Publié le 22 Jul 2017 - 01:07
DJIBY SAMB DIETETICIEN NUTRITIONNISTE

‘’ La malbouffe est un problème de santé publique’’

 

La journée mondiale de la malbouffe est célébrée aujourd’hui. Au Sénégal, la situation est préoccupante, selon le nutritionniste Djiby Samb. Il urge, dit-il, que les autorités réagissent pour aider les populations à un changement de comportement.

 

L’alimentation des Sénégalais n’est ni équilibrée ni variée. C’est de l’avis du diététicien nutritionniste, Djiby Samb. Selon qui, les Sénégalais ne comprennent pas ce qu’est une bonne alimentation, alors que celle-ci peut être source d’une bonne santé. ‘’Si on n’est mal nourri, on a des défaillances, des manquements sur l’apport nutritionnel. Il  y a ce qu’on appelle les apports alimentaires recommandés. Chaque personne doit connaitre son type d’alimentation. Si on ne comprend pas la manière dont on doit s’alimenter, on cause des problèmes à notre organisme’’, explique M. Samb. Pour lui, le problème, au Sénégal, est qu’on ne prête pas attention à la bonne alimentation. Alors que, dans la prise en charge globale d’un malade ou d’une personne bien portante, il y a la prise en charge médicale et celle nutritionnelle et diététique. C’est-à-dire qu’il faut des conseils hygiéno-diététiques. Ces conseils, dit-il, permettront à la personne de connaitre son mode alimentaire, parce que la carence en nutriment crée d’énormes problèmes.

Le diététicien de dire que la malbouffe existe au Sénégal. Car, des enquêtes ont montré que la prévalence de la malnutrition au Sénégal est de 9%. Alors que les causes de cette malnutrition sont liées à la malbouffe. Pour éviter cette situation, le nutritionniste conseille d’éduquer la population. Il faut également que les diététiciens participent à cette éducation nutritionnelle des populations. ‘’La malnutrition commence à prendre de l’ampleur dans le pays, surtout chez les enfants. Celle-ci, causée par la malbouffe, cause à son tour la morbidité et la mortalité. C’est pourquoi, il est nécessaire que l’éducation se fasse, selon les couches d’âges. On ne doit pas attendre de tomber malade pour respecter son alimentation’’, prévient-il. ‘’Quand on parle aussi d’une alimentation équilibrée, il ne s’agit pas des cuillérées. Il faut spécifier l’aliment, connaitre ce qu’on doit manger, prendre les aliments riches en protéine, en glucide, en lipide, en vitamine et en minéraux’’, renseigne M. Samb.

En outre, il souligne que cette malbouffe est causée par la pauvreté, le manque de connaissances ou l’excès alimentaire. Même si, fait-il remarquer, il y a des gens pauvres qui s’alimentent très bien. Il donne l’exemple du couscous local avec du lait, qui est une alimentation très équilibrée. ‘’On doit également connaitre les heures et les modes de repas. D’habitude, on prend nos repas à des heures très tardives, surtout la nuit. Tous ces phénomènes causent la malbouffe. Les modes de préparation des repas sont également importants. La façon dont on prépare les repas au Sénégal n’est pas la bonne’’.  Prenant comme exemple le riz au poisson, il explique que son mode de préparation est inadéquat. ‘’La femme met 4 heures pour le faire. Il y aura forcément perte de vitamines, à cause de la température. Il y a également des femmes qui font le trempage prolongé des légumes. Elles trempent les légumes dans un récipient pendant des heures, alors qu’il y a des légumes qui ont des vitamines hydro solides qui vont se solidifier dans l’eau. Quand le trempage est prolongé, il y aura perte de vitamines, parce qu’elles vont se dissoudre dans l’eau’’, fait-il savoir.

Les conséquences de la malbouffe sont la recrudescence des maladies comme le diabète, l’obésité, l’hypertension, les indigestions. L’obésité est considérée aujourd’hui comme une pathologie par l’Organisation mondiale de la Santé  à cause de la surcharge pondérale. ‘’Tout le monde sait que le diabète et l’hypertension conduisent à l’insuffisance rénale et ce sont des maladies couteuses. Donc, il faut vraiment veiller à une bonne alimentation équilibrée pour éviter ces maladies très dangereuses’’, conseille le diététicien. Qui invite les services publics à intégrer les diététiciens nutritionnistes dans les structures de santé pour aider les patients à mieux s’alimenter. 

VIVIANE DIATTA

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