Publié le 20 Mar 2019 - 13:50
DIOURBEL - MORT D’HENRY NDIAYE

Les confidences de la présumée meurtrière

 

Sauf changement, les cinq personnes impliquées dans la mort de l’enseignant Henry Ndiaye, tué d’un coup de couteau à Diourbel, seront remises entre les mains du procureur de Diourbel, aujourd’hui. Il s’agit de l’élève Henriette Diatta, de sa mère, de deux aides-soignants et d’un enseignant.

 

Aux termes de leur période de garde à vue dans les locaux de la brigade de la gendarmerie de Ndoulo, dans le département de Diourbel, toutes les personnes impliquées dans la mort de l’enseignant Henry Ndiaye seront déférées, ce matin, au parquet de Diourbel. Il s’agit de la principale suspecte, en la personne de Henriette Diatta, de sa mère J. M. D., de J. M. N., un enseignant, et de H. F. et P. G. D., deux aides-soignants. Ils sont poursuivis pour, entre autres délits, homicide involontaire, exploitation de débit de boisson sans autorisation administrative, non-assistance à personne en danger.

Selon nos sources, lors de son audition, H. Diatta, qui a asséné le coup de couteau ayant conduit à la mort de l’enseignant Henry Ndiaye, n’a pas été bavarde. Interrogée par les hommes de l’adjudant Lo de la brigade de Ndoulo, sur les raisons de son acte, elle a laissé entendre, selon nos sources, qu’elle était importunée par le défunt. En se retournant, elle l’a atteint à la cuisse, avec le couteau qu’elle tenait à la main. Elle n’a pas voulu en dire plus.

Selon nos interlocuteurs, l’enquête n’a pas permis de déterminer si les deux protagonistes entretenaient des relations intimes. Egalement, rien ne montre que la victime était un habitué des faits de harcèlement, dit-on. ‘’C’est un acte qui est venu au mauvais moment et au mauvais endroit’’, soutiennent nos sources. Qui renseignent que le certificat de genre de mort révèle qu’un ‘’couteau profond a touché un nerf sensitif qui a abouti à une hémorragie interne’’.

Bar clandestin

Toujours est-il que, lors de la descente des hommes en bleu sur les lieux du crime, pour les constats d’usage, ceux-ci se sont rendu compte que la maison, théâtre du crime, est un bar clandestin tenu par J. M. D., la maman de H. Diatta. D’ailleurs, nos interlocuteurs soulignent que la dame a fait l’objet de plusieurs convocations pour cela. Mais aussi que la vente d’alcool sans autorisation est la principale source de revenus de cette famille. Ils précisent également que cette contrée de la région de Diourbel est une zone cosmopolite qui abrite musulmans et chrétiens.

Il ressort aussi de l’enquête que l’enseignant aurait pu être sauvé, si les témoins du drame avaient été plus diligents. C’est pourquoi, J. M. N., un enseignant, et les aides-soignants H. F. et P. G. D. sont dans les liens de la détention pour non-assistance à personne en danger. Selon nos interlocuteurs, après avoir reçu le coup de couteau, il leur a fallu plusieurs tours d’horloge pour évacuer la victime dont le pantalon était imbibé de sang. Un comportement qui intrigue les personnes en charge du dossier, d’autant que le lieu du crime est à moins d’un kilomètre d’un établissement sanitaire et à une dizaine de kilomètres de l’hôpital de Diourbel. Ceux-ci n’ont encore moins daigné appeler ni les gendarmes ou les sapeurs-pompiers pour son évacuation.

Interrogés sur leur comportement, ils ont été dans l’incapacité de se justifier. Ils ont tergiversé dans leurs réponses. 

CHEIKH THIAM

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