Publié le 22 Sep 2022 - 11:37

Amadou Ba ou la rançon de la loyauté !

 

La nomination de Amadou Ba comme Premier ministre a fait l’effet d’une bombe de déflagration dans la galaxie « mackyenne » tant les désillusions furent nombreuses pour ce grand commis de l’état! 

Tel un phénix, Amadou Ba renaît de ses cendres.

Hé oui, depuis le 01 novembre 2020, Amadou Ba ne bénéficie plus aucun décret de nomination. Sa descente aux enfers était programmée par les faucons surplombant le MACKY! Son sort politique était déjà scellé selon ses compteurs.

D’autres plus téméraires lui cherchent des connexions avec le Pastef d’Ousmane Sonko dont il fut le Dg à la DGID.

Face à ces attaques tous azimuts, le Soldat Ba a tenu bon et n’a pas baissé sa garde.

De manière stoïque, il ne s’est pas apitoyé sur son sort. Il a fait ce stoïcisme de d’Alfred De Vigny  le sien. « Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse… gémir pleurer, prier , est également lâche… », dixit le célèbre poète français. 

Son silence assourdissant était son arme face à ses compteurs qui ne savaient plus où passer pour l’atteindre. Ce silence détonant résonne au plus profond des cimes.

En effet, il faut le rappeler qu’Amadou Ba n’a rejoint l’Apr qu’en 2016 alors qu’il a occupé les hautes fonctions notamment la direction de la DGID en 2006. 

Ensuite, avec l’avènement du Président Macky Sall en 2012, il devenait le ministre de l’économie et des finances.

En somme, on peut sous-tendre qu’Amadou Ba n’est pas un « politicien professionnel » mais un grand technocrate au service de l’état car c’est lorsqu’il est à la tête de la DGID qu’il a mis en branle le Code général des impôts (CGI) cette réforme fiscale a permis à l’état d’engranger des milliards de recettes au profit de l’économie nationale.

Plus tard, Avec l’avènement du PSE en 2014 dont il fut l’un des cerveaux, Amadou Ba a été l’homme du club de Paris en 2018 où l’état a pu amasser 7700 milliards pour le financement du Plan Sénégal Émergent dans le cadre du PAP2A. 

In fine, l’homme n’est pas seulement un collecteur d’impôts ou de taxes mais c’est quelqu’un qui a un riche carnet d’adresse à l’étranger pour attirer les investisseurs.

Malheureusement, malgré tous ses efforts incommensurables avec notamment ses victoires politiques (référendum 2016, Législatives 2017, Présidentielles 2019) Amadou Ba fut contraint de quitter le stratégique poste du ministère de l’économie et des finances en 2019 car il est scindé en deux.

Sur ce, il est « exilé » aux affaires étrangères où il n’aura plus de temps à consacrer à sa base.

Ses détracteurs lui taillant une ambition présidentielle ont jugé qu’il fallait mieux l’exiler pour le déconnecter de sa base.

Malgré, Il a assuré sa mission avec brio jusqu’à ce qu’il quitte gouvernement en novembre 2020.

Parallèlement, beaucoup pensaient qu’il allait prendre le maquis comme le font certains lorsqu’ils perdent leurs privilèges mais Amadou n’est pas de cet acabit. Il a accepté son sort avec philosophie et a continué à être loyal au Président Macky Sall.

« Aucune pression ne peut faire varier ma considération et ma reconnaissance à l’encontre du chef de l’Etat. Je ne connais pas la loyauté de circonstance ni la loyauté à géométrie variable. On est loyal ou on ne l’est pas. Je voudrais dire que je suis un haut cadre de l’Etat et je suis à la disposition du président de la République. Je partage sa vision qui consiste à mettre le Sénégal sur les rampes de l’émergence «, avait déclaré l’ex ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur lors de sa passation de service le 06 novembre 2020. 

Ayant affiché sa loyauté en toute épreuve, Amadou Ba commençait à rentrer dans les grâces du chef de file de BBY un an plus tard en étant bombardé coordinateur national de BBY pour les Parrainages en fin octobre 2021.

Ainsi, cette nomination sonnait comme la fin de la disgrâce et la connexion Macky - Amadou revient au top.

Enfin, les prémices d’une réhabilitation d’Amadou Ba a été perceptible lors des législatives du 31 juillet dernier où il était second sur la liste nationale derrière Aminata Touré. Finalement, cette nomination le 17 septembre 2022 n’est que la rançon de la loyauté pour ce grand cadre de l’état.

ABDOU FALL, JOURNALISTE-COMMUNICANT

 

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