Publié le 31 Dec 2012 - 11:13
CENTRAFRIQUE

L'opposition pas convaincue par les promesses de Bozizé

 

Le principal opposant centrafricain, Martin Ziguélé, a douté lundi des promesses du président François Bozizé qui a proposé un gouvernement d'union nationale et de quitter son poste à la fin de son mandat alors que la rébellion menace la capitale.

 

"Le problème ce sont les promesses de M. Bozizé. Il fait des promesses et ne les tient pas", a déclaré à l'AFP M. Ziguélé, ancien Premier ministre, candidat malheureux contre le président Bozizé à la présidentielle en 2005 et 2011.

 

"En 2003 (après sa prise du pouvoir par la force), il (Bozizé) avait dit qu'il n'était pas venu pour rester et il s'est présenté (à la présidence) en 2005. Lors du DPI (Dialogue politique inclusif en 2008, rassemblant pouvoir rebelles et opposition), il a fait des promesses non tenues. Il y a un problème de crédibilité", a-t-il expliqué.

 

Quant au gouvernement d'union nationale proposé par le président dimanche après une médiation de l'Union africaine, M. Ziguélé estime que "le débat n'est pas là. "

 

"L'heure n'est pas à la distribution de postes. Il faut revoir les structures de la gouvernance, il faut des solutions structurantes aux grands problèmes de gouvernance. Il faut un dialogue", a-t-il dit.

 

M. Ziguélé s'est aussi interrogé sur la réelle portée des gages donnés par le président: "Quelle concession a-t-il fait? Ne pas se présenter en 2016?", le terme de son second mandat. "La Constitution dit bien qu'il n'a pas le droit de le faire!", a-t-il ajouté.

 

Le président centrafricain a été très critiqué ces derniers mois par l'opposition qui le soupçonnait de vouloir modifier la Constitution afin de briguer un troisième mandat.

 

Premier ministre du président Ange-Félix Patassé lors de la prise de pouvoir du général Bozizé en 2003, M. Ziguélé s'est toujours déclaré en faveur d'un dialogue politique. Il a estimé dimanche qu'"il n'y avait pas de solution militaire" à la crise actuelle.

 

Les promesses de M. Bozizé ont été accueillies dimanche avec prudence par les rebelles du Séléka, désormais maîtres de la majorité du pays après une offensive éclair de trois semaines. Ils ont dit vouloir s'assurer de leur "mise en oeuvre", tout en promettant de la retenue sur le terrain.

 

Le 10 décembre, la coalition rebelle du Séléka a pris les armes, réclamant notamment le "respect" d'accords de paix signés entre 2007 et 2011.

 

 

 

JeuneAfrique

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