Publié le 16 Feb 2024 - 09:34

Arrêtez de berner les Sénégalais

 

Depuis jeudi, les partisans du Président Macky Sall ne cessent d’insulter l’intelligence des Sénégalais en voulant coûte que coûte justifier le report des élections présidentielles. Il est grand temps qu'ils reconnaissent la maturité du peuple sénégalais, capable d'analyser les faits par lui-même.

Macky Sall, avec sa sortie sur une chaîne étrangère, a encore une fois tenté de justifier des actions discutables en évoquant des menaces pesant sur notre pays. Cependant, il est clair que l'APR, en collusion avec le PDS, a orchestré une crise artificielle avec des arguments inconsistants et graves pour justifier des modifications iniques de la constitution sénégalaise, notamment l’article 103 alinéa 7, qui stipule que le mandat de 5 ans ne peut être révisé.

Il est temps de mettre fin à cette manipulation qui ne peut que susciter davantage d'irritation chez les Sénégalais soucieux de paix et de justice. Si la menace de prise de pouvoir par des « forces organisées » est réelle, Macky doit adresser directement les Sénégalais pour les informer de la situation et prendre des mesures pour neutraliser les commanditaires. Cela relève de sa responsabilité en tant que Chef suprême des armées.

Il aurait été plus simple et honnête d'informer la population de manière transparente, plutôt que de créer une crise artificielle basée sur des prétextes de corruption du Conseil Constitutionnel (précédent dangereux), prétextes qui ne convainquent personne. Tout le monde sait que les élections ne peuvent être truquées depuis longtemps, sinon nous n'aurions pas eu deux alternances.

En ce qui concerne les candidats recalés, aucun élément n'a été présenté pour prouver que les parrains étaient bien enregistrés dans le fichier électoral et que leurs cartes avaient été délivrées par le Ministère de l'Intérieur. Ils ont accepté les règles du jeu, donc pour l'intérêt supérieur de la nation, ils doivent accepter les décisions du Conseil Constitutionnel.

Il est temps que les politiciens cessent de prendre les Sénégalais pour des ignorants et respectent leur intelligence. Malheureusement, les valeurs éthiques semblent avoir disparu de l'échiquier politique.

En ce qui concerne l'appel de Macky Sall en faveur d'une loi d'amnistie, le Sénégal n'est pas une république bananière où l'on peut commettre des crimes et s'en tirer à bon compte. Tous les coupables de destruction de biens publics et privés, ainsi que des assassinats lors des événements de mars 2021 et juin 2023, doivent être jugés et condamnés s'ils sont reconnus coupables, quelle que soit leur affiliation politique.

Si Macky veut réellement sauver le Sénégal, il doit organiser rapidement les élections dans les meilleurs délais, avec au maximum un différé de dix jours, et laisser à son successeur le soin d'organiser un dialogue sur les questions économiques, notamment l'emploi des jeunes, les défis liés à la dette qui nous étouffe, l'autosuffisance alimentaire, etc.

Cela serait la meilleure manière de rendre justice aux millions de Sénégalais qui lui avaient fait confiance, tout en évitant le chaos dans notre cher pays. Toute autre attitude serait suicidaire. Il est également impératif de cesser les coupures d'internet et l'interdiction des manifestations pacifiques, en violation de l'article 8 de la constitution garantissant les libertés d'information et de manifestation.

Citoyenne Haby Dieng FALL

Section: 
Piratage massif des Impôts et Domaines : Le pire arrivera si l’État ne fait rien
SOCIOTIQUE : " L'impact de l'IA sur le marché du travail
Dettes cachées : L’impossible transparence ? Le cas du Sénégal et les leçons de l’histoire
Le téléphone portable à l’école : Entre ouverture au monde numérique et vigilance éducative
La vallée du fleuve Sénégal : Entre espoirs et fragilités
PROJET DE CODE DES INVESTISSEMENTS : ANALYSE SOUS L’ANGLE DE LA SOUVERAINETÉ  ET DE LA RATIONALITÉ ÉCONOMIQUE
Impératif de mémoire
De Saint-Louis à Diamniadio : L’héritage d’Amadou Mahtar Mbow pour un savoir partagé
Lettre Ouverte adressée au Procureur Général près du Tribunal de grande instance de Tivaouane
Vivre pour la raconter : A la mémoire de mon BFEM, à la mort en face, à mon petit frère
Analyse Économique Comparative : Le Sénégal face à la Guinée, un dépassement temporaire ?
La ligne radicale du Premier ministre Ousmane Sonko l'emporte sur la ligne modérée du Président Diomaye Faye
LE JOOLA, 23 ANS APRÈS : Un appel à la justice et à la dignité pour les familles des victimes
Sénégal : Quand l’urgence devient méthode
POUR PRÉPARER LA RUPTURE AVEC LE NÉOCOLONIALISME : PASTEF DOIT REDEVENIR L’ORGANISATEUR COLLECTIF DU PEUPLE!
Abdou Diouf, la RTS et la mémoire nationale : Encore une occasion manquée
ET SI ON PARLAIT D’INSERTION DES JEUNES A LA PLACE D’EMPLOI DES JEUNES
Tourisme, culture et artisanat : Une articulation stratégique pour le développement
ÉGALITÉ EN DANGER : L’alerte d’Onu Femmes
DU CAPITAL A LA CONNAISSANCE : Transformer la fuite en source, le Brain Drain en Brain Gain