Le président sortant de la Fédération sénégalaise d’athlétisme (de 2001 à 2017), Momar Mbaye, connaîtra son successeur, ce samedi, à l’issue de l’assemblée générale électorale qui se tiendra au Cneps de Thiès. Trois candidats sont en lice. Il s’agit du vice-ce président sortant Sara Oualy, de l’ancien champion du monde militaire du 800 m Cheikh Tidiane Boye et de l’ancien vice-champion olympique El Hadj Amadou Dia Ba, dont ‘’EnQuête’’ dresse les profils.

SARA OUALY

Consolider les acquis

Après la décision de Momar Mbaye de ne pas se présenter à sa propre succession, il est normal qu’un de ses anciens collaborateurs veuille assurer la relève. Et c’est son ancien vice-président, Sara Oualy, qui en a l’ambition. Ce dernier veut poursuivre l’œuvre de l’ancien président tout en hissant l’athlétisme vers le sommet. Le président de la section athlétisme de l’As Douanes compte axer sa politique sur ‘’la massification, la formation et la gestion de l’élite’’. Ce douanier de formation promet de prendre en compte les clubs qu’il va doter en matériel didactique et d’entrainement. ‘’En fait, il s’agira de consolider les acquis’’, dit-il.

Agé de 49 ans, Sara Oualy a eu à fouler les pistes d’athlétisme, même s’il n’a pas aligné les médailles. Il a fait un court passage au Dakar université club (Duc), de 1993 à 1997. La course du 800 m fut sa spécialité, mais les études ont pris le dessus sur la pratique sportive. C’est ainsi qu’il est devenu titulaire d’un diplôme d’ingénieur géologue de conception. Il a également décroché trois Masters, en Gestion des entreprises, en Banque et Finance et en Gestion administratif et Macro-économique. Pour s’assurer le maximum de votes, ce samedi, M. Oualy n’a pas hésité à descendre sur le terrain et à sillonner le pays. Il se dit confiant quant à l’issue de l’assemblée générale de ce samedi. Selon lui, sur les 14 ligues existantes, les ‘’13’’ lui ont assuré leur soutien. ‘’Ce sont des avantages non négligeables’’, affirme-t-il.

CHEIKH TIDIANE BOYE

Aller vers le professionnalisme

L’heure est venue, selon Cheikh Tidiane Boye, de sortir l’athlétisme sénégalais de sa torpeur. Cet ancien spécialiste du 800 m désire moderniser la pratique de la discipline. Pour cela, il compte installer une ère de professionnalisation. ‘’L’athlétisme sénégalais a besoin d’être rénové par la réorganisation des structures qui la portent. La Fsa doit être le levier qui tire les ligues régionales et les clubs vers le professionnalisme. C’est la principale motivation de ma candidature’’, soutient-il.

Cheikh Tidiane, âgé de 55 ans, pense que pour sortir l’athlétisme de l’amateurisme, il faut accentuer la détection des talents et en faire un levier du développement de la première discipline olympique au Sénégal. Pour cela, M. Boye compte s’appuyer sur l’Union des associations sportives, scolaires et universitaires (Uassu) : ‘’Il faut relancer l’Uassu avec la banlieue pour la détection de jeunes talents et le suivi de leur carrière, surtout au niveau de la petite catégorie.’’ Il ambitionne aussi de promouvoir certaines disciplines comme la marche et le saut à la perche.

Cheikh Tidiane Boye est un ancien athlète militaire de haut niveau. Le candidat à la présidence de la Fsa a participé aux Jeux olympiques de 1988, à Séoul. Il a été éliminé en demi-finales du 800 m. L’année suivante, il a été sacré champion du monde militaire sur 800 m (1989) à Rome. Il s’était également illustré, trois ans plus tard (1992), sur le 1 500 m, en Finlande.

EL HADJ AMADOU DIA BA

Reconstruire l’athlétisme

Après avoir remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques (Jo) de Séoul-1988, l’unique dans l’histoire du Sénégal, El Hadj Amadou Dia Ba veut relever un autre défi pour l’athlétisme sénégalais. L’ancien spécialiste du 400 m haies, dont la candidature est portée par le Comité des anciens internationaux, techniciens et administratifs, ambitionne de remettre la discipline sur les rails. Agé de 59 ans, il invite tous les membres de la famille de l’athlétisme à l’union pour ‘’reconstruire’’ la discipline au Sénégal.

L’actuel directeur du Centre régional de développement (Crd/Iaaf) de Dakar compte orienter son action sur 3 axes principaux contenus dans un programme élaboré par le collectif. Il s’agit, d’abord, de la formation et de l’encadrement. Des sessions de formation sont prévues pour les cadres ‘’de tous niveaux’’, un suivi de la carrière des athlètes, la remise en place des écoles fédérales pour la relance des compétitions des jeunes.

Le deuxième volet sera axé sur les compétitions. Pour cela, Dia Ba et ses collaborateurs prévoient le retour ‘’aux traditionnelles rencontres avec la Côte d’Ivoire, le Ghana’’ et de ‘’s’ouvrir’’ aux pays limitrophes. Ils comptent également maintenir l’organisation du Meeting de Dakar du 4 avril et un grand marathon de Dakar. Il y a aussi la tenue des championnats nationaux dans toutes les catégories, les journées nationales de détection réservées aux jeunes militaires, paramilitaires et élèves. Le dernier aspect, et non moins important du programme, est relatif aux infrastructures et équipements. Pour la tenue des compétitions, il est prévu la réfection de la piste du stade Iba Mar Diop. En vue de la reprise de la discipline en milieu scolaire, les terrains des grands lycées et universités seront aménagés. 

LOUIS GEORGES DIATTA