Publié le 14 Apr 2016 - 12:03
MAMADOU CAMARA, PREMIER-PRESIDENT DE LA COUR SUPREME

‘’Nous ne sommes pas à l’abri d’erreur’’

 

Le Premier président de la Cour suprême, Mamadou Camara, a reconnu hier que la justice n’est pas parfaite, car les magistrats ne sont pas à l’abri d’une erreur.

 

Comme toute œuvre humaine, la justice n’est pas parfaite. C’est même une évidence pour le Premier président de la Cour suprême, Mamadou Badio Camara qui a présidé hier un atelier organisé par la haute juridiction et la Cour de cassation française. Le magistrat est parti du constat selon lequel ‘’la justice est rendue par des femmes et des hommes’’, pour dire que la justice n’est pas ‘’à l’abri d’une erreur’’. ‘’Je pense que c’est évident’’, martèle le magistrat. Toutefois, il relativise en soulignant que c’est compte tenu de cette imperfection que des voies de recours sont admises. ‘’Le législateur en est tellement conscient que des voies de recours sont prévues. Celui qui perd un procès au niveau du Tribunal de première instance doit aller devant la Cour d’appel. Et à partir de la Cour d’appel, il est possible d’avoir un recours en cassation devant la Cour suprême’’, souligne le juge Camara.

De ce fait, si on compare les décisions rendues au niveau du tribunal, de la Cour d’appel et de la Cour suprême, ‘’on se rend compte qu’effectivement, c’est une justice humaine qui n’est pas à l’abri d’erreur’’, insiste le Premier président de la Cour suprême. Cependant malgré ses impairs, il se dit optimiste, du fait de la formation théorique et pratique reçue par ses collègues.

La justice des pauvres et celle des riches

Par ailleurs, M. Camara réfute les accusations d’impartialité portées à l’endroit de la justice sénégalaise soupçonnée de favoriser les riches au détriment des pauvres. ‘’Je pense qu’il vous serait extrêmement difficile de me donner un cas concret de justice pour les pauvres et de justice pour les riches. De toute façon, ce serait un comportement tout à fait contraire à la loi et tout à fait contraire à notre serment de distribuer la justice, en fonction de la richesse ou de la pauvreté des uns ou des autres’’, répond catégoriquement le magistrat aux journalistes venus couvrir l’atelier axé sur le thème : ‘’Le pourvoi en cassation en matière pénale.’’

Des magistrats de la Cour suprême sénégalaise et de la Cour de cassation et certains de leurs homologues du Conseil d’État français y participent pour ‘’comparer et évaluer les méthodes de fonctionnement, avec l’espoir que de la discussion va jaillir la lumière’’. ‘’Nous ne voulons peut-être pas améliorer la qualité de nos décisions. Ce n’est pas tellement le cas. Mais plutôt faire en sorte que nos décisions soient plus compréhensibles par nos concitoyens’’, argue le Premier-président de la Cour suprême sénégalaise. Il reste convaincu qu’il est ‘’extrêmement’’ difficile pour les citoyens de comprendre les décisions de la Cour, parce qu’elles sont rédigées dans des termes techniques voire scientifiques qui échappent à la compréhension du plus grand nombre. Compte tenu de cette situation, ils travaillent à simplifier leurs méthodes et technique de rédaction pour se faire mieux comprendre de leurs concitoyens.

Conseiller à la Cour de cassation à Paris, Monsieur Fossier a abondé dans le même sens. ‘’Je viens ici pour exposer à mes collègues sénégalais ce que nous essayons de faire à Paris, essentiellement sur la motivation des décisions de justice qui ne sont pas sans doute satisfaisantes pour les usagers de justice’’, dit le magistrat français spécialisé en matière d’urbanisme et d’environnement. Tout en précisant qu’ils ne sont pas là pour donner des leçons à leurs collègues sénégalais. Mais ils comptent beaucoup sur la réciprocité. 

FATOU SY

 

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