Macky Sall veut un mémorandum sur les ‘’ressources mobilisées’’

En Conseil des ministres, le président de la République a donné diverses instructions à son gouvernement, dont la production d’un mémorandum du gouvernement. Il concernera, entre autres, les ressources consacrées à la lutte contre l’émigration irrégulière.
Le gouvernement tenterait-il de répondre au président de l’ONG Horizon sans frontières, Boubacar Sèye, arrêté depuis quelques jours ? Cela y ressemble bien. ‘’Le président de la République demande au ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur de préparer, en relation avec les ministères impliqués, un mémorandum du gouvernement du Sénégal sur la politique et les projets mis en œuvre, ainsi que les ressources mobilisées dans le cadre, d’une part, de la lutte contre l’émigration clandestine et, d’autre part, de la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes’’, lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres d’hier.
En attendant sa production, le monde continue de vivre les affres du coronavirus. La pandémie a mis à jour les défaillances des systèmes sanitaires de bien de pays. Le Sénégal n’y échappe pas et pense revoir son industrie du médicament. Ainsi, en Conseil des ministres, hier, le président Macky Sall a rappelé ‘’l’impératif de consolider une industrie pharmaceutique nationale résiliente, afin de garantir la souveraineté durable du Sénégal sur certains médicaments, produits et équipements de première nécessité’’.
Pour matérialiser son souhait, il a demandé aux ministres de l’Economie, de la Santé, de l’Industrie, des Finances ‘’d’accélérer, en liaison avec la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) et les acteurs du sous-secteur, la finalisation et l’amorçage de la mise en œuvre de la stratégie de développement de l’industrie pharmaceutique nationale, au regard des avantages comparatifs et compétitifs du Sénégal’’.
Supervision et contrôle des activités minières au Sénégal
Il était également question, au cours de ce Conseil des ministres, du ‘’renforcement de la supervision et du contrôle des activités minières au Sénégal’’. Le Sénégal étant devenu un pays ‘’où l’exploitation minière connait un développement fulgurant’’, le chef de l’Etat a rappelé à son équipe en général et au ministre des Mines et de la Géologie en particulier, l’impératif d’accentuer la supervision et le contrôle de la prospection géologique et des activités d’exploitation minière, sur l’étendue du territoire national. Il devient, par conséquent, urgent ‘’d’accélérer le processus de transformation des modes d’intervention des structures publiques d’encadrement et de contrôle des opérations minières sur les sites et zones de production, d’exploitation et d’exportation’’. Dans ce sens, Macky Sall a instruit Sophie Gladima ‘’d’engager une concertation rapide, avec la présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et la Chambre des mines, afin de finaliser une doctrine d’accroissement des ressources collectées et perçues par l’Etat, dans le cadre de l’exploitation du patrimoine minier du Sénégal’’.
Le port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou veut étendre ses activités. Au cours de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le chef de l’Etat a invité les ministres des Finances et du Budget ainsi que des Pêches et de l’Economie maritime, ‘’à évaluer la concession dans le cadre du développement du port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou. Le président de la République rappelle, à ce sujet, l’urgence de veiller à l’indemnisation des populations officiellement recensées’’.
Toujours à l’attention d’Alioune Ndoye, Macky Sall, relativement à l’exécution des travaux de dragage et de balisage de la brèche de Saint-Louis et à la gouvernance des infrastructures et transports maritimes, a demandé que soit accéléré le ‘’déroulement correct des travaux’’.
Par ailleurs, il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Aissata Tall Sall, recevait les voyagistes privés en vue d’échanger autour de l’organisation du pèlerinage à La Mecque de cette année. Macky Sall lui a demandé, ainsi qu’à ses collègues concernés ‘’de faire prendre les dispositions préventives opérationnelles, afin de renforcer la régulation de l’organisation des opérations relatives au pèlerinage aux lieux saints de l’islam, en tenant compte des contraintes liées à la pandémie de Covid-19’’.
CONVENTION COLLECTIVE Le président veut son effectivité Lors de son face-à-face avec une partie de la presse nationale, le soir du 31 décembre, le président de la République avait promis de signer les décrets d’application du Code de la presse. Au Conseil des ministres suivant, il en signait deux. La presse en attendait plus, mais Macky Sall semble vouloir y aller à son rythme. Ce qui ne dénoterait, par ailleurs, pas un manque d’intérêt pour ce secteur. En Conseil des ministres hier, ‘’concernant l’application de la Convention collective nationale du secteur de la presse, le président de la République rappelle que la modernisation et la professionnalisation du capital humain du secteur de la presse restent des priorités dans le cadre de la consolidation des performances des entreprises en exercice et du rayonnement de la démocratie sénégalaise’’, lit-on dans le communiqué reçu. ‘’A ce propos, le chef de l’Etat demande au ministre du Travail et du Dialogue social de veiller, en relation avec le ministre de la Communication, les organisations patronales et syndicales, à l’application effective et intégrale des dispositions de la Convention collective nationale du secteur de la presse’’, ajoute-t-on. Le Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) se bat déjà pour son application. Ce ne sera qu’un soutien de plus et de taille, si l’instruction du président est suivie. |
BABACAR SY SEYE