Publié le 25 Nov 2020 - 05:11
11e SESSION ANNUELLE DE FORMATION EN DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE L’HOMME

Les droits des femmes discutés à Dakar 

 

Si le Sénégal a ratifié quasiment toutes les conventions en matière des droits des femmes, il pèche dans l’application. D’où la nécessité d’harmoniser les textes. C’est le cas de l’âge du mariage.

 

Au Sénégal, presque toutes les conventions ont été ratifiées en matière des droits des femmes. Mais le défi de l’harmonisation des textes demeure, selon le président du Comité sénégalais des Droits de l'homme, Pape Sène. Il a fait cette déclaration, hier, à l’ouverture de la 11e Session annuelle de formation en droit international des Droits de l’homme. Un toilettage, dit-il, est nécessaire, pour être en phase avec les conventions internationales. 

''Il y a certaines dispositions légales qui protègent les femmes. Malheureusement, il y a des dispositions discriminatoires qu’il faut harmoniser’’, estime M. Sène. C’est le cas du Code de la famille avec l'article 111 qui fixe l'âge de mariage pour la femme à 16 ans ; pour l'homme à 18 ans. Il y a aussi la question de la recherche de paternité, car il est interdit à l'enfant hors mariage de procéder à la recherche de paternité.

La cheffe de la délégation de l'Union européenne au Sénégal, Cécile Tassin-Pelzer, a, elle, plaidé pour des politiques fortes, pour que chaque femme jouisse de ses droits sans entrave, sans discrimination et sans violence. Le directeur régional Afrique de l'Ouest de la fondation Friedrich Naumann pour la liberté, Jo Holden, est du même avis.

''Les organisateurs de ce projet que nous sommes, avons jugé nécessaire de faire de cette session un cadre de plaidoyer de promotion des droits des femmes et des filles’’, renseigne M. Holden. Il reste convaincu que parler des droits des femmes et des filles, au-delà des enjeux politiques, c’est aussi accepter de prendre en compte les enjeux sociaux, économiques et culturels, et même éthiques.

Ainsi, pour lui, c'est aussi accepter de porter le débat sur le plan de la dignité humaine. La vulnérabilité, dit-il, des femmes et des filles ainsi que les besoins propres liés à leurs spécificités justifient la nécessité d'une protection particulière de leurs droits. Il juge pertinent le thème axé sur les droits de la femme qui se justifie à plusieurs niveaux.

D’ailleurs, poursuit-il, c'est le 18 décembre que la communauté internationale va célébrer les 41 ans de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Le document habilite le premier instrument juridique visant expressément à protéger les droits de femmes.

La ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndèye Saly Diop Dieng, signale que le droit de la femme est une priorité dans la politique de développement économique et sociale définie par le chef de l’Etat Macky Sall. Elle soutient que l'autonomisation de la femme est érigée en objectif prioritaire et transversale dans le Plan Sénégal émergent.

Dans ce sens, elle note des avancées comme la mise en place de la Stratégie nationale pour l'équité et l'égalité des genres qui vise à faire du Sénégal une société sans discrimination et celle de l'autonomisation des femmes. Cette session est d'autant plus importante, selon elle, que le gouvernement reste attentif aux grandes perspectives qui seront ouvertes.

La présidente de l’Association des juristes sénégalaises, Aby Diallo, d’interpeller l’Etat sur les textes discriminatoires à l’endroit des femmes. Notamment la légalisation de l’avortement en cas d’inceste et de viol.

Aida Diène 

 

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