Publié le 11 Dec 2020 - 06:30
CONTROLE ECONOMIQUE ET DES PRIX

Assome Diatta annonce une loi sur la protection du consommateur 

 

Le budget du ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises a été voté hier, à l’hémicycle, à huis clos, dans l’après-midi. La ministre Aminata Assome Diatta a annoncé un projet de loi sur la protection du consommateur.

 

Le budget du ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises a été voté hier, à huis clos, à l’Assemblée nationale, suite au décès de Marie-Louise Diouf, députée de la majorité. La ministre a été interpellée sur la question du contrôle économique et des prix. Elle a rappelé que la liberté de commerce est instituée par la loi n°94-63 du 22 août 1994 sur les prix, la concurrence et le contentieux économique, et que seuls certains produits font l’objet d’une fixation de prix.

Cependant, elle annonce qu’un projet de loi sur la protection du consommateur sera bientôt présenté à la représentation nationale, pour examen.

Concernant la commercialisation de l’arachide, les députés ont sollicité une fixation du prix de l’arachide dans les meilleurs délais, ainsi que le démarrage de la campagne de commercialisation de cette année. A ce propos, un prix minimum de 300 F CFA le kilogramme et en vente libre a été souhaité. La ministre Aminata Assome Diatta a répondu que le prix est fixé par un Comité national interprofessionnel de l’arachide, qui regroupe les acteurs de la filière et des autorités étatiques.

Ainsi, dit-elle, il est fixé par un arrêté interministériel du département du Commerce et des PME et de celui en charge de l’Agriculture, pour un prix plancher, laissant le soin aux cultivateurs de vendre leur arachide à un coût qui ne peut être inférieur à celui-ci.

S’agissant de l’huile d’arachide, la ministre partage l’avis concernant sa cherté. Ainsi, elle dit travailler avec ses équipes et le ministre en charge de l’Agriculture pour que la Sonacos puisse répondre à cette exigence. Elle est aussi en phase avec les parlementaires pour réviser la plateforme de commercialisation de l’huile d’arachide.

Le prix du ciment préoccupe aussi les députés. Mais là également, la ministre a signalé qu’il est bien encadré depuis plusieurs années. De plus, une taxe de 2 000 F CFA est ajoutée, aujourd’hui, sur le ciment, pour soutenir les fonds du programme de construction des ‘’100 000 logements’’ sociaux. Ainsi, le prix diffère selon les marques proposées et l’Etat les surveille de près.

‘’L’absence de formalisation des PME’’

Sur la problématique du lait, la ministre du Commerce est revenue sur l’installation, depuis le 25 août 2020, du Conseil national de commercialisation des productions agricoles et a également demandé aux gouverneurs d’installer des conseils régionaux.

Selon Assome, ces cadres vont, de manière permanente, identifier les problèmes et difficultés de commercialisation de ces produits locaux tels que le lait, pour ensuite trouver des solutions. Elle a également indiqué que, depuis quelques années, l’Etat et les acteurs travaillent à trouver des solutions pour le stockage du lait, afin de mieux gérer sa surabondance durant l’hivernage.

Elle a fait noter que le président de la République Macky Sall n’a pas manqué de prendre des mesures importantes sur la fiscalité, pour favoriser la filière lait et que le travail dans ce secteur portera bientôt des résultats notoires.

En ce qui concerne les infrastructures de stockage, la ministre a annoncé la création de plateformes de commercialisation des produits agricoles qui prendront en compte les demandes de magasins de stockage dans des zones cibles comme Matam. Aussi, ces plateformes concernent surtout l’oignon, la pomme de terre et le gombo.

Pour la promotion du consommer local, elle affirme que des efforts sont en train d’être faits, comme en témoigne l’initiative, sur instruction du chef de l’Etat Macky Sall, d’organiser le Mois du consommer local et le projet des hypermarchés de produits locaux. Ces initiatives, selon elle, permettront de vulgariser les produits et d’assurer leur disponibilité sur le marché sénégalais.

En outre, elle a soutenu qu’il existe tout un dispositif d’accompagnement des femmes transformatrices de produits locaux, pour une meilleure qualité des produits et leur labélisation, et que ces efforts seront accentués en 2021.

Abordant le financement des PME, la ministre a informé de l’institution d’un programme de labellisation pour accompagner la compétitivité et l’accès aux financements des PME, issu des recommandations de la concertation nationale sur le crédit et mise en œuvre par l’ADEPME. A cet effet, dit-elle, le programme a une bonne notation, notamment en scorring et des résultats appréciables et accompagne 300 PME. De plus, avec l’accompagnement de la Banque mondiale, elle fera l’objet d’un scorring universel et touchera plusieurs milliers de PME. De surcroît, les conventions signées avec les banques privées comme la BCEAO, avec qui le ministère a travaillé sur un dispositif d’appui aux PME, faciliteront l’accessibilité aux crédits pour les PME.

Par ailleurs, la ministre a signalé que la difficulté majeure de ces PME est l’absence de formalisation et une tenue régulière de la comptabilité. 

‘’Des résultats positifs ont été enregistrés’’

En ce qui concerne la Zlecaf, la ministre a souligné le rôle central du Sénégal, dans le cadre de la négociation comme dans la mise en œuvre, qui assurera la présidence du Conseil des ministres du Commerce des pays de la Zlecaf. Sur la question de savoir si le pays est prêt pour ce marché, elle répond par l’affirmative et dit que pour encore mieux se préparer, l’appui du bureau de mise à niveau des entreprises est indispensable pour présenter des champions dans ce marché de plus d’un milliard de consommateurs. La ministre du Commerce dit prendre bonne note des recommandations faites.

Le ministre de Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a lui répondu sur le Cices dont les parlementaires ont souhaité l’augmentation de l’appui apporté, du fait des effets de la pandémie. Il a indiqué que des efforts peuvent être faits, malgré ceux déjà effectués par son département et a affirmé sa disponibilité à approfondir la réflexion autour de cette question.

S’agissant de la hausse du prix de l’huile de palme sur le marché international, le ministre dit que celle-ci n’affecte pas les droits de douane et que les commerçants vont s’adapter, soit en réduisant leur marge, soit en s’ajustant sur ce prix. Concernant la ’’Cellule entreprises en difficulté’’, il a souligné avoir déjà rehaussé la dotation de 167 millions à 1 milliard F CFA et a réitéré sa disponibilité pour des efforts supplémentaires.

La ministre du Commerce de souligner que le projet de budget suit les orientations du président de la République Macky Sall et se résume en trois idées simples que sont : le développement du marché intérieur, le renforcement de la place et du rôle des PME dans l’activité économique et l’amélioration de l’intégration de l’économie du pays dans les échanges internationaux.

En fait, Assome Diatta a indiqué que le secteur du commerce et les PME demeurent des piliers essentiels de l’économie sénégalaise. Le commerce contribue à la création des richesses, avec 15 % des PIB et une participation importante et au développement des investissements.

Cependant, elle a signalé l’impact de la Covid-19 sur l’économie, tout en faisant noter que son département a mobilisé les énergies nécessaires avec des mesures d’urgence, afin d’assurer un approvisionnement correct et efficace du marché. Ces mesures, selon la ministre, ont permis d’assurer une disponibilité en denrées de première nécessité sur une période allant de trois à six mois. De ce fait, elle dira que son département a enregistré des résultats positifs, notamment une offre régulière en hausse de riz local et la maitrise des importations, une offre en sucre local sur 9 mois et une offre en produits horticoles.

Par ailleurs, au titre des réalisations, elle a informé que, pour le riz, la consolidation du protocole de commercialisation a permis d’écouler en 2020, 758 000 tonnes avec la régulation des importations. Elle a également noté que s’agissant du sucre, la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) a assuré l’offre, à partir de sa production, pour environ 120 000 tonnes. De plus, la levée du gel des importations a permis de couvrir le gap évalué à 60 000 tonnes avec une stabilité du marché.

‘’Un budget de 66 343 185 432 F CFA en autorisations d’engagement’’

En perspective de l’année 2021, Aminata Assome Diatta a indiqué que l’intervention de son département s’articulera autour des actions prioritaires inscrites dans les axes suivants : d’une part, l’interversion de la structure des exportations avec l’augmentation des produits manufacturés et transformés dans le total des exportations et, d’autre part, le renforcement de la présence des PME sur le marché africain.

Ainsi, pour le développement du marché intérieur et de la consommation, l’accent sera mis sur la distribution et la régulation du marché ainsi que le développement d’infrastructures et de plateformes commerciales. Il s’agira aussi d’assurer l’approvisionnement correct en denrées de première nécessité, en hydrocarbures, en produits médicaux pharmaceutiques et une priorité accordée à la modernisation des marchés.

Le projet du budget du ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises s’élève à 66 343 185 432 F CFA en autorisations d’engagement et à 19 302 271 740 F CFA en crédits de paiement.

Aida Diene

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