Publié le 4 May 2020 - 21:43
CORONAVIRUS

La complexité du traitement des cas graves

 

Ils sont, pour la plupart, les moins nombreux, mais les cas graves sont les plus difficiles à traiter.  D’autant qu’ils côtoient d’autres cas graves non Covid, à l’hôpital.

 

Dans cette lutte contre le coronavirus, l’équation réside dans la prise en charge des cas graves. Au Sénégal, 23 cas sont pris en charge : 18 à Dakar et 5 dans les régions. Parmi ceux-ci, il y a en a qui sont décédés. Aujourd’hui, 4 sont sous traitement dont 1 au service de réanimation de l’hôpital Fann et 3 à celui de l’hôpital Principal de Dakar. L’âge moyen de ces cas graves, souligne le directeur général du Samu national, Professeur Mamadou Diarra Bèye, est inférieur à 60 ans. Il est entre 55 et 60 ans. 

Selon Pr. Bèye, la prise en charge des patients graves en réanimation a une particularité. Parce que ‘’nous avons encore le fardeau des pathologies d’urgence et des pathologies graves que nous prenons en charge en réanimation. Ces malades, on ne les met pas au même endroit, pas pour éviter la contamination ; il faut assurer le service continu par rapport à la prise en charge de ces cas graves non Covid, mais il faut également mettre un dispositif séparé pour pouvoir répondre à la prise en charge de ces cas graves pour les patients covidés’’, informe l’urgentiste. Professeur Bèye lance un appel aux patients qui ont des comorbidités, qui ont parfois peur d’aller à l’hôpital. ‘’Il ne faut pas avoir peur, parce que certaines pathologies peuvent s’aggraver’’.

Il prévient, en outre, que l’augmentation des cas va aller de pair avec l’augmentation des cas graves. Alors que jusqu’ici, 50 % de mortalité est notée dans la prise en charge de ces cas graves.

S’agissant des lits en réanimation, il soutient qu’un important dispositif est mis à l’hôpital Fann, à l’hôpital Principal, à Le Dantec, au niveau de Diamniadio et dans les régions, principalement à Saint-Louis, à Kaolack, à Diourbel et à Ziguinchor dont la particularité va être de polariser la prise ne charge des cas graves issus des centres de traitement de Kolda et de Sédhiou. Thiès et Tambacounda ont également reçu leurs lots. ‘’Les respirateurs manquent comme dans tous les pays, même avant l’épidémie, mais plus précisément pendant l’épidémie. Nous sommes en train de faire des commandes et tous les efforts sont en train d’être faits pour apporter la réponse qui sied à la prise en charge de ces cas graves. Tous les malades n’ont pas besoin de respirateurs. Il y a eu des cas graves qui ont été pris en charge et qui n’ont pas eu besoin d’arriver en réanimation’’, dit-il.

Pour sa part, le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Docteur Amadou Alpha Sall, souligne que le rôle du laboratoire qu’il dirige est de faire des tests de diagnostic. Mais c’est aussi d’appuyer la lutte, à travers la participation stratégique et opérationnelle de coordination et aussi apporter l’expertise en épidémiologie et en recherche clinique pour ajuster les traitements, en analysant les données afin de suivre l’évolution de l’épidémie. Pour ce qui concerne les tests de diagnostic, depuis le premier cas suspect testé le 26 février 2020, l’institut a testé 16 328 prélèvements pour des cas suspects, des contacts, le suivi des patients hospitalisés à travers un laboratoire central à Dakar et deux laboratoires mobiles déployés à Touba et à Kolda.

‘’Le laboratoire de Dakar a, à ce jour, testé 12 331 prélèvements. Celui de Touba, depuis le 14 mars, a eu à tester 2 341 prélèvements de 9 régions notamment Diourbel, Louga, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Matam, Kédougou et Sédhiou. Celui de Kolda, depuis le 9 avril, a eu à tester 1 656 prélèvements pour les régions de Ziguinchor, Tambacounda, Sédhiou et Kolda’’, relève Dr Sall.

En plus du prélèvement, il y a la facilitation de la délivrance des résultats à travers la mise en place d’une plateforme digitale. Celle-ci est déployée depuis le 13 avril de façon progressive dans les régions de Dakar, Tamba, Kaffrine, Ziguinchor et Saint-Louis. Elle permet, selon Dr Sall, aux équipes opérationnelles, notamment les médecins-chefs de district et de région, d’avoir accès aux résultats dès qu’ils ont fini au niveau des laboratoires.  

VIVIANE DIATTA

 

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