Frapp réclame le jugement des détenus pour délits d’opinion

Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) monte au créneau pour dénoncer la prolongation des détentions de plusieurs personnes poursuivies pour des délits d’opinion. Dans une déclaration rendue publique hier, le mouvement alerte sur les dérives du système judiciaire sénégalais, notamment le recours systématique à l’information judiciaire au détriment de la procédure de flagrant délit.
‘’Les délits d’opinion ne sauraient justifier des instructions judiciaires prolongées’’, affirme le Frapp qui déplore la lenteur des procédures, même lorsque les infractions sont manifestes. Le mouvement cite en exemple les cas de Khalifa Rappeur, Assane Diouf, Abdou Nguer et d’autres citoyens actuellement détenus, qu’il considère comme des victimes de détention préventive injustifiée.
Revenant sur les pratiques du passé, le Frapp rappelle avoir été lui-même confronté à cette tendance dès le premier mandat du régime précédent, lorsque le parquet ‘’préférait systématiquement l’information judiciaire, y compris pour des faits flagrants’’. Une orientation qui, selon lui, ‘’entache la crédibilité de la justice et érode la confiance des citoyens dans l’État de droit’’.
Pour y mettre fin, le Frapp appelle à une réforme du Code de procédure pénale, afin d’imposer au parquet ‘’le recours systématique au flagrant délit pour toute infraction flagrante, notamment les délits d’opinion – à l’instar du traitement obligatoire de l’information judiciaire en matière criminelle’’.
Une telle réforme, estime-t-il, permettrait d’éviter les détentions abusivement longues et de désengorger les prisons.
Dans sa déclaration, le Frapp exige la programmation immédiate des procès pour tous les détenus poursuivis pour délit d’opinion et la suppression du pouvoir discrétionnaire du parquet dans le choix du mode de poursuite pour ces infractions, au nom du respect des droits fondamentaux.
‘’Une justice équitable est une justice égale pour toutes et tous’’, conclut le Secrétariat exécutif national du Frapp, appelant à une refondation du système judiciaire pour garantir l’équité, quelle que soit l’opinion exprimée par les accusés.