Pour avoir tué son petit-frère
La Cour d’assises de Dakar a condamné hier Ibrahima Sall à 13 ans de travaux forcés pour le meurtre de son frère germain.
C’est avec un cœur meurtri qu'Ibrahima Sall est revenu sur la mort de son jeune frère Ousmane Sall. Au début de l’interrogatoire d’audience, l’accusé, âgé de 50 ans, n'a pas voulu replonger dans la funeste journée 04 août 1999 au cours de laquelle il a poignardé son frère germain. ''Je ne peux pas revenir sur les faits. Tout ce qui est écrit sur le papier, c’est moi qui l’ai dit. C’était mon demi-frère, mais il a été éduqué par ma mère. C’était un homme bien et je demande pardon à toute la famille'', a lancé l’accusé à la barre de la Cour d’assises. Obligé de revenir sur les faits, il a expliqué que c’est leur sœur Oumou Sall qui est à l’origine du meurtre. Dépeint en effet comme un schizophrène, l’accusé n’a pas apprécié que cette dernière, venue du Fouta, vive chez la victime. Ibrahima Sall est même allé jusqu’à accuser son frère d’avoir violé leur sœur. A-t-il fait cette accusation à cause de son état psychique ?
Toujours est-il que le jour des faits, il s’était rendu chez son frère, lorsqu’il a appris que sa sœur avait le visage enflé et était partie à l’hôpital. ''Lorsque je lui ai demandé où était Oumou, il a commencé à proférer des injures que je ne pourrais répéter. Nous nous sommes bagarrés et je lui ai asséné un coup de couteau au ventre avant de partir'', a raconté l’accusé. Et d’affirmer qu’il n’avait pas l’intention de tuer son frère. Loin d’être convaincu par cet argument de défense, l’avocat général a requis 15 ans de travaux forcés. La défense assurée par Me Alassane Cissé a plaidé l’article 50 en demandant que son client soit acquitté pour cause de démence. Une démence qui selon lui, a été découverte depuis le 10 mai 1991. ''S’il était dément, il ne se serait pas rappelé le déroulement des faits'', a répliqué l’avocat général qui estime qu'Ibrahima Sall ne saurait bénéficier de l’article 50, parce qu’il n’était pas dément au moment des faits. Un avis partagé par la Cour, car dans son délibéré, Ibrahima Sall a été condamné à 13 ans de travaux forcés pour meurtre. Bien qu’écroué il y a 13 ans, Ibrahima Sall devra rester en prison encore deux ans pour avoir bénéficié d’une liberté provisoire depuis 2011.
FATOU SY