DE LA CAISSE D’AVANCE

‘’La candidature de Khalifa Sall pas du tout menacée’’, selon ses partisans

 

Selon les partisans de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, la recevabilité ou non de la candidature de leur leader ne dépend en rien du verdict de la Cour suprême qui statue aujourd’hui sur l’affaire dite de la caisse d’avance de la ville de Dakar.

 

‘’La candidature de Khalifa Sall est définitivement recevable et personne ne peut prendre aucune initiative pour empêcher qu’il soit candidat’’, a soutenu hier, au cours d’une conférence de presse tenue au siège de Taxawu Dakar, le leader de l’Alliance démocratique Penco, Moussa Tine, l’un des fidèles alliés de l’ex-maire de Dakar. Selon l’ancien directeur général de l’Entente Cadakar dissoute par le régime de Macky Sall, Khalifa Sall a les mêmes droits que n’importe quel autre candidat engagé dans la course à la présidentielle du 24 février 2019. ‘’Nous ne pouvons pas concevoir que la magistrature de notre pays accepte de jouer le rôle tel qu’elle devienne le premier tour de l’élection présidentielle de 2019. Ce n’est pas aux magistrats d’éliminer des candidats. Khalifa Sall a le droit d’aller compétir et de demander le suffrage des Sénégalais. Il faut qu’on respecte ce principe garantie par la Constitution de notre pays’’, fulmine-t-il.

Allant plus loin, le mandataire de la coalition Taxawu Dakar ak Khalifa Sall souligne, pour sa part, que l’enjeu de l’audience de la Cour suprême qui se tiendra aujourd’hui à Dakar, ne se situe pas sur la recevabilité ou non de la candidature de Khalifa Ababacar Sall, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire. Selon Babacar Thioye Ba, la candidature de Khalifa Sall est déjà réglée et pliée. ‘’Nous avons satisfait à toutes les exigences de la Constitution et du Code électoral. Nous avons déposé tous les documents nécessaires, le nombre de parrainages exigés et le montant de la caution’’, soutient-il.

Pour le directeur de cabinet adjoint du maire de Dakar, le véritable enjeu de l’audience de la Cour suprême, c’est le respect de l’Etat de droit et des droits de Khalifa Sall. Revenant à cet effet sur les prérogatives de ladite juridiction, il indique que la particularité d’une Cour suprême, c’est qu’elle ne juge pas les faits comme les juridictions inférieures, mais elle doit s’assurer que les décisions antérieures rendues par le Tribunal correctionnel et la Cour d’appel sont conformes au droit, au Code pénal, au Code de procédure pénale, mais également aux instruments juridiques internationaux que notre pays a signés et ratifiés.

‘’Ce que nous attendons de la Cour suprême en tant que gardienne des libertés, c’est qu’elle donne la preuve qu’elle est là pour dire le droit’’, déclare-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Demain ou après-demain certainement, vous verrez dans les médias des universitaires, des juristes venir nous dire que la décision rendue par la Cour suprême est définitive et que, de ce point de vue, la question de la candidature de Khalifa Sall est réglée.’’ A l’en croire, le pouvoir est depuis quelques jours dans une campagne de recrutement d’universitaires, de juristes qui vont relayer ce message comme pour dire que la possibilité offerte à tout justiciable, après une décision de la Cour suprême, de faire une requête en rabat d’arrêt (cette requête est prévue par les articles 51 et 52) n’est pas suspensive. ‘’Vous verrez des juristes tailleurs comme on en a dans le gouvernement et à la tête du ministre de la Justice, le dire’’, insiste-t-il.  

‘’Ingénierie juridique’’

Cette ‘’ingénierie juridique’’, selon Cheikh Bamba Dièye, ne vise rien d’autre qu’à invalider la candidature de Khalifa Sall. ‘’Depuis 2012 où nous avons tous contribué par la démocratie et par les luttes politiques à faire de Macky Sall un président de la République dans les règles, nous avons malheureusement constaté que tous les acteurs politiques qui croient à la démocratie, à la liberté, se sont retrouvés dans une situation de précarité. Cela, du simple fait que Macky Sall n’a jamais cessé de rappeler qu’il veut un second mandat et quiconque n’est pas dans cette dynamique est devenu non pas un adversaire, mais un ennemi à abattre’’, persifle le leader du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno Jubël.

Pour son allié Moussa Tine, les gens sont tellement pressés d’éliminer le candidat Khalifa Sall qu’ils oublient de respecter les moindres procédures. ‘’Ils oublient même le nombre de pourvois. Ils n’ont même pas pris le temps de répertorier le nombre de pourvois qui ont été déposés pour les programmer en une seule et même fois. Je ne vois pas dans ces conditions comment on peut tenir un pourvoi en cassation’’, déclare-t-il. Soulignant ainsi qu’ils sont convoqués pour sept pourvois en cassation, alors qu’ils en ont déposé 13.

Au-delà de cet aspect, ils dénoncent la célérité avec laquelle le dossier a été enrôlé. ‘’Aujourd’hui, on a des centaines et des centaines de milliers de dossiers qui sont en souffrance au niveau de la Cour suprême. On les a tous oubliés pour ne penser qu’au seul dossier de Khalifa Sall. Cette accélération du dossier à laquelle on a assisté en première instance et en appel, continue aujourd’hui à la Cour suprême. On a aujourd’hui des prisonniers qui font des grèves de la faim juste pour être jugés, des gens qui sont en train de remuer ciel et terre pour être jugés, on les oublie tous pour se concentrer uniquement sur le cas de Khalifa Sall. Parce que la question n’est pas judiciaire, mais strictement politique’’, rouspète Moussa Tine.

Mais, selon Cheikh Bamba Dièye, cela ne surprend guère sous le règne du président Macky Sall marqué, selon lui, par l’injustice, la gabegie, la corruption et le parti pris. ‘’La gestion sobre et vertueuse est devenue nébuleuse, tentaculaire et fondamentalement partisane. La menace est réelle et est sur la tête de Khalifa Sall, depuis plus de quatre ans. Il y a une volonté manifeste de le liquider et de faire en sorte qu’il ne soit pas candidat. Mais, par la grâce de Dieu, il est présent. On demande maintenant que le monstre derrière le rideau avance à visage découvert et qu’il devienne un simple compétiteur’’, tempête-t-il. 

ASSANE MBAYE

 

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