Publié le 31 May 2013 - 03:40
CONDAMNÉ À 6 MOIS AVEC SURSIS POUR ABUS DE CONFIANCE

 Le gestionnaire de l’hôtel Casanova a détourné 16 millions

Abdou Aziz Dièye, gestionnaire de l’hôtel Casanova sis à Liberté 2, a été condamné hier à six mois assortis du sursis pour abus de confiance. Le gérant a détourné la somme de 16 millions des caisses de l’hôtel.

 

Gérant de l’hôtel Casanova, Abdou Aziz Dièye avait fini par perdre la confiance de son patron, à cause d’un trou de 16 millions de francs Cfa. Le gérant était également le caissier du Casanova appartenant à un ressortissant espagnol. L’hôtel ne disposant pas de compte bancaire, les chèques étaient libellés au nom d'Abdou Aziz Dièye, lorsque les clients ne payaient pas en numéraires. Ainsi le gérant se chargeait d’encaisser les montants pour les verser ensuite dans les caisses de l’hôtel. Il en fut ainsi, jusqu'au jour où le patron Eugénio De Capo Gonzales constata un manquant dans les caisses.

 

Il se trouva qu'après recouvrement, Abdou Aziz Dièye s'abstenait de verser l'intégralité des sommes encaissées. Interpellé sur le manquant, le gérant l’imputa à des clients mauvais payeurs. Toutefois, après vérification auprès des ONG présentées comme mauvais payeurs, Eugénio découvrit que ses supposés débiteurs ne lui devaient aucun centime. Ses vérifications à la banque lui permirent de découvrir que son employé avait encaissé les chèques. Ce qu'un autre employé va confirmer, en attestant la preuve des paiements. Mis devant le fait accompli, Abdou Aziz Dièye tenta de faire porter le chapeau à la fille de son employeur.

 

Hier encore devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, il a réitéré ses accusations. ‘’Sa fille Maria avait toujours des manquants. De ce fait, elle me demandait de l’aider pour renflouer la caisse, afin d'éviter que son père ne soit au courant’’, a déclaré le prévenu. La jeune dame, a-t-il ajouté, lui avait donné des assurances, en lui promettant de l’aider à éviter la prison. Tout en reconnaissant sa naïveté, il a soutenu qu’il ne pouvait pas refuser, parce que la fille de son employeur est aussi sa patronne. ‘’Si je savais que les choses allaient se retourner contre moi, j’aurais exigé des justificatifs, en lui remettant l’argent’’, s’est défendu le caissier. Ses allégations ont été balayées d’un revers de main par Maria. La fille de la partie civile a précisé que les manquants n’ont jamais excédé 30 000 francs Cfa.

 

Conforté par cette déclaration et les aveux du prévenu qui, à l’enquête, a soutenu avoir dépensé l’argent détourné à des fins personnelles, le conseil du plaignant a réclamé la somme de 16 millions de francs Cfa de dommages. Jugeant ‘’légères’’ les explications du prévenu, la représentante du parquet a requis trois mois ferme. La défense a sollicité la clémence, en soutenant que son client a été victime de sa naïveté.

 

Sur sa lancée, Me Mbaye Sène a estimé que la partie civile est mal placée pour réclamer une quelconque prétention, dans la mesure où il s’agit d’un établissement clandestin. Après délibéré, Abdou Aziz Dièye a été condamné à six mois assortis du sursis. L’ex-gérant, qui a déjà remboursé la somme de deux millions de francs Cfa, devra encore verser 15 millions à la partie civile.

 

FATOU SY

Section: