LA CHINE VIT DEJA EN 2050

La Chine demeure, dans l’imaginaire collectif – y compris pour nous, Africains –, l’empire de la contrefaçon et des produits bas de gamme à prix cassés. Une image soigneusement entretenue par les médias occidentaux. Pourtant, la réalité est tout autre : si le pays fut longtemps « l’usine du monde », produisant pour toutes les bourses et tous les niveaux de qualité, il est aujourd’hui bien plus que cela.
Il y a plus de 50 ans, Alain Peyrefitte prophétisait : « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera. » En vérité, elle est réveillée depuis longtemps et travaille d’arrache-pied. C’est le reste du monde qui somnole, inconscient du réveil brutal qui l’attend.
Désormais locomotive mondiale dans presque tous les domaines, la Chine domine notamment la transition énergétique (batteries, véhicules électriques, panneaux solaires, électrolyseurs, nucléaire…). Contrairement aux idées reçues, les États-Unis, la Russie ou l’Arabie saoudite ne sont pas les premiers producteurs d’énergie : la Chine les surpasse largement.
Sur le plan technologique, plus elle est ostracisée par les États-Unis, plus elle fait preuve d’ingéniosité. Exclue de la Station spatiale internationale (ISS) – où collaborent Américains, Russes, Canadiens, Japonais et Européens –, elle a répliqué en construisant sa propre station, Tiangong. Sans oublier l’exploit de poser le robot Zhurong sur Mars en 2021, devenant ainsi le deuxième pays à réussir cet atterrissage, devançant Japonais, Russes et Européens.
Dans l’automobile électrique, les Américains se glorifiaient de Tesla… jusqu’à l’arrivée des Chinois. BYD (Build Your Dreams), Luxeed, Aito, Avatr et autres ont ringardisé les véhicules d’Elon Musk. De même, si l’Occident s’enthousiasmait pour ChatGPT, la Chine a stupéfié le monde avec DeepSeek.
Mais la transformation la plus frappante reste l’urbanisation et la modernisation technologique du pays. Aujourd’hui, trois Chinois sur cinq vivent dans des villes ultra-connectées, dotées d’infrastructures de pointe. L’ampleur et le niveau de développement y sont sans équivalent ailleurs – à un point presque insolent.
Les métropoles chinoises bénéficient d’investissements colossaux, avec des géants comme Huawei, Tencent, Alibaba ou BYD, qui perfectionnent leur savoir-faire avant de conquérir le monde. Exemple frappant : Alibaba a intégré aux feux tricolores des capteurs et logiciels capables de gérer le trafic, mais aussi de mesurer la qualité de l’air, le bruit, la météo, ou encore de servir d’émetteurs 5G. Des technologies similaires équipent l’éclairage public, transformant Shanghai, Shenzhen ou Hangzhou en villes intelligentes, bien plus innovantes que New York, Paris ou Dubaï. D’ailleurs, les Chinois doivent sourire de l’engouement touristique pour l’émirat : la comparaison avec leurs mégapoles est sans appel.
En faisant de la science et de la technologie les piliers de son développement, la Chine vit déjà dans le futur. Le Japon et la Corée du Sud, trop petits, ne peuvent rivaliser. Quand des groupes chinois créent des filiales employant 50 000 scientifiques dédiés à la R&D, au numérique, à la robotique et à l’IA, c’est qu’ils prennent très au sérieux la course vers demain. Une course qu’ils mènent discrètement, sans vanité, préférant laisser les autres sous les projecteurs… tout en rendant le monde dépendant de leur pays.
Par Dr. Abdou Khadre Lô
PS : par curiosité, tapez juste Modern Chongqing, Shenzhen ou Shanghai sur Google pour voir.