Ardo Omar Bâ a été attrait à la barre par sa femme Fatou Sarr, pour abus de confiance portant sur une somme de 12 millions F CFA.  Il a été condamné hier à 6 mois avec sursis.

Si l’argent est source de bonheur, ce n’est pas forcément vrai pour Ardo Omar Bâ. Pour la somme de 18 100 euros, environ 12 millions F CFA, il est sur le point de perdre son épouse Fatou Sarr avec qui il s’est marié depuis six ans. Hier, il s’est retrouvé avec une condamnation de six mois, assortie du sursis pour abus de confiance. Car, Ardo Omar Bâ a abusé de la confiance de sa femme.

Basée en Espagne, la dame lui avait demandé de lui ouvrir un compte bancaire. Lorsque les virements ont atteint le montant global de 18 100 euros estimés à 12 millions F CFA environ, Mme Bâ a demandé à son mari de lui chercher un terrain de 300 m² à Keur Massar. Quelques jours après, M. Ba fait savoir à sa douce moitié qu’il a effectivement acheté le terrain. Satisfaite de la diligence de son conjoint, l’émigrée lui envoie alors une invitation en Espagne. C’est durant les retrouvailles du couple Bâ en Espagne, que la dame a commencé à avoir des doutes et à mener ses investigations. Ses craintes se sont confirmées, car même pas un lopin de terre ne lui a été acheté. Depuis lors, le couple a commencé à battre de l’aile avec des disputes interminables.

Dès que son époux est rentré au Sénégal, Fatou Sarr a entamé une procédure de divorce. Par la suite, elle a porté plainte pour rentrer dans ses fonds.

 Selon les déclarations de la dame, lors de son audition à la police, le mari n’est pas parvenu pas à justifier l’utilisation de l’argent qu’elle lui envoyait.

L’immunité familiale plaidée

Hier, à la barre du Tribunal des flagrants délits de Dakar, le prévenu est largement revenu sur les faits qui lui ont valu une détention préventive d’une dizaine de jours. Ardo Bâ a affirmé avoir exécuté le mandat de sa femme. ‘‘J’ai acheté un terrain de 300 m² à Keur Massar d’un montant de 1,15 millions. Les papiers sont avec mon avocat’’, a –t-il déclaré. Il a ajouté avoir utilisé le reste de l’argent pour faire du business, sur autorisation de son épouse. ‘‘Après avoir acheté le terrain, elle m’a demandé de faire du business avec l’argent restant. Malheureusement, je ne m’y connais pas’’, a-t-il plaidé, avant de se plaindre des agissements de sa femme. D’après l’accusé, depuis que cette affaire a éclaté, son épouse lui a tout pris. ‘’Je ne travaille plus alors que je suis un soutien de famille mais elle m’a tout pris. Présentement, il ne reste aucun sou dans le compte’’, a soutenu le prévenu tout en laissant entendre que la partie civile sait comment l’argent a été dépensé à un centime près.

Lorsque le représentant du parquet lui a demandé plus de précisions sur les supposées dépenses, M. Ba était dans l’impossibilité de lui fournir une réponse exacte. C’est pourquoi le maître des poursuites a jugé les faits constants et a demandé l’application de la loi.

La défense a plaidé l’immunité familiale en soutenant que si l’affaire était jugée devant un tribunal français, son client aurait été relaxé. L’avocat a tenté de jouer sur la fibre sentimentale en rappelant que les deux parties sont encore dans les liens du mariage. ‘’Ils vont vers le divorce certes, mais de bonnes volontés sont en train de s’activer pour les réconcilier. Et tout est possible car, malgré tout, il n’y a aucune animosité entre les deux’’, a soutenu le conseil du prévenu. Il a également fait savoir que la famille de son client s’engage à rembourser tout l’argent.

CHEIKH THIAM