Publié le 20 Mar 2019 - 16:36
AFFAIRE MEURTRE A NGOHE

Henriette Diatta est inconsolable 

 

Le mystère se dissipe dans l’affaire du meurtre de l’enseignant Henry Ndiaye à Ngohé. La thèse de l’accident prend de l’épaisseur. L’enseignant a été inhumé hier. La présumée meurtrière est inconsolable.

 

Si les enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Ndoulo ont du mal à comprendre comment Henry Ndiaye a pu se vider de son sang, sans qu’une assistance lui soit apportée (cf. ailleurs), la réponse est peut-être toute simple : le défunt s’est vidé de son sang sans s’en rendre compte… Des sources bien informées racontent : ‘’Revenu de la messe dominicale, Henry était passé chez la famille Diatta. Henriette était en train d’éplucher des légumes pour les besoins du repas de midi. Henry lui a demandé de se dépêcher, parce qu’il comptait manger avec eux. Tout cela sur fond de taquineries. Henriette lui a dit : ‘Ok, mais laisse-moi finir.’ C’est en se retournant, couteau à la main, qu’elle l’a blessé à la cuisse.’’

Nos interlocuteurs rapportent qu’Henry lui a lancé : ‘’C’est moi que tu blesses’’, le tout avec le sourire. Ensuite, l’enseignant a pris place sur une chaise, sûrement devant une bière. En tout cas, au bout d’une trentaine de minutes, il s’est levé pour se rendre aux toilettes qu’il n’atteindra jamais. Puisqu’il s’est affalé devant la porte. Dans cette localité distante de quelques kilomètres de Diourbel, dit-on, il est difficile d’avoir un véhicule, le dimanche. Il a fallu en faire venir un de Diourbel. Transporté d’urgence vers 15 h au centre hospitalier régional de Diourbel, il a fini par succomber à sa blessure, car ayant perdu beaucoup de sang.’’

La présumée meurtrière, sa mère et les trois autres personnes interpellées devraient être présentées aujourd’hui au procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel. Celui-ci déterminera si Henriette est inculpée pour homicide volontaire ou involontaire. En attendant, profondément affectée, l’élève, en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Ndoulo, refuse de s’alimenter. Henriette Diatta, dit-on, est inconsolable. Elle ne comprend pas la tournure prise par cet acte à priori banal, au début. Elle n’aurait jamais cru qu’Henry allait passer de vie à trépas, après son acte.

La colère du curé de la paroisse de Ngohé

D’ailleurs, le traitement fait de cette affaire par certains médias a fait sortir de ses gonds le curé de la paroisse de Ngohé. Très remonté, le prélat catholique dira, lors de la messe funéraire : ‘’Les commentaires sont nombreux autour de la mort de Henry. La personne, si tu ne connais pas la vérité, tu dois te taire et éviter de faire de fausses déclarations. Depuis le dimanche, chacun allait de son commentaire, alors que tout ce qu’ils ont dit n’est que mensonges. La personne, si tu ne connais pas la vérité, tu dois te taire’’, a-t-il martelé devant une foule compacte venue accompagner, dans sa dernière demeure, l’enseignant arraché à l’affection des siens, le dimanche dernier. La famille, les proches, très affectés, l’ont accompagné au cimetière de Fass Barigo, une localité du département de Kaolack.

La famille du regretté dit pardonner à tous ceux qui ont débité et écrit des choses qui ne sont pas vraies. Mais elle n’oublie pas. Inconsolables, ils ne peuvent pas comprendre cet acte qui a coûté la vie à un des leurs.

D’ailleurs, ils ont opposé une fin de non-recevoir aux émissaires de la famille Diatta, venus la veille discuter avec eux pour trouver un terrain d’entente. Les hôtes sont rentrés bredouilles. Ce qui explique, sans doute, la mesure sécuritaire prise par la gendarmerie d’éloigner la famille du village, avant l’enterrement, car auparavant une porte a été défoncée.  Le défunt, qui était fiancé de son vivant et père de deux enfants, était présenté comme une personne serviable.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

 

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