Publié le 20 Nov 2024 - 13:36

VERITES D’UN SCRUTIN

 

Les élections législatives anticipées de 2024 ont vécu et livré un verdict sans appel.

Pastef a triomphé et son porte étendard en bon commandant en chef a démontré s’il en était encore besoin qu’il reste et demeure un leader politique clairvoyant et perspicace. Ousmane Sonko n’est jamais dans la fiction politique, il ne se départit pas du réel et sait prendre le pouls de sa cible à sa juste mesure. Sa force réside dans sa capacité à rester vrai et authentique quitte à déplaire à ceux qui s’accrochent au puéril et au futile.

Sa trajectoire politique a consisté en grande partie à déconstruire des perceptions de réalités qu’on croyait insurmontables. Il s’est frayé son propre chemin en politique sans avoir milité auparavant dans un grand parti ni occupé un poste de haute responsabilité dans le dispositif étatique.

Les fondateurs des partis politiques antérieurs usaient de leurs moyens financiers et matériels pour exister là où lui (Sonko) pousse tous ceux qui partagent le même idéal que lui à contribuer pour donner corps à l’ambition commune.

La victoire du 17 Novembre est le sacre d’un homme au firmament de son leadership et qui a su insuffler de l’oxygène à une atmosphère politique polluée par une caste honnie et vomie.

Il m’arrive d’imaginer ce que serait actuellement la scène politique sénégalaise s’il n’avait pas existé. Quelque chose me dit que nous serions peut être entre les griffes d’un lion dans les bras de Morphée réduits en de pauvres serfs taillables et corvéables à merci.

Par la force de son charisme, il a fabriqué bien des destins et ceux qui avaient fait preuve d’ingratitude l’ont appris à leurs dépens. Les wagons qui voulaient ignorer la nécessité de la locomotive sont bien restés à quai.

A travers ce scrutin et le choix de partir sous sa propre bannière, Pastef a mis a nu le stratagème que constituait le système des coalitions. Ainsi Taxawu  de Khalifa Sall et le PUR sont passés respectivement  de quatorze et onze députés en 2022 sous  Yewwi Askan Wi à un seul siège chacun sous Samm Sa Kaddu et sans Pastef.

Cette élection scelle aussi la fin tragique des deux grands partis qui ont gouverné le Sénégal pendant un peu plus d’un demi-siècle avec l’extinction du Parti Socialiste et du Parti Démocratique Sénégalais. Les fils putatifs de Wade aussi ont perdu de leur splendeur avec un Macky Sall errant en terre chérifienne et se contentant d’une existence politique virtuelle via Whatsapp et un Idrissa Seck devenu aphone et introuvable. L’APR dernier parti ayant gouverné ce pays avant 2024 se retrouve sous le leadership réel de Farba Ngom qui a pu sauver les meubles en conservant les trois départements de la région de Matam là où Macky Sall a mordu la poussière dans son département de Fatick.

Quant aux politiciens sans épaisseur populaire avec une existence achetée à coups d’espèces sonnantes et trébuchantes dans les quotidiens, ils peuvent intenter des procès contre leurs flagorneurs qui ont abusé de leur confiance.

Les électeurs dans le secret de l’isoloir ont exprimé leur rejet de la violence, de la virulence et de l’insolence de piètres apprentis politiciens sans génie ni talent.
Le peuple sénégalais est en avance sur sa classe politique   et sait bien solder ses comptes en temps opportun de manière civilisée et responsable.

La classe politique dont le logiciel est frappé du sceau de l’obsolescence devra se réinventer pour ne pas disparaître pour de bon. Tant qu’ils n’analyseront pas lucidement et intelligemment ce qui a fait le succès de Pastef, leur entêtement les consumera. Plus le déni durera, plus la faillite s’exacerbera.

Cette élection n’a pas fait qu’ensevelir des reliques de notre paysage politique mais elle a aussi mis une bonne partie de la presse face à ses élucubrations et manipulations. Nous sommes passés d’une presse qui acceptait de subir stoïquement la tyrannie des faits à une presse aux ordres des plus offrants. La titraille de ce lendemain de victoire a dû être pénible pour bien des mercenaires de la plume. Quant aux ‘’chroniqueurs’’ de mauvaise foi squattant les plateaux de télévision  et rivalisant de témérité sur fond de malhonnnêteté, l’heure de l’introspection doit sonner.

Désormais Pastef dispose des leviers pour agir et sortir ce pays de ce marasme. Les attentes sont nombreuses et l’espoir tellement grand.

La confiance étant le lien le plus puissant dans tout contrat, Sonko et ses hommes ont un capital extraordinaire pour mettre ce pays sur orbite. La tâche ne sera point aisée  mais avec de la volonté et de la sueur, tout reste possible.

Le leadership transformationnel qui fera bouger les lignes devra reposer sur une pédagogie de l’exemplarité avec des dirigeants qui font ce qu’ils disent et disent ce qu’ils font.

Depuis 2021, ce pays traverse une tension sans répit. Maintenant que l’agenda politique le permet, il urge que chaque Sénégalais où qu’il se trouve soit davantage constructif et fournisse l’effort attendu de lui et que les dépositaires de notre confiance assurent et rassurent dans les tâches qui leur sont confiées.

Ce sera l’unique moyen de réconforter ceux qui sont morts pour que cet idéal se réalise et aussi soulager ceux là dont l’unique rêve est de vivre mieux dans ce pays qui est la prunelle de leurs yeux.

Yalla bu Yalla tass yakaar. 

Par Sarakh NDIAYE

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