Publié le 7 Mar 2017 - 12:17
AFFAIRE DE LA CAISSE D’AVANCE DE LA MAIRIE DE DAKAR

Khalifa et Cie repassent devant le juge cet après-midi 

 

Le maire de Dakar a fait face hier, au juge d’instruction Samba Sall. Mais sur demande de ses avocats, Khalifa Sall reviendra aujourd’hui à 16h devant le juge.

 

Le Doyen des juges d’instruction n’a pas perdu du temps. Après la sortie vendredi dernier du procureur de la République annonçant la transmission du dossier du maire de Dakar à son cabinet, le juge Samba Sall est passé à l’acte. Hier, il a convoqué Khalifa Sall et Cie pour une audience de première comparution dans le cadre de l’instruction du dossier lié à la gestion de la caisse d’avance de sa municipalité. Cependant, l’audience a fini plus tôt que prévue. Car, les avocats de la défense ont demandé son report à aujourd’hui. Le juge ne s’y est pas opposé. Ce qui fait que le maire socialiste et ses ‘’acolytes’’ retournent cet après-midi chez le juge d’instruction, à 16heures.

Mais pour un de ses avocats, les choses sont allées très vite dans cette affaire ou le maire de Dakar est accusé  des délits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux et escroquerie.

Me Ciré Clédore  Ly pense que la sortie du procureur de la République vendredi dernier n’a pas été fortuite, elle s’adressait selon lui aux initiés. ‘’Il leur faisait comprendre que quoi qu’il en soit Khalifa Sall et son entourage iront en prison. Il n’a voulu ni transmettre  un message, ni informé la population mais plutôt  faire savoir que c’était une décision d’Etat’’, a fustigé la robe noire. A en croire, Me Ly, le Sénégal est  un pays où la justice n’est pas indépendante et le procureur de la République est le bras armé du pouvoir exécutif.

L’avocat trouve étonnant que toutes les décisions soient prises au même moment. ‘’Depuis la conférence de presse du 03 mars dernier, tous  les actes que le procureur a eu à prendre au nom de l’Etat  sont des actes qui datent du même jour. C’était un grand weekend. Et le  lundi (Ndlr : hier) déjà, un juge d’instruction convoque cela veut dire qu’il s’agit d’une conspiration qui était déjà ficelée’’. Toutefois, la robe noire garde un brin d’espoir car son client jouit toujours de sa liberté, ce qui lui permet de revenir faire face aux juges aujourd’hui à 16h.

‘’Le plan ne s’est pas déroulé comme le voulait le procureur, pour la simple raison que Monsieur  Khalifa Sall est ses collègues sont entourés par des avocats qui sont des techniciens du droit et qui sont déterminés à ne pas les laisser un seul centimètre d’arbitraire’’, a-t-il dit. Avant de poursuivre : ‘’nous sommes prêts à revendiquer toute parcelle de droit. Nous avons conformément aux dispositions légales demandé et obtenu que le dossier, les inculpations et autres soient reportés. Donc, si les autorités pensaient pouvoir les mettre en prison aujourd’hui, en tout cas c’est un premier échec’’. Me Ly explique que ce rapport de 24h  est dû à la volonté des avocats  de retarder les choses afin de prendre connaissance du dossier. ‘’Nous avons le droit de savoir pourquoi ils sont poursuivis car nous savons que le complot d’Etat ira jusqu’au bout’’, a-t-il martelé.  Le conseil du maire de  Dakar de préciser  qu’ils ‘’veilleront à ce que les droits de leurs clients soient respectés devant le juge d’instruction’’. 

Le soutien des militants

Convoqué à 15h l’édile de la capitale sénégalaise est arrivé au Palais de Justice 25 minutes plus tard. Son accès au temple de Thémis n’a pas été facile face à une foule de militants venue lui témoigner leur soutien. Commence alors un brouhaha indescriptible ponctué par les chansons à l’honneur du socialiste. Pour faire revenir l’ordre, les vigiles bloquent cette porte contiguë  à la Prison de Rebeuss et oblige les militants et autres visiteurs à prendre la porte principale. A, 15h 45mn, les hommes de tenue réussissent à frayer un chemin au maire de Dakar. Tout de blanc Vêtu, Khalifa Sall arpente les escaliers et se dirige vers le bureau du juge d’instruction sous les vivats de ses militants. Son face à face avec le magistrat instructeur n’aura  pas duré plus d’une heure. Pendant ce temps la mobilisation s’amplifie et les militants patientent debout ou assis sur le gazon. 

HABIBATOU TRAORE

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