Publié le 12 Aug 2025 - 16:27
VIOLENCES FAMILIALES

Un étudiant jugé pour coups et blessures volontaires sur son cousin

 

Une affaire de coups et blessures volontaires, impliquant deux membres d’une même famille, a été évoquée hier, devant la barre du tribunal d’instance de Dakar. Le prévenu, Adolphe Thierno Ciss, né en 2001 et étudiant résidant à la Sicap Baobab, était poursuivi pour avoir blessé son cousin, Charlemagne Boubacar Diagne, lors d’une altercation survenue le 24 juillet dernier.

 

Les faits ont commencé par un simple échange autour d’une somme d’argent. D’après le procès-verbal, le 29 juillet 2025, Charlemagne Boubacar Diagne a porté plainte contre son cousin, affirmant que celui-ci l’avait appelé avec le téléphone d’un conducteur de moto-Jakarta, pour lui demander de lui prêter 2 000 F CFA. Le plaignant aurait décliné la demande, indiquant ne pas avoir d’argent. Il rapporte qu’après avoir été raccompagné chez eux par le conducteur, il avait demandé au prévenu de régler le montant dû. Ce dernier se serait alors emporté, l’attaquant à coups de tesson de bouteille, le blessant au bras et à la tête, avant de lui lancer une pierre qui lui aurait fendu la nuque. L’examen médical a conclu à une incapacité temporaire de travail (ITT) de 18 jours et nécessité 24 points de suture.

À la barre, Adolphe Thierno Ciss a livré une version différente. Il reconnaît une altercation, mais affirme avoir agi en réaction à une agression : ‘’Je lui avais seulement demandé 2 000 F. Il m’a menacé et frappé. C’est pour cela que j’ai répliqué avec un coup de tesson de bouteille’’, a-t-il expliqué. Charlemagne Boubacar Diagne, de 15 ans son aîné, a insisté sur le comportement qu’il juge irrespectueux de son cadet : ‘’Il n’a aucun respect pour ses parents et ses aînés. On ne lui refuse rien, mais il se comporte souvent de manière violente. Je veux seulement qu’il revienne sur le droit chemin.’’ Il a également souligné que le prévenu, malgré l’obtention de son baccalauréat, n’avait pas poursuivi ses études lorsqu’il avait été inscrit dans un centre de formation.

Tout au long de l’audience, le tribunal a relevé le caractère familial du dossier. Le juge a adressé un avertissement au prévenu : ‘’Il faut que vous soyez discipliné. Ce comportement, vous ne pouvez pas l’avoir envers vos voisins ou votre famille. Celui qui se bat violemment court toujours le risque de tuer quelqu’un.’’

Le représentant du ministère public a, lui aussi, insisté sur la gravité des faits : ‘’Vous êtes conscient que vous auriez pu le tuer ? Cela aurait pu arriver. Pourquoi ?’’ Le procureur a qualifié l’attitude du prévenu de ‘’cynique et désinvolte’’, et a estimé que ‘’seule une peine ferme peut lui faire comprendre la gravité de ses actes’’. Il a requis trois mois d’emprisonnement ferme. Dans ses réquisitions, il a rappelé la difficulté de trancher une affaire impliquant des membres d’une même famille, mais a noté le ‘’caractère belliqueux’’ du prévenu, jugeant nécessaire une sanction exemplaire.

Invité à s’exprimer une dernière fois, Adolphe Thierno Ciss a déclaré : ‘’Je demande pardon.’’ Le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 14 août 2025.

MAGUETTE NDAO

Section: