Publié le 1 Jul 2013 - 16:43
CARTE POSTALE

Addis-Abeba, fleur de l’Afrique orientale !

 

L’Éthiopie, puissance émergente en Afrique, mène son petit bonhomme de chemin sur le continent. Sa capitale, Addis-Abeba, cœur de l'Afrique avec le siège ultramoderne de l'Union Africaine offert par la Chine, se présente comme un endroit où il fait bon vivre.

Vu d’avion, les plateaux ventés sur lesquels se déroulent, à perte de vue, les pétales éclosant de la ville-corole (NDLR : Addis-Ababa se traduit par «nouvelle fleur») font penser à des millions de petits miroirs tournés vers le soleil… On voit ainsi une terre ocre tachetée de millions de petits points vert sombre de végétation, entre lesquels pousse, tels des doigts pointés au ciel,  une myriade de gratte-ciels faits de verre et d’acier.

Terre ancestrale, terre embarquée dans une course frénétique vers la modernisation, c’est à la fois une ville chantier et une ville vestige… Il n’y a qu’à écouter les superlatifs qui abondent des remarques enthousiastes des locaux, à peine passé le barrage des services d’immigration ! Addis-Abeba serait le joyau de l’Afrique, renfermant elle-même en son sein d’innombrables joyaux dont le plus symbolique de tous : le siège de l’Union Africaine.

Calme et explosive

Inauguré en 2012 et construit sur les ruines d’une ancienne prison politique, le quartier général rutilant de l’UA domine d’une tête et demi le reste de la ville. De fabrication chinoise (fait ayant entraîné plus d’un haussement de sourcils au moment de sa construction), le building aurait coûté un montant global d’environ 200 millions de dollars, soit 100,7 milliards de nos francs.

Constitué d’une tour qui domine un hall circulaire au centre duquel trône un majestueux amphithéâtre, il s’élève sur 21 étages, soit plus de 100 m de hauteur pour plus d’un kilomètre de circonférence… Toute cette opulence étant supposé représenter «un miroir de la nouvelle Afrique», selon les officiels de l’Union. Une image qui sied certainement à la ville…

Même rendu nain, en comparaison, le reste de la ville se défend avec honneur, côté esthétique : rues sinueuses, larges boulevards, espaces verts... On croirait imbriquées entre elles plusieurs dimensions d’une même réalité tant le vieux fait place au neuf, l’épuré s'efface au profit du baroque et vice-versa.

À travers les montagnes russes de plateaux et petites vallées que l’on parcourt, du quartier sulfureux de «Tchitchina» à celui d’affaires du «22», en passant par le boulevard Menelick II ou l’Adwa Road, les atmosphères se suivent mais ne se ressemblent pas ! Autant l’ambiance feutrée et luxueuse d’un hôtel 5 étoiles comme le Hilton Addis ou le Radisson Blu vous appelle à la calme volupté du «standard occidental», autant celle d’un petit café, presque caché entre deux bâtiments, vous rappelle que Addis est une ville carrefour où s'entremêlent toutes les ethnies.

Et le café, parlons-en ! Délice noir qui vous coule sur la langue et laisse, de votre bouche à votre estomac, une riche et pure sensation de plaisir inaltéré… Servi devant vous (généralement par une charmante hôtesse), le liquide brûlant est versé du bec d’une carafe longiligne en terre cuite dans de minuscules tasses sans anses. Au plaisir du goût, s'ajoute celui de l’odorat puisque le café ainsi servi, on place un minuscule pot d’encens sur la table duquel, posé sur des charbons ardents, brûle des caillots de musc.

Allant de pair avec le café, l’«ingéra», plat national, ne serait pas sans plaire au plus orthodoxe des Sénégalais : il s’agit de lamelles de viandes frites dans du lard de mouton et posé sur une crêpe de pain plat et acidulé. Il se mange avec différentes sauces dont la majeure partie est, on vous aura averti, extrêmement pimentée et piquante. Question dépaysement, il n’y a pas mieux !

Les couples

Même si, de prime abord, ils paraissent sévères (et particulièrement la police) les Éthiopiens sont un peuple chaleureux.
Première chose, ils adorent sortir ! De nuit, Addis est encore plus remuante que de jour : pas un café, pas un restaurant, pas une pâtisserie ou même l’équivalent de ce que l’on pourrait, en bon Sénégalais, appeler une dibiterie ne désemplit. Tables et chaises sont même installées dehors tant l’intérieur des établissements est bondé. À Addis-Abeba, on mange généralement bien pour pas cher, un plat vous coûte aux environs de 1500 FCFA et il ne s’agit pas de salades mais de bons repas bien consistants !

Deuxième chose, ils boivent beaucoup : l’alcool y est un produit de grande consommation, le plus facilement dénichable (après le café, bien sûr) et ce sont les affiches publicitaires mettant en scène bière, vodka et autres qui sont les plus nombreuses à travers la ville !

Troisièmement, enfin, même très pieux (au vu du nombre faramineux d’églises et autres temples, mosquées, etc.), les Addis-Abebiens aiment être en couple ! Vieux, jeunes, riches ou pauvres, vous les verrez plus en duo qu’autre chose. Le dimanche, jour du Seigneur, il suffit de s’asseoir à l’angle de n’importe quelle route pour s’ébahir du nombre impressionnant de cortèges de jeunes mariés qui défilent à travers la ville. Même leurs chansons parlent plus d’amour que d’autre chose…

Oui, il fait décidément bon vivre à Addis-Abeba !

SOPHIANE BENGELOUN

 

 

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