Publié le 9 Apr 2021 - 05:50

Débats sur la prise en charge de la santé des populations au Sénégal

 

Je suis heureux de participer à cet échange de haut niveau, sur la prise en charge de la Santé des populations. En effet, la covid vient de rappeler au monde entier, que la santé des populations relève du domaine public de l'Etat, et ne devrait être, en aucun cas, l’affaire du Privé, qui peut contribuer certes, sur fonds propres, à la prise en charge des besoins de santé des populations, mais ne peut pas se substituer à l'Etat. Même cela s'est vérifié dans le segment de la recherche et de la fabrication des médicaments et des vaccins, qui , laissé aux mains du privé, est  devenu  un puissant moyen de prise en otage de l'Etat et des populations par les multinationales les plus puissantes. 

Donc, le covid a bien mis en évidence le fait que pour un accès massif des populations à des soins de santé de qualité, il faut qu'il y ait un État fort dans le secteur de la santé.  C'est pour cela que les  États des grandes puissances se sont libérés de leur dogme libéral consistant à l'expression " moins d'Etat, plus de privé" , et de leurs critères de convergence budgétaire qui limitent les dépenses publiques à un déficit public de 3% du PIB, et la capacité d'un État,de recourir à l'emprunt,  à 70% du PIB, pour  l'empêcher de disposer de ressources nécessaires à son action publique, au risque de se voir imposé des politiques d'austérité budgétaire qui rendent les populations encore plus pauvres, et les inégalités sociales d'accès aux soins de santé, se creuser davantage.

 Donc, au Sénégal, il est temps d'assumer publiquement et massivement, les "ruptures" préconisées par le Président Macky Sall en Décembre 2019 lors du "Forum international sur le développement durable et la dette", bien avant l'arrivée de la pandémie, qui a conforté, au plan mondial, le nécessite de cette rupture.

 Il s'agit de remettre l'Etat dans ses fonctions de production et de distribution de biens et de services, pour les rendre accessibles   et équitables aux populations, et non plus se limiter à ses fonctions régaliennes de défense et de sécurité, et de régulation des activités économiques, sociales et culturelles, pour laisser ces domaines au privé, au prétexte qu'il ne devrait pas être pesant dans les activités qui relèvent du domaine marchand. 

La pertinence de cette théorie libérale est aujourd'hui battue en brèche dans tous les pays du monde, par des populations mobilisées, qui ont imposé à leurs États de revenir en force dans des activités, qu'ils avaient laissées au privé dans le domaine marchand. Donc au Sénégal, avant que cette exigence des peuples ne soient devenues incontournables dans tous les pays du monde, le Président Macky Sall avait théorisé la nécessité de celle- ci, lors du Forum de Décembre 2019, devant la patronne du FMI, et de hauts responsables de la Banque mondiale, de l'UE, et de l'ONU. 

C'est ce courage politique qu'il a porté jusqu'à l'exigence de l'annulation de la dette extérieure des pays d'Afrique, qui a obligé nos partenaires économiques et financiers, à décider d'une suspension de paiements des dettes échues pour 2020 et sont contraints de rallonger cette suspension en 2021, pour éviter leur annulation pure et simple, que seule une mobilisation africaine et mondiale peut les y contraindre. 

Donc au Sénégal, nous n'avons aucune raison de ne pas nous mobiliser auprès du Président Macky Sall, dans les médias, les réseaux sociaux, et auprès des populations, pour assumer les exigences de " rupture" avec ce qu'il a     dénoncé, comme des obstacles devant "empêcher notre développement”. Sans ces ruptures, l’État n’aura ni les moyens de relancer notre Économie, encore moins, pour faire face aux exigences des secteurs vitaux pour notre peuple, en matière d'emplois dans l'Education nationale et la formation professionnelle et technique, pour répondre aux besoins massifs en emplois décents des jeunes et des adultes (hommes et femmes), dans la santé des populations, et d'appui aux producteurs ruraux et aux petites et moyennes entreprises. 

Cette nécessité d'un retour à un État économiquement fort dans tous les secteurs, est aussi un préalable pour l'émergence d'un secteur privé national fort, comme la Chine l'a si admirablement démontré à tous les pays en développement qui aspirent à la souveraineté économique et à l'émergence, dans une société d'éradication de la pauvreté et de réduction significative des inégalités.  

Cette rupture nécessite aussi un État politiquement fort et stable, garant d'une cohésion sociale, où les inégalités sociales, territoriales sont réduites à leur plus simple expression, avant leur éradication à jamais. 

Ainsi, tout ce qui peut fragiliser notre État d'aujourd'hui, fait l'affaire de ceux qui ne veulent pas de cette "rupture" et qui cherchent à nous maintenir davantage dans leurs "Chaînes," pour mieux nous imposer leurs valeurs sociétales, qu'ils présentent comme des " valeurs universelles du genre humain". 

Le Président Macky Sall est à la pointe de tous ces combats. 

Ne le laissons pas seul face à toutes les tentatives de déstabilisation de notre pays, au prétexte de " Défense des Droits Humains, des libertés individuelles, de la Démocratie et de l'Etat des Droit, contre la corruption des élites". Ce sont à travers ces slogans que se sont mobilisés tous les adversaires des " ruptures qui visent à briser nos 

Chaînes" partout dans les pays en développement, à travers des " révolutions de couleur", dont le " printemps arabe" est encore frais dans nos mémoires.

Notre peuple est à la croisée des chemins, et a opté avec le Président Macky, pour les ruptures arrivées à maturité dans le pays, pour se dégager un nouvel horizon de souveraineté et de concorde nationales, de paix civile et de stabilité publique, dans la sauvegarde de ses acquis démocratiques et de ses libertés publiques, contre ceux qui en usent et abusent pour déstabiliser son État républicain, démocratique, et  laïc. 

Ne les laissons pas faire!

  Ibrahima Séne   PIT/Sénégal

    Dubaï le 6 avril  2021.

 

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