Les députés insoumis ‘’charment’’ la société civile sénégalaise

Une délégation de députés de La France insoumise a rencontré hier la Plateforme des acteurs non étatiques (société civile). À cette occasion, les parlementaires français ont souligné leur volonté de mener la bataille pour réviser les accords de pêche, mettre fin à des relations commerciales jugées totalement déséquilibrées et transformer l'aide publique au développement.
Depuis mardi, le président Jean-Luc Mélenchon et une délégation de députés de La France insoumise (LFI) sont en visite au Sénégal. Hier, les parlementaires français ont rencontré la Plateforme des acteurs non étatiques du Sénégal (société civile) et ont souligné leur volonté et leur engagement à mener la bataille pour réviser les accords de pêche, mettre fin à des relations commerciales qu'ils jugent totalement déséquilibrées et transformer le discours paternaliste de l'aide publique au développement.
"Nous convergeons vers vous sur la nécessité, à terme, de changer de terminologie, car 'aide publique au développement' est très paternaliste et ne reflète pas notre conception des choses. Nous serons donc intransigeants sur la question de la révision des accords de pêche, nous mènerons cette bataille et vous pouvez compter sur nous sur ces sujets", a insisté le député de LFI Arnaud Legall.
De son côté, le député et coordinateur Manuel Bompard a souligné qu'ils partagent également le désir de mettre fin à des relations commerciales totalement déséquilibrées. En réponse à certains membres de la société civile avançant que le Sénégal vit une nouvelle étape, une nouvelle histoire incomprise par la France, Manuel Bompard a souligné qu'ils partagent également ce sentiment. Cependant, a-t-il indiqué, "il est nécessaire de faire la distinction entre les opinions de la population française, qui n'est pas toujours solidaire des positions exprimées par les dirigeants politiques français".
Ainsi, le parlementaire a précisé que s'ils ont souhaité se rendre au Sénégal après l'élection présidentielle, l'objectif n'est pas d'interférer dans les affaires politiques sénégalaises. "Cela ne nous revient pas. C'est au peuple sénégalais de choisir librement et indépendamment son avenir. Mais, a-t-il ajouté, nous souhaiterions comprendre et apprendre des dynamiques politiques à l'œuvre et voir comment, à notre niveau, nous pourrions agir. Encore une fois, il ne s'agit pas de remplacer la population sénégalaise, mais de promouvoir des objectifs politiques communs que nous partageons".
Dans le même ordre d'idées, a-t-il poursuivi, "nous souhaitons également porter la voix de la France, une voix qui repose sur la volonté de construire des relations respectueuses, équilibrées, tenant compte de la souveraineté de chacun".
Présente à la rencontre, la co-présidente de la Plateforme des acteurs non étatiques pour la société civile, Maïmouna Élisabeth Dieng, a souligné qu'à travers cette rencontre, elle souhaite que le discours de Mélenchon sur la révolution citoyenne dépasse les clivages partisans. C'est-à-dire, a-t-elle expliqué, pour que la voix de la société civile soit entendue sur l'avenir des relations entre l'Europe et l'Afrique, et pour montrer qu'il existe un bouillonnement très dynamique de la société civile au Sénégal. Mais aussi, a-t-elle poursuivi, pour concrétiser les principes de respect et d'échanges mutuels.
Car, a expliqué Mme Dieng, "ils (les insoumis) peuvent avoir une idée quand ils sont en France, mais ne pas vraiment connaître de l'intérieur la réalité des Sénégalais et des Sénégalaises et toutes les transformations qui se font jour après jour avec la jeunesse, les demandes de changement de souveraineté".
FATIMA ZAHRA DIALLO