Publié le 26 Oct 2017 - 20:34
AFFAIRE DROGUE DE LAMANTIN BEACH

Un combat à plusieurs manches pour Luc Nicolaï  

 

Le combat judiciaire du promoteur Luc Nicolaï dans l’affaire de la drogue de Saly, entamé depuis fin septembre 2012, n’a pas encore connu de verdict. Tel un match de tennis, les sets ou manches se multiplient à cause des nombreux rebondissements marquant cette procédure.

 

A quand le verdict final du combat ficelé depuis le 31 octobre 2012 à Thiès et opposant le Président directeur général de l’hôtel Lamantin Beach Bertrand Touly au promoteur de lutte Luc Nicolaï ? Tel un match de tennis, les sets ou manches se multiplient dans cette procédure déclenchée en septembre 2012, prolongeant ainsi le suspense. Un feuilleton qui a démarré en fin septembre 2012 lorsque 39 boulettes de cocaïne ont été découvertes dans le bureau du PDG de l'hôtel Lamantin Beach, Bertrand Touly. Ce dernier est arrêté de même que deux employés de l’hôtel, M. L Mbaye et Djribrine Diop ainsi que les douaniers P. M. Thiam et Abdou Khadir Kébé. Pendant ce temps, de fortes rumeurs faisant état de la fuite de Luc Nicolaï commençaient à circuler. En fait, le promoteur est désigné comme le commanditaire car il est accusé d’avoir fait introduire 50 grammes de cocaïne dans le bureau de Bertrand Touly afin de lui extorquer des fonds.

Le coup consistait à simuler une opération douanière et à proposer une transaction de 100 000 000 F CFA. L’opération est tombée à l’eau et Luc Nicolaï a fini par rejoindre ses acolytes, quelques jours plus tard. Le promoteur de lutte a été appréhendé par la gendarmerie, le 20 octobre 2012, à Passy (Kaolack) alors qu’il revenait de la Gambie. Déféré au parquet de Thiès avec ses acolytes, le patron de Luc and Co est placé sous mandat de dépôt le 24 octobre 2012. Ils sont inculpés pour association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds, détention de drogue, de corruption entre autres. Tandis que Bertrand Touly faisait l’objet d’une instruction, Luc Nicolaï et Cie étaient renvoyés en jugement devant le tribunal des flagrants de Thiès pour l’audience du 31 octobre 2012. Mais coup de théâtre, le jour du procès, ils n’ont pu être jugés car les juges avaient renvoyé le parquet à mieux se pourvoir, du fait que Luc Nicolaï et Cie ne pouvaient être renvoyés en audience correctionnelle au moment où Bertrand Touly faisait l’objet d’instruction.

La juridiction de Thiès dessaisie au profit de Dakar

Par la même occasion, les avocats de Bertrand Touly avaient entamé une nouvelle manche devant la Cour suprême. Ils voulaient que le dossier de Luc Nicolaï soit confié au juge d’instruction de Thiès Alassane Thioune, en charge de celui de leur client. A l’issue de son audience du 29 novembre 2012, la Chambre criminelle de la Cour suprême a dessaisi le juge d’instruction de Thiès des deux dossiers au profit du doyen des juges d’instruction de Dakar. Tout compte fait, le promoteur et ses codétenus incarcérés à la prison de Thiès ont été par la suite transférés à la maison d’arrêt de Rebeuss.

A la réception du dossier, le parquet de Dakar avait requis le mandat de dépôt contre toutes les personnes impliquées dans l’affaire, y compris Bertrand Touly libéré provisoirement après deux semaines de détention préventive. Cependant, le Doyen des juges à l’époque, Mahawa Sémou Diouf, avait maintenu l’hôtelier en liberté, tout en décernant de nouveaux mandats de dépôt à Luc Nicolaï et Cie. Après instruction, Touly et le douanier Thiam ont été blanchis à la faveur d’un non-lieu. Luc Nicolaï, Abdou Khadir Kébé, Djribrine Diop et M. L. Mbaye sont renvoyés en jugement devant le tribunal correctionnel de Dakar. Mais entre-temps, une décision est intervenue en faveur du promoteur et du douanier. Car après plusieurs tentatives infructueuses, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar leur avait accordé une liberté provisoire au bout de sept mois d’incarcération.

Ce n’était qu’une grosse désillusion car la Cour suprême avait fini par casser l’arrêt suite au pourvoi introduit par le parquet général. Ainsi, tout comme les deux employés, le promoteur et le douanier sont restés en prison jusqu’à leur procès survenus en novembre 2013. Et si le parquet avait requis des peines de 5 et 10 ans de prison, ainsi que le paiement de dommages et intérêts d’un montant global de 750 millions de francs CFA, le juge correctionnel est allé en deçà. Après délibéré, Luc Nicolaï a écopé de 5 ans dont 2 ans de prison ferme pour  association de malfaiteurs,  détention de drogue et complicité de tentative d'extorsion de fonds. Le gabelou avait écopé de la même peine en sus d’une amende de 100 000 francs CFA. Quant à l’ex-skipper à l’hôtel Lamantin Beach, Djibrine Diop, il avait écopé d’1 an et 6 mois ferme. L’électrotechnicien M. L.  Mbaye s’en était tiré avec une décision de relaxe. Mais les avocats de Luc et Kébé n’étaient pas satisfaits de la décision et avaient fait appel.

La baraka de la libération conditionnelle pour Luc

Alors qu’il purgeait sa peine en attendant son jugement en appel, le promoteur mbourois retrouve le chemin de la liberté. Le 14 février 2014, le ministre de la Justice a pris un arrêté lui accordant la libération conditionnelle. Cette décision avait mis les conseils de Bertrand Touly dans tous leurs états. ‘’L’arrêté viole la Constitution, car le pouvoir judiciaire est indépendant de l’Exécutif.’’, dénonçait Me Papa Moussa Félix Sow. Après cette libération qui semblait susciter l’espoir,  Luc Nicolaï va déchanter à cause d’un nouveau rebondissement noté dans ce dossier. Car, à l’issue du jugement en appel en janvier 2016, sa peine est corsée. Il s’est retrouvé avec 5 ans dont 3 ans ferme en plus d’un mandat d’arrêt.

Mais, ce mandat d’arrêt est annulé en décembre dernier par la Cour suprême. Suite au pourvoi de la défense, cette juridiction a cassé l’arrêt de la Cour d’appel de Dakar et a renvoyé le dossier à la Cour d’appel de Saint-Louis. Cette dernière qui a rendu son verdict ce mardi, a alourdi la sanction infligée à Luc Nicolaï par leurs collègues de Dakar. Le juge d’appel de la capitale du Nord a non seulement maintenu le délit d’association de malfaiteurs qui avait été écarté, mais il a porté la peine à 5 ans dont 4 ans ferme. Il a aussi décerné un nouveau mandat d’arrêt contre le promoteur. Cependant, la partie est loin d’être finie, car une nouvelle manche se joue encore à la Cour suprême du fait du pourvoi que la défense a décidé d’introduire. Autant dire que ce n’est pas encore le sifflet final puisque le combat se poursuit… .  

FATOU SY 

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