Un média 100% numérique pour les Africains francophones

Épaulé par RFI et France 24, le média ZOA, 100% numérique, est présent sur les plateformes les plus accessibles et facilement adaptables. Lancé par France Médias Monde, il est conçu par et pour les jeunes Africains francophones.
Un nouveau média 100% numérique qui cible les jeunes Africains, notamment francophones. Il s’agit de ZOA. Pour atteindre son objectif, ce média, lancé ce mercredi 1ᵉʳ octobre 2025 à Dakar par France Médias Monde, décide de raconter l'Afrique par sa jeunesse autour de thématiques positives. Spécialisé sur les réseaux sociaux, il est disponible sur Facebook, YouTube, Instagram, TikTok et même WhatsApp.
« Ça nous permet de raconter nos histoires avec nos propres arguments, avec nos propres volontés. Donc on ne sera pas sur les réseaux sociaux pour capter l'argent, pour monétiser, etc. Notre logique, c'est de faire de l'information grâce aux partenariats qu'on peut avoir », a expliqué le rédacteur en chef, Kaourou Massaga, lors de la cérémonie de lancement, au sujet du modèle économique de ZOA. Pour l'heure, il bénéficie du soutien financier et technique de RFI et France 24. Il est déjà publié depuis le 15 septembre dernier sur les réseaux sociaux. « On a respecté certains codes en mettant des vidéos animées. Notre objectif, c’est de faire de l’information à destination des jeunes Africains, pour raconter leur vie, ce qui les passionne et ce qui les entoure », a soutenu Massaga. Il s’agit d’informer de manière fun, mais dans la rigueur journalistique. Le défi, explique-t-on, est de partir de zéro dans un environnement très concurrentiel, en restant des journalistes et non des influenceurs.
Concernant le choix de la cible jeune, il s’explique par rapport au nombre de connectés. « Dans les différentes capitales africaines, les jeunes qui ont entre 15 et 39 ans, c’est plus de 80 % de cette population qui a accès à Internet au quotidien. Plus de 90 % ont des réseaux sociaux sur leur téléphone portable. Ça, c’est important pour nous. Et c’est pour cela qu’on a pris cette décision, après plusieurs réflexions, d’aller sur les réseaux sociaux », a détaillé Kaourou Massaga. Parlant de l'âge médian en Afrique, il souligne que la moitié de la population du continent a moins de 19 ans. Donc, pour la rédactrice en chef adjointe venue du Bénin, Cécile Goudou, il est important d'être au cœur des centres d’intérêt des jeunes. Pour ce faire, il faut avoir « un regard jeune sur l’Afrique », selon Mme Goudou.
Ainsi, basée à Dakar, la rédaction est composée de 10 journalistes originaires de 5 pays. Elle s’appuie aussi sur un réseau de correspondants dans 11 pays du continent. Cette équipe essentiellement jeune aborde des thématiques allant du sport à la culture, en passant par les initiatives citoyennes et l’entrepreneuriat. Pour établir une connexion entre le média et ses abonnés sur ses pages, il y a des rubriques comme « C’est quoi ton quotidien ». Il y a aussi des rubriques telles que « Quand j'avais 20 ans ». Par rapport à cette dernière, l’idée est de « bercer les jeunes » en leur parlant des voies empruntées par les aînés : « C’est aller à la rencontre d’une grande personne, d’un aîné qui a du vécu, de l’expérience et qui vient dire aux jeunes : j'avais 20 ans, j’ai fait des erreurs comme vous. Je me suis trompé de choix peut-être ; j’ai fait de bons choix ; voilà où j’en suis », a expliqué Cécile Goudou. Concernant la rubrique « J’aurais aimé savoir », elle confie : « On a rencontré un jeune qui nous a dit : “Si je savais que pour faire le métier de banquier il fallait avoir un tel cursus, j’allais mieux réussir demain”. » ZOA pose aussi un certain nombre de débats pour apporter des réponses. Il y a, par exemple, ce sujet qui a été exploité : « Est-ce que le café Touba est sénégalais ? » Et la réponse est non.
ZOA a ainsi choisi de ne pas faire de politique proprement dite. Kaourou Massaga donne les raisons : « C'est déjà très bien fait et très bien exprimé par des chaînes comme RFI, France 24, par des chaînes sénégalaises. On est ici au Sénégal, sur le continent, il y a beaucoup de médias qui font cet effort-là, qui se concentrent là-dessus quasiment exclusivement. C'est très bien. Nous aussi, on est passionnés par la politique… Mais on a vraiment décidé de s'intéresser à d'autres aspects de la vie des jeunes Africains, que ce soit la culture, que ce soit les innovations, que ce soit l'entrepreneuriat. » Il soutient que, selon leur étude, il manquait un peu cette mise en valeur d'autres sujets que la politique. « C’est pour ça qu'on a fait le choix de ne pas en parler parce que l'environnement est très concurrentiel et que ce n'est pas totalement dans le centre d'intérêt aujourd'hui », a-t-il soutenu, soulignant que faire des sujets de société, c'est aussi parler de politique au sens noble du terme.
BABACAR SY SEYE