Publié le 23 Aug 2016 - 19:10
ACCIDENTS D’ORIGINE ÉLECTRIQUE

La Senelec tire la sonnette d’alarme

 

La Société nationale d’électricité veut lutter contre les accidents d’origine électrique. C’est dans ce sens qu’elle a lancé hier une campagne de prévention.

 

Des images qui choquent. Elles exposent des personnes qui sont brûlées. Elles montrent les cloques blanches d’une peau qui était au début noire mais qui a tout perdu de sa noirceur. On se croirait au cinéma. Pourtant, elles ont été prises au Sénégal. À l’hôpital Principal de Dakar (HPD) où des personnes ont été admises en urgence car victimes de brûlures électriques. Ces cas d’accidents sur les réseaux électriques sont fréquents au Sénégal. Selon même certaines données, l’électrisation est la deuxième cause de brûlure au Sénégal. Face à la gravité de la situation, la Senelec veut réduire ‘’très fortement’’ le nombre d’accidents. C’est dans ce sens qu’elle a lancé hier une campagne de prévention des risques électriques. La rencontre a regroupé la Direction générale de la Senelec, des autorités étatiques, les associations de consommateurs…

Tous, ils veulent lutter contre la recrudescence de ces accidents. Ces derniers, selon le Directeur général Mouhamadou Makhtar Cissé, sont liés pour la plupart à une méconnaissance du fonctionnement du système électrique. ‘’Le problème fondamental qui se pose est lié à l’organisation de notre espace de vie. Il faut reconnaître qu’il y a un certain désordre qui ne s’accommode pas avec l’exploitation optimale du système électrique. Ce qui expose les différents usagers qui ne respectent pas les normes’’, déplore-t-il. Le DG de la Senelec regrette que ‘’des habitations naissent partout à côté des installations électriques’’, que ‘’des milliers de Sénégalais vivent sereinement près de la ligne haute tension alors qu’ils devraient être à une dizaine voir des centaines de mètres’’. Tout cela, dit-il, à cause d’une urbanisation sauvage non contrôlée.

Matériel contrefait

De son côté, le président de Sos consommateurs, Me Massokhna Kane qui a participé à cette rencontre, rappelle que ces mauvaises installations datent de très longtemps. Malheureusement, les autorités compétentes laissent faire. L’avocat trouve non concevable qu’une maison soit construite à plus de 100 millions de F CFA avec une installation électrique qui expose à des risques d’incidents graves parce que tout simplement le propriétaire ne veut pas payer des frais de contrôle. Pour cela, l’avocat plaide pour le renforcement du dispositif juridique. D’ailleurs, aux dires de Me Kane, un texte est dans le circuit depuis plus de 10 ans sans être adopté.

En outre, à côté des constructions qui ne respectent pas les normes édictées, il y aussi, d’après le Directeur général de la Senelec, le matériel de contrefaçon qui expose les usagers. Des explications de Mouhamadou Makhtar Cissé, il ressort que le marché est inondé d’objets contrefaits alors que la Senelec n’est pas dans les dispositions réglementaire pour intervenir. ‘’Du point de vue réglementaire, on ne peut pas intervenir jusque dans les domiciles des usagers. Nous sommes en train de corriger cela en soumettant à l’autorité un décret qui devrait nous permettre de contrôler les normes d’installation, jusque dans les maisons des clients. Nous avons bon espoir que ce décret sera bientôt signé et permettra de mieux sécuriser les habitations’’, informe le patron de la Senelec.

 

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