Publié le 16 Jan 2020 - 22:23
DEVELOPPEMENT COMPLET CHAMP SANGOMAR

6 629 milliards F CFA dans les caisses de l’Etat

 

Ce ne sont que des énoncés prévisionnels, mais l’Etat sénégalais devrait se retrouver avec plus de 6 000 milliards F CFA, au terme de l’exploitation du champ de Sangomar, en 2041. Ceci d’après le rapport de présentation du décret l’exploitation du périmètre du champ SNE/Sangomar qu’’’EnQuête’’ s’est procuré.

 

La Décision d’investissement final (FID) conclue avant-hier mardi, entre le ministre du Pétrole et des Energies Mouhamadou Makhtar Cissé et la joint-venture composée de Woodside Energy, Capricorn Limited (Cairn), Far Limited et Petrosen confirme une chose : Sangomar est un champ de pétrole offshore commercialement exploitable. D’après le décret 2020-29 qui consacre l’autorisation d’exploitation, une durée de 25 ans est accordée au contractant et le périmètre concerné par l’autorisation est d’une superficie de 711 km2 dont le ‘‘First Oil’’ est attendu pour début 2023. Dans la stratégie de développement soumise au ministère sénégalais en charge des hydrocarbures par la joint-venture, il est question de développer ce champ de manière graduelle, en vue d’en assurer ‘‘l’efficience ainsi que la viabilité économique et commerciale’’, vu la complexité des réservoirs. 

Le besoin en capital de développement complet du champ Sangomar, incluant l’approvisionnement en gaz destiné au marché local, est estimé à 8,8 millions de dollars US, soit 4 855 milliards F CFA hors indexation, avec un coût annuel d’exploitation de l’ordre de 179,140 milliards F CFA en valeur nominale. Ces chiffres sont des énoncés prévisionnels qui peuvent bien varier de 2023 à 2041, mais sur le quart de siècle que va durer ce projet, son développement complet, incluant l’approvisionnement en gaz, devrait apporter 6 629 milliards F CFA à l’Etat sénégalais, en se basant sur un baril à 65 dollars US et les 550 F CFA de taux de change.

Sur la première phase uniquement, dont le FID a été signé ce mardi, l’Etat sénégalais devrait percevoir 2 102 milliards F CFA, comme l’a du reste dit le ministre Makhtar Cissé ce mardi à Dakar, en contresignant le FID. Les dépenses en phase capital de la phase 1 de Sangomar sont estimées à 2 265 milliards F CFA en valeur nominale, avec des coûts annuels d’exploitation de l’ordre de 102 milliards jusqu’en 2041.

La demande d’autorisation d’exploiter faite sur la base de la loi de 1998

Le rapport de présentation explique également quelques modalités de l’attribution de ce champ. Après la phase de renouvellement du Contrat de recherche et de partage de la production des hydrocarbures (CRPP), qui a pris fin le 4 février dernier, le contractant a soumis un rapport d’évaluation des découvertes et un plan de développement et de mise en exploitation des découvertes de Sangomar. Le document fait relever qu’initialement, des éléments nécessaires à la prise de Décision d’investissement final (FID) ‘‘ne sont pas pris en compte dans le projet soumis au ministre’’. Comme les études Feed (études d’ingénierie avant-projet) permettant la maitrise des risques techniques ainsi que les termes et modalités de financement du projet. Il a fallu que le contractant demande, et obtienne par décret 2019-412 du 30 janvier 2019, une prorogation de 10 mois de la deuxième période de renouvellement de son contrat (CRPP) pour ‘‘corriger ce manquement’’ avant de soumettre, le 2 décembre dernier, un plan de développement et de mise en exploitation des découvertes d’hydrocarbures de Sangomar dans la zone contractuelle RSSD.

Ce que le ministre Mouhamadou Makhtar Cissé acceptera 28 jours plus tard, en même temps que la demande d’autorisation d’exploitation de 25 ans introduite par l’opérateur Woodside.  Il est également à relever que la demande d’autorisation d’exploiter le champ SNE/Sangomar a été faite en application des dispositions de la loi de 1998 (98-05 du 8 janvier 1998 et décret 98-810 du 6 octobre 1998) et non en vertu de la nouvelle loi n°2019‐03 du 1er février 2019 portant Code pétrolier. 

OUSMANE LAYE DIOP

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