Publié le 24 Sep 2015 - 10:55
BURKINA

Le bras de fer se prolonge entre loyalistes et putschistes

 

La crise politique qui secoue le Burkina Faso n’était toujours pas résolue mardi 22 septembre en fin de journée. Alors que le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré, a refusé de déposer les armes comme l’exigeaient les militaires loyalistes, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé, mardi soir à l’issue d’un sommet à Abuja, d’envoyer, mercredi, une nouvelle médiation de chefs d’Etat au Burkina Faso. Leur objectif est de « rétablir » dans ses fonctions le président renversé par le coup d’Etat militaire du 17 septembre, a déclaré le président de la commission de la Cedeao, Kadré Désiré Ouédraogo, à l’issue du sommet.

Les putschistes ignorent l’ultimatum de l’armée

Le général Diendéré s’est montré détendu et serein lors de sa conférence de presse au palais présidentiel de Kosyam dans la matinée, malgré la présence à Ouagadougou des militaires loyalistes, arrivés pendant la nuit. Le chef des putschistes a tenté d’apaiser les esprits :

« Nous n’avons pas envie de nous battre, mais nous nous défendrons éventuellement. Nous avons entamé des discussions (avec l’armée loyaliste), nous avons des échanges très, très fructueux, et ces échanges ont continué ce matin afin de trouver une solution. Nous n’avons pas envie de verser du sang pour rester dans un pouvoir quelconque », a-t-il assuré.

Interrogé par Le Monde Afrique un peu plus tôt, l’ancien bras droit du président déchu Blaise Compaoré a répété qu’il était « clairement disposé à céder la présidence à une personnalité civile qui sera choisie par consensus. »

Des discussions toujours en cours entre militaires

En écho à cette communication apaisante, le chef d’état-major des armées du Burkina Faso, le général Pingrenoma Zagre, s’est dit résolu à « éviter tout affrontement » avec les putschistes.

« Les éléments de l’armée n’ont jamais décidé d’attaquer qui que ce soit. C’est dans ces dispositions que nous sommes pour éviter tout affrontement car ce serait stupide et ridicule d’en arriver là. », a-t-il déclaré.

Des discussions sont toujours en cours entre les militaires et sembleraient achopper sur le désarmement du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite à l’origine du coup d’Etat.

Malgré ces déclarations jouant l’apaisement, la tension était encore palpable dans la soirée. Dans un communiqué signé des « chefs de corps de l’armée », les militaires loyalistes ont souligné que « les forces armées nationales (...) arrivées depuis hier à Ouagadougou auraient pu dès leur entrée en ville attaquer le RSP (...) elles en avaient les capacités et les moyens ».

Kafando à la résidence de l’ambassadeur de France, Zida libéré

Michel Kafando, le président de la transition renversé par le RSP et placé en résidence surveillée le 18 septembre, a été accueilli à la résidence de l’ambassadeur français à Ouagadougou lundi soir.

Son premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, arrêté en même temps, a également recouvré la liberté avant l’aube mardi. Il a appelé, mardi soir, les putschistes à revenir « dans les rangs du peuple ».

Calme et attente à Ouagadougou

L’atmosphère dans la capitale burkinabée n’était pas à la veillée d’armes. D’après les envoyés du Monde sur place, plusieurs marchés ont ouvert dans l’après-midi et la circulation a repris, puis la ville s’est progressivement vidée. La place de la Révolution, épicentre de la contestation qui a conduit au départ de Blaise Compaoré en octobre 2014, a été vidée sans incident par l’armée en milieu de journée, après avoir été investie par des centaines de personnes venues soutenir et encourager les soldats loyalistes.

(lemonde.fr)

 

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