Publié le 10 Feb 2014 - 06:43
AFRIQUE DU SUD

Jacob Zuma condamne les violences policières

 

A quelques mois des élections nationales, prévues le 7 mai, les protestations se multiplient. De l’aveu même du ministre de la police, les forces de l'ordre ont tendance à répliquer de manière « disproportionnée ». Le président Jacob Zuma a condamné ces violences policières qui ont fait 9 morts depuis le début de l’année.

 

De nombreuses manifestations violentes ont éclaté dans les townships ces dernières semaines, à cause du manque d’eau, d’électricité et la mauvaise qualité des services publics. Les mineurs du platine sont également en grève depuis près de trois semaines, ajoutant encore à la tension sociale.

Des policiers à la « gâchette facile »

Depuis le début de l’année, 9 personnes ont été tuées dans des manifestations. Samedi, le président Jacob Zuma a dénoncé dans la presse le comportement des policiers sud-africains qui ont, selon lui, « la gâchette facile ». La veille, vendredi, un mineur gréviste avait été tué dans la province du Limpopo, suite à des heurts entre manifestants et policier.

« Non, je ne suis pas content. Je ne pense pas que quiconque puisse l’être avec cette police à la gâchette facile. Ce n’est pas bien du tout », a déclaré le président Zuma dans une interview au groupe de presse Independent Newspaper. Dans un pays « enclin aux manifestations », la police « doit être formée, spécialement formée », a insisté le président sud-africain.

Un contexte social tendu

Dans son Rapport mondial 2014, Human rights watch s’est dit préoccupé par l’augmentation des violences policières en Afrique du Sud, pointant notamment « l’usage d’armes létales » par les officiers de police sud-africains. Un rapport qui reprend d'ailleurs largement les conclusions de l'Institut d'étude des questions de sécurité, publié en juillet 2013 (cf. ci-contre), qui remettait déjà en cause les méthodes de la police.

Jacob Zuma nuance ce constat. Selon lui, l’attitude des manifestants « qui brandissent des machettes et brûlent des pneus » peut contribuer à l’escalade de la violence. « Il ne faut pas oublier le contexte », a-t-il souligné. « Nous ne pouvons pas blâmer uniquement les manifestants, mais nous ne pouvons pas non plus accuser seulement la police. »

Jacob Zuma a cependant admis que la police sud-africaine avait des points faibles, du fait de son histoire liée aux répressions de l’apartheid et de ses difficultés à gérer les mouvements de foules.

Le ministre de la police, Nathi Mthethwa, a pour sa part défendu ses troupes, vendredi, estimant que « la police anti émeutes sud-africaine compte parmi les meilleures du monde » et qu’elle devait faire face à des « armes dangereuses » lors de confrontation avec des manifestants.

rfi.fr

 

Section: 
VISITE OFFICIELLE DE SONKO AU BURKINA FASO : Sous le sceau de la sécurité et de la souveraineté
Guerre en Ukraine : Des discussions trilatérales prévues à Istanbul ce vendredi
IBRAHIMA TRAORE, FIGURE CLIVANTE : Le Burkina Faso au cœur d’un débat sénégalais
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes
Mali : Le rassemblement du 9 mai sous haute tension
PORTRAIT - LEON XIV, NOUVEAU PAPE ELU : Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain
RÉFORMES POLITIQUES AU TOGO ET AU MALI : La tentation autoritaire maquillée en progrès démocratique
CÉRÉMONIE INVESTIGATION PR OLIGUI NGUEMA : Bassirou Diomaye Faye présent aux côtés de seize chefs d'État à Libreville
BENIN : Le nouvel épicentre du terrorisme sahélien
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema
MALI-GUINEE : La presse sous bâillon militaire
LE POUVOIR DE DIRE NON : De Villepin, Badinter, Badio Camara, ou l’honneur de désobéir
CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE L’ALGERIE ET LE MALI : L’escalade de trop ?
CHARLES DE GAULLE : Héros français, bourreau africain ?
En Birmanie, des crémations à la chaîne pour les victimes du séisme