Publié le 11 Dec 2020 - 20:33
CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION DE L’ARACHIDE

Moussa Baldé rassure les acteurs

 

Face à la presse hier, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a déroulé la stratégie de l’Etat en vue d’assurer une bonne campagne de commercialisation de l’arachide. Cela conformément aux directives du chef de l’Etat. Il estime qu’‘’après 18 jours de campagne, rien n’est perdu’’. 

 

Plus de deux semaines après le lancement de la campagne de commercialisation de l’arachide, la Sonacos se fait encore damer le pion par les exportateurs chinois. Les producteurs préfèrent vendre leurs graines au plus offrant, soit 300 F ou plus le kilo, là où l’Etat propose 250 F CFA.

Toutefois, selon le ministre de l’Agriculture, il est encore trop tôt pour se prononcer. ‘’Nous ne sommes qu’au 18e jour de la campagne de commercialisation de l’arachide. Nous avons ouvert la campagne plus tôt que prévu par rapport aux années passées et actuellement, la plupart des arachides sont encore dans les champs, puisque la majorité des producteurs sont en train de les collecter pour les acheminer au niveau des points de vente. La Sonacos est actuellement autour de 3 000 tonnes, en termes d’achat de graines. En ce qui concerne la collecte de semences certifiées, nous sommes autour de 2 000 tonnes. Donc, à ce jour, environ 5 000 tonnes ont été collectées. La société, actuellement, a immobilisé des ressources qui lui permettent d’acheter 200 000 tonnes de graines et elle devrait en principe augmenter ses possibilités’’, détaille Moussa Baldé. Il ajoute que pour l’heure, aucune graine n’a été exportée.

Partant du fait que durant ces trois dernières années, la collecte officielle vaut 40 à 50 % (entre 700 000 et 900 000 tonnes) de la production totale, le ministre soutient qu’il y a de la place pour les exportations. ‘’Nous allons les suivre de près, poursuit-il. Nous comptons veiller sur les chiffres pour qu’une fois à 200 000 ou 300 000 tonnes d’exportation, on arrête pour voir si cela compromet ou non le capital semencier du Sénégal. Notre objectif, c’est que les huiliers puissent avoir de la graine. Rien n’est compromis, puisque nous sommes en plein dans la campagne. Nous sommes mobilisés pour collecter la production de 100 000 tonnes de semences certifiées qui ont été homologuées et le ministère de l’Agriculture fera tout pour que ces semences certifiées restent au Sénégal pour la prochaine campagne agricole. Je précise qu’il est interdit de vendre des semences certifiées aux huiliers ou aux exportateurs. Nous avons un protocole avec la Chine, mais les exportations se feront sans compromettre le tissu industriel du Sénégal tout en continuant à sauvegarder notre capital semencier’’.

1000 points de collecte sur le territoire

 Cette année, la production céréalière s’élève à 3 800 000 tonnes dont 1 800 000 tonnes d’arachide. Le protocole liant le Sénégal et la Chine ne prédéfinit pas un quota précis quant à l’exportation, mais le gouvernement a instauré cette fois une taxe de 30 F CFA sur le kilogramme décortiqué prêt à être exporté. Il est également prévu le rapatriement des devises et la traçabilité du marché des exportations. Environ 1 000 points de collecte sont mis en place sur l’ensemble du territoire. ‘’La campagne de commercialisation comprend plusieurs acteurs.

Il y a d’abord le producteur qui, après six mois de labeur, veut vendre sa marchandise. Nous pensons que cette année, le producteur doit pouvoir écouler sa marchandise et en tirer des bénéfices. Ensuite, il y a les huiliers. Nous reconnaissons tous que l’année dernière, ils ont eu des problèmes pour s’approvisionner et c’est pour cela, lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République a donné des instructions très claires. Tous les acteurs doivent pouvoir s’en sortir. Le producteur doit pouvoir vendre sans avoir de bons impayés et les huiliers ne doivent pas faire grise mine comme l’année dernière. Il est primordial de protéger notre tissu industriel. Nous ferons tout pour que tous les acteurs puissent passer une campagne de commercialisation sereine’’, fait savoir l’autorité.

Interpellé sur le Programme national d’autosuffisance en riz, Moussa Baldé promet l’atteinte des objectifs d’ici 2023, grâce au Plan d’action prioritaire ajusté et accéléré (Pap2A). Le gouvernement avait pourtant annoncé une première échéance (2017). Selon le ministre de l’Agriculture, le Sénégal a eu du mal à faire une double culture intégrale.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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