Publié le 30 Dec 2024 - 21:18
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE (DPG)

Le PIT déplore des ‘’tergiversations volontaires’’ de Sonko

 

La ‘’tardive déclaration de politique générale (DPG)’’ est ainsi appréciée par le Parti de l’indépendance et du travail (PIT Sénégal) lors du grand oral du Premier ministre Ousmane Sonko. En plus de déplorer les nombreux mois d’attente, les travaillistes dénoncent des tergiversations volontaires.

 

Présentée après de longs mois d’attente, la déclaration de politique générale (DPG) du Premier ministre Ousmane Sonko est critiquée pour son retard par le PIT-Sénégal. Les camarades de Samba Sy soulèvent de nombreuses questions sur la cohérence entre les annonces et les actes du gouvernement depuis sa prise de fonction.

Des actes qui, selon eux, suscitent des inquiétudes quant à la gestion économique et institutionnelle du pays. “À titre d’exemple, le peu de cas fait de l’Assemblée nationale, avec cette loi de finances rectificative présentée à moins d’une semaine de la fin de l’exercice budgétaire”, cite le secrétaire du PIT-Sénégal.

Ainsi, sur le plan économique, Samba Sy est d’avis que “les Sénégalaises et Sénégalais endurent des décisions difficilement compréhensibles ainsi que des propos déconnectés du Premier ministre, qui incriminent le régime précédent et la haute administration des finances et du budget pour avoir falsifié les chiffres de la dette et des finances publiques”.

 Selon le SG, la population souffre de décisions économiques peu compréhensibles. Il insiste sur le fait qu’ils attendent toujours le rapport définitif de la Cour des comptes pour obtenir une vision claire de l'état réel des finances et des recommandations nécessaires.

Il ne manque pas de souligner également que cela a entraîné une dégradation de la note du Sénégal, avec les conséquences que cela implique en termes d’accessibilité aux prêts et du coût des financements engagés par l’État. De ce fait, le SG du PIT-Sénégal souligne que la DPG, tardive, apparaît comme une profession de foi postélectorale, reprenant les idées du référentiel Sénégal 2050 et du Plan Sénégal émergent.

Se prononçant sur l’actualité juridico-politique, le PIT-Sénégal réaffirme son soutien à Moustapha Diakhaté, dénonçant une injustice flagrante. Car, ‘’pendant ce temps, des acteurs ayant tenu des propos plus graves n'ont pas été inquiétés, malgré des violences’’.

La destitution de Barthélemy Toye Dias, ‘’maire élu de Dakar et ancien allié de Sonko’’, illustre, selon le PIT, une application sélective du droit. ‘’N’est-il pas manifeste que les règles de droit s’appliquent à certains suivant les rapports qu’ils ont avec le nouveau pouvoir ?’’, dénonce Samba Sy.

Embrayant sur la loi d’amnistie de mars 2024, il rappelle la ferme opposition de son parti à son adoption. ‘’À nos yeux, aucune violence physique, morale ou politique ne doit être amnistiée et mise sous silence dans l’intérêt de desseins politiques d’un cynisme sans nom, surtout lorsque cela se termine par des morts, des blessés et des traumatismes dont il sera difficile de se remettre’’, fulmine le SG.

Ainsi, le PIT-Sénégal demeure convaincu qu’une justice impartiale et indépendante est essentielle pour éviter que cette société ne sombre dans la barbarie. ‘’Une loi d’amnistie ne doit pas être une prime à l’impunité’’, insiste-t-il, rappelant que la nation sénégalaise n’a jamais connu l’abrogation d’une loi d’amnistie juridiquement complexe, car touchant aux principes de l’État de droit, à la sécurité juridique et à la stabilité des actes législatifs.

La seule note positive de la tardive DPG

Selon le PIT-Sénégal, les derniers mots du président de l’Assemblée nationale laissent entrevoir de la clairvoyance. Malick Ndiaye a conclu le débat en rappelant que l'Assemblée, par ses élus, doit être un ‘’partenaire du gouvernement’’ en relayant les doléances des populations et en élaborant des lois pertinentes. Il a également insisté sur son rôle de ‘’vigie’’, gardienne de l'intérêt général, au-delà des clivages et des débats partisans.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

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