Publié le 28 Aug 2019 - 18:57
DELEGATION DU MINISTERE DES TRANSPORTS

Deux accidents, trois morts

 

Comme si le sort s’acharnait sur les voyageurs, la route a encore fait trois morts hier, à hauteur de Richard-Toll, dans deux accidents ayant impliqué des membres du convoi du ministère en charge des Transports.

 

Invraisemblable ! Incroyable ! Dans les réseaux sociaux et autres fora de discussions sur Internet, les gens rivalisent de qualificatifs pour parler de la série d’accidents surréalistes qui ont frappé, hier, la délégation du ministre en charge des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Oumar Youm. A l’arrivée, le bilan est lourd. Trois pertes en vies humaines ont été enregistrées. Allongeant la liste déjà longue de 25 victimes au moins, rien que pour ce mois d’août. Près d’une vingtaine, en une semaine.

Pourtant, au début, c’était surtout la dimension anecdotique du premier accident qui était mise en exergue. Il n’y avait pas encore les morts.

En effet, après une visite de chantiers qui aura duré cinq jours entre Kédougou, Tambacounda, Bakel, Ourossogui, île à Morphil, le convoi rentrait tranquillement sur Dakar. Hélas, sur la route, à la sortie de Dagana, le dieu des accidents les attendait. Un des membres de la délégation revient sur les circonstances : ‘’Les véhicules ne roulaient pas à vive allure. A l’entrée des villages de Mbilor et de Ariwelé, ceux de devant ont décéléré, car il y avait un dos d’âne. Malheureusement, le véhicule en queue de cortège a manqué de concentration. Il a heurté celui qui le précédait.’’ Certains témoins rapportent même que le chauffeur était, en fait, en train de somnoler.

Pour ce premier accident, malgré la violence du choc qui a envoyé trois véhicules hors d’usage, trois blessés pas graves ont été notés, selon le journaliste Ibrahima Thiam sur sa page Facebook.

Ce qui est drôle, c’est que durant ces derniers jours, l’indiscipline des chauffeurs a souvent été brandie par certaines autorités, dont la tutelle, pour justifier la récurrence des accidents de la circulation. Le ton a même été durci pour rappeler les conducteurs à la raison et au respect des normes du code de la route.

D’ailleurs, renseigne toujours un témoin, trente minutes seulement avant cet  accident de Mbilor, le ministre Youm prônait le triptyque : sensibilisation, contrôle et sanction, pour contrecarrer la recrudescence du phénomène.

Lundi dernier, une autre ministre de la République, en l’occurrence Aminata Angélique Manga, disait : ‘’Il y a urgence à tenir les états généraux de la sécurité routière. Il faut aussi revoir l’aptitude des personnes qualifiées à disposer des permis de conduire.’’

Cette mésaventure impliquant le convoi du ministre de tutelle est donc survenue au pire des moments. Mieux, alors qu’on n’avait pas fini d’épiloguer sur ce carambolage, un autre est venu s’acharner sur des membres de la délégation. L’ambulance même qui venait évacuer les blessés est entrée en collision avec une voiture, à hauteur de Ross Béthio. Trois occupants de l’autre voiture ont péri.

Ce qui est sûr, c’est que ces nouveaux accidents devront pousser les autorités à mieux cerner cette lancinante question. 

Au-delà de l’indiscipline, il y a, en effet, l’état des routes, la vétusté du parc automobile, le laxisme des agents des forces de défense et de sécurité…

Il est temps, de l’avis de certains Sénégalais, de faire une étude approfondie de la question. Laquelle ferait sortir, chiffres à l'appui, les différents contours. 

MOR AMAR

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