Publié le 8 Jul 2015 - 07:03
AFFAIRE WARI (SUITE ET PAS FIN)

L’AG de Kabirou Mbodj accentue la crise

 

Comme prévu, l’Assemblée générale des actionnaires de Wari a accouché d’une souris hier à Dakar. Convoquée par Kabirou Mbodj, le conclave des propriétaires de la célèbre entreprise de transfert d’argent CSI.SA s’est déroulée en l’absence des deux principaux actionnaires, Seyni Camara et  Malick Fall déjà auteurs de deux plaintes contre leur ancien associé. Une troisième vient s’y ajouter. Les héritiers de feu Diogal Pouye, eux aussi en conflit avec Kabirou Mbodj, ont par contre assisté à la séance. Quelle est la base légale d’une délibération sans la participation d’actionnaires référencés ?

Les associés demandaient à Kabirou Mbodj le report de son Assemblée générale et exigeaient qu’il mette à leur disposition des documents sociaux  en bonne et due forme.  Ce, en application des dispositions des articles 525, 526 et suivants de l’Acte Uniforme sur les sociétés commerciales. Sans succès. Pour eux, ‘’personne ne peut comprendre l’enlisement d’un dossier pourtant simple, car il s’agit tout simplement d’appliquer la loi. Le procureur de la République a demandé la mise en examen de Kabirou Mbodj, en vain. Rien ne peut justifier cette situation’’.  

Dans les faits, l’actionnariat de l’entreprise est bloqué et seule une décision de justice est à même de décanter la situation. Hier, Kabirou Mbodj a encore fait abstraction du préalable relatif au partage des documents afférents à la gestion administrative et financière écoulée avec ses associés, lesquels refusent de l’accepter. Pire, ils l’accusent d’avoir ‘’usé et abusé d’astuces pour procéder de façon quasi-clandestine à une augmentation de capital en jetant un voile sur l’actionnariat’’. Malick Fall et Seyni Camara tenaient à ce que la liste des actionnaires, les conventions réglementées, les PV d’Assemblées Générales et de Conseil d’Administration, leurs soient transmis comme préalables.

Dans le processus d’appropriation à son profit, Wari est devenue une nébuleuse managériale car maintenant propriété de plusieurs entreprises créées, entre recapitalisations, rachats de parts, reconfigurations.

La bataille que se mènent les actionnaires (ou ex) de la CSI et Interactive a été engagée sur plusieurs fronts au niveau judiciaire. Une procédure a en effet été engagée au niveau du Parquet. Pour rappel, la plainte a été déposée par Malick Fall et Seyni Camara, le 18 décembre 2014. Les plaignants évoquent des sommes exorbitantes de 100 milliards de flux financiers pour 2,5 milliards de commissions et parlent de ‘’crime’’ pour qualifier les agissements de M. Mbodj.

 Aussi demandent-ils des ‘’mesures conservatoires énergiques’’, notamment ‘’une interdiction de sortie du territoire à Monsieur Mbodj qui a un passeport étranger, un gel de tout transfert de sommes d’argent qui ne sont pas liées aux opérations Wari, relativement aux sociétés C.S.I SA, Interactive Sarl, Interlink et Interlink Suarl ‘’. Sans suite. C’est cette procédure qui a atterri chez le juge du premier cabinet avec un réquisitoire supplétif du Procureur demandant une inculpation de Kabirou Mbodj. On retrouve dans ce dossier des citations directes au tribunal régional hors classe de Dakar avec les mêmes griefs d’abus de biens sociaux.

 

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