Publié le 14 Jan 2016 - 14:23
BOUTIQUES DE DROIT DE MEDINA ET PIKINE- ENTRE JANVIER ET NOVEMBRE 2015

250 cas de viol sur des filles âgées de 3 à 18 ans enregistrés

 

De janvier à novembre 2015, 250 cas de viol sur des filles âgées de 3 à 18 ans ont été enregistrés dans les Boutiques de Droit de la Médina et Pikine. Des chiffres qui confortent l’Association des Juristes Sénégalaises dans son combat pour le vote de la loi autorisant l’avortement médicalisé.

 

Le viol se banalise au Sénégal. De janvier à novembre 2015, rien que pour les Boutiques de Droit de la Médina et Pikine, 250 cas de viol sur des filles âgées de 3 à 18 ans ont été enregistrés. L’annonce a été faite hier au cours d’une conférence de presse de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) sur l’état d’avancement de la campagne de sensibilisation sur l’avortement médicalisé. Parmi ces filles, a dit la chargée des programmes de l’AJS, Khady Bâ, il y a 52 cas de viols suivis de grossesses dont 25 cas d’inceste. ‘’Pour les infanticides, les dernières statistiques montrent qu’au niveau de la MAC de femmes de Liberté 6, où il y a 116 incarcérées, 31 femmes et filles le sont pour infanticide dont 6 mineures. Ces études montrent qu’il est venu le temps d’harmoniser les lois internes, avec le Protocole de la Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo) que le Sénégal a signé et ratifié en 2005’’, a soutenu Mme Bâ.

Selon elle, l’avortement pratiqué dans de mauvaises conditions d’hygiène et de sécurité est la cause de 8 à 13% des décès maternels. ‘’Il constitue avec l’infanticide 22% des affaires jugées aux Assises. 51 500 avortements provoqués au Sénégal en 2012, soit un taux de 17 avortements pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans. Cela signifie que chaque année, 2% des femmes au Sénégal font un avortement. La cause est la mise au monde d’un enfant non désiré’’, a-t-elle expliqué.

Dépôt d’une proposition de loi   

C’est à cause de ces chiffres alarmants, a soutenu la présidente de l’AJS Fatoumata Guèye Ndiaye, que des organisations ont décidé de mettre en place la Task-Force pour faire un plaidoyer, en vue du changement de la loi sur la santé de la reproduction et du code pénal, pour permettre l’accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux jeunes filles, en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la santé ou à la vie de la mère ou du fœtus. ‘’Nous avons travaillé, en menant des campagnes au niveau des communautés, des institutions et des leaders religieux parce qu’au Sénégal, nous avons des fondements juridiques par rapport à l’avortement médicalisé. Il y a le protocole et les conventions que nous pouvons évoquer, pour exiger l’application de l’avortement médicalisé. Mais, nous avons voulu avoir une démarche de consensus. L’aboutissement de ce travail, c’est le dépôt, depuis maintenant deux mois, d’une proposition de loi sur la table du Garde des Sceaux Me Sidiky Kaba. Nous attendons l’avis des autorités’’, a dit Mme Guèye.

S’agissant du poids religieux, la présidente de l’AJS a souligné que c’est normal qu’il y ait des polémiques. ‘’Nous vivons dans une société où nous avons nos réalités culturelles et nous en tenons compte, parce que nous sommes des citoyens de souche. Nous sommes partis de constats que nous avons faits nous-mêmes, donc nous allons essayer de composer avec ces réalités. Tout ce qui pourrait choquer ces réalités, nous ferons de sorte de les éviter, mais tout ce qui pourrait amener une cohésion, nous ferons tout pour que cela puisse aboutir’’, a-t-elle dit.

Le Sénégal a, depuis 2005, ratifié le Protocole de Maputo qui, en son article 14, met à la charge des Etats-parties l’obligation de donner accès aux femmes et aux filles porteuses de grossesses, suite à un viol, inceste ou toute autre agression sexuelle, ou lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger, ou encore lorsqu’il y a risque pour la vie de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus.

VIVIANE DIATTA

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