Publié le 28 Sep 2017 - 01:51
EN PRIVE AVEC SOULEYMANE FAYE (ARTISTE COMPOSITEUR)

‘’Un ministre de la Culture doit être un artiste’’

 

Il n’a pas qu’une belle voix et des textes à la fois instructifs et comiques. Souleymane Faye sait  aussi traduire une fatalité dans un langage assez hilarant, avec une bonne dose de science  philosophique. Du haut de ses 67 ans, l’artiste tient encore à partager son savoir  avec les amoureux de la musique. C’est ainsi qu’il prépare un double album qui sortira peut-être d’ici la fin de cette année. Musicien iconoclaste, parolier hors pair, ‘’Diego’’ oscille, dans sa nouvelle production en gestation, entre ‘’Respect’’ (titre de l’opus) des rituels traditionnels et adaptation aux sirènes de la World Music. Et  comme à son habitude, il n’a pas fait dans la langue de bois. Entretien !

 

Quelle est votre actualité musicale ?

Avec mon orchestre, nous jouons quatre à cinq fois par semaine. Les mercredis, nous prestons dans un dancing de la banlieue dakaroise. Les jeudis, nous sommes à Dakar dans un club très prisé. Et nous nous reposons les vendredis et les samedis. Nous avons le même rythme depuis des années.

Il parait que vous êtes plus présent à Saint-Louis qu’à Dakar. Qu’en est-il exactement ?

J’ai déménagé avec ma famille à Saint-Louis depuis 10 ans maintenant. Je vis là-bas, mais je continue à travailler à Dakar.

Vous ne jouez pas à Saint-Louis ?

Si, je jouais dans un local tous les mercredis. Mais je ne le fais plus. J’ai arrêté, parce que je suis en studio. Il faut que je me retire un peu pour pouvoir me concentrer sur ce travail.

N’est-ce pas fatigant de faire la navette entre Saint-Louis et Dakar tous les jours ?

Ce n’est pas tous les jours que je voyage. J’effectue un aller-retour une fois par semaine. Ce n’est pas beaucoup.

Cela fait longtemps que vous n’avez pas sorti d’album. A quoi est due cette longue attente ?

J’ai sorti beaucoup d’albums au cours de ma carrière. A un moment, je me suis dit que j’avais assez parlé. Il me fallait me taire pour mieux réfléchir, parce qu’à une époque, je sortais un album par an. J’ai donc décidé de prendre du recul pour pouvoir aussi innover, proposer une musique nouvelle, et cela m’a pris dix ans.

On peut dire donc que vous êtes en studio pour sortir un nouvel album ?

Oui, oui. Je prépare un album qui va s’intituler ‘’Respect’’. Respect pour ses pairs, respect pour les enfants. Je m’adresse beaucoup à la jeunesse, dans cet album-là. Il y a un conflit de génération que j’ai noté entre les jeunes et les personnes âgées. L’enfant, comme l’adulte,  doit  être respectueux, c’est la base d’une bonne éducation. Malheureusement, cela a tendance à disparaitre.

Qu’est-ce qui est à l’origine, selon vous ?

Les adultes n’ont plus de temps à consacrer aux enfants. Il n’y a plus de communication entre les deux parties et c’est dangereux.

Est-ce qu’il n’y a pas une démission des parents ou de la société, d’une manière générale ?

Je ne peux pas dire que les parents ont démissionné, mais ils n’ont plus de temps à consacrer aux enfants. Les temps sont durs, il y a une crise mondiale. Les parents sont plus préoccupés à trouver la dépense quotidienne, à payer le loyer et la scolarité des enfants qu’à autre chose. Ces derniers, pour leur part, ne sont plus réceptifs aux conseils, aux recommandations des parents et sont les seuls perdants. Ils en subissent les revers.

Parmi les causes de cette situation, certains évoquent l’impact des réseaux sociaux. Qu’en pensez-vous ?

C’est l’enfer. Je vois que les enfants passent au minimum 10 heures par jour à se connecter. C’est une masturbation cérébrale. Ils se mettent dans la tête des choses irréelles. C’est très dangereux.   

Qu’est-ce qu’il faut faire pour remédier à cette situation ?

C’est trop tard, on ne peut plus faire grand-chose. On ne peut plus interdire aux enfants d’utiliser l’Internet, d’aller sur Facebook. Ils découvrent le monde des adultes grâce aux technologies et c’est grave.

A défaut de trouver une solution, comment limiter, au moins, les dégâts ?

On ne peut pas limiter les dégâts. C’est un combat perdu d’avance. Les parents ne sont pas dans les machines et c’est là que tout se passe. Il suffit de demander pour visionner n’importe quoi et c’est soit de la violence, soit du sexe… C’est compliqué.

Les parents peuvent, au moins, avec l’appui de l’Etat, sensibiliser leurs enfants sur les dangers du net ?

Il faut une sensibilisation nationale, faire un débat sur ça et en parler sérieusement, parce que c’est grave, extrêmement grave. Je vois du n’importe quoi sur Facebook et sur whatsApp. Un enfant de 10 ans qui visionne des films pornographiques, vous vous imaginez ! C’est grave.

Il n’y a pas de filtres, tous les enfants peuvent y accéder…

 (Il coupe) Tout est possible maintenant, même sans téléphone on peut aller dans les cybers et surfer. C’est le laisser-aller total. C’est grave pour nous les Africains avec notre éducation, nos civilisations, nos valeurs.

Revenons à l’album que vous comptez sortir ; il est intitulé ‘’Respect’’. Parlez-nous en un peu plus.

En 10 ans, j’ai beaucoup travaillé sur la musique d’abord et sur les textes ensuite. J’écris beaucoup et, Dieu merci, j’ai encore une bonne mémoire. Ecrire est une chose facile pour moi. J’ai pu élaborer 20 titres. Donc, c’est un double album que je compte sortir. Ce sera un opus international. La musique que j’y joue n’est pas sénégalaise, elle est  exportée.

C’est quel genre de musique exactement ?

Il y a de la World Music, du reggae, du blues, du folk, du rythm and blues, etc. Il n’y a pas du tout de mbalax. Il y a du James Brown, Aretha Franklin, Otis Redding, Ray Charles, Deep Purple, Beatles, etc. Ce sont les musiques que j’adore et j’ai créé des chansons qui sont adaptées à ces dernières.

Cet album sera-t-il le résumé de votre parcours ou des musiques qui vous ont influencé ?

C’est le résumé de tout ce que j’ai appris jusqu’ici en tant que musicien. J’ai abordé des musiques d’artistes dont je suis fan. Je suis un musicien, mais j’apprends tous les jours des autres. Il y a des chanteurs qui constituent des références pour moi, comme Marvin Gaye, James Brown, George Benson, Ray Charles, etc. Ce sont des musiciens qui m’ont marqué. Je veux sortir un album dont la musique serait à l’image de celle de mes idoles et les textes seront en wolof.

Quels autres thèmes différents de ceux déjà évoqués avez-vous développé dans cet album ?

Cet album parlera de l’actualité. Les conflits de générations, les positions entre pouvoir et opposition. On ne se reconnait plus dans ce pays. Il y a un morceau intitulé ‘’Faaru rap’’, un sujet tabou qui est en train de détruire beaucoup de ménages au Sénégal. Il y a le respect également. Un enfant, on le respecte avant de vouloir l’éduquer. En lui manquant de respect, on risque de le frustrer. Les jeunes doivent également respecter les plus grands. Il y a ‘’Gaawa soule’’. Les gens s’empressent d’enterrer leurs morts. La personne peut parfois ne pas mourir. Il y a des femmes et des hommes qui organisent des tontines pour des funérailles. A un moment, ils s’empressent de ‘’tuer’’ des membres de leur entourage pour avoir la cagnotte. C’est pour ce genre de choses que, des fois, quelqu’un peut tomber malade et ne recevoir aucun soin. Les membres de sa famille le délaissent ainsi jusqu’à ce qu’il meurt et après, ils mettent beaucoup d’argent dans l’organisation des obsèques. Cet argent, si on l’avait mis dans la prise en charge de sa maladie, la personne aurait peut-être pu être sauvée. J’ai vu un malade qui quémandait de quoi payer son transport pour aller à l’hôpital et tout le monde disait ne pas pouvoir l’aider. Il est mort par la suite et on a immolé un bœuf qui     a coûté 350 mille francs CFA. On loue des chaises à 50 mille francs CFA, des bâches, etc. Rien que pour les funérailles, on a dépensé plus d’un million. Les obsèques sont devenues une sorte de business. Une fois le mort enterré, on ne pense plus à lui. Les gens s’occupent de l’argent de la tontine.

L’album sortira quand ?

J’ai prévu de le mettre sur le marché en décembre prochain. Pour la production, il y a Fou Malade, sincèrement, qui m’a aidé. Il m’a prêté son studio pendant des mois et j’y ai même fait mes samples. Je n’ai pas encore le temps de le sortir. Fou Malade voulait le produire lui-même. A part l’ancien batteur du Super Diamono Aziz Seck, aucun musicien sénégalais n’a joué dans cet album. C’est pour montrer que le Sabaar ne doit pas se limiter qu’au mbalax. Les percussions du Sabaar peuvent accompagner n’importe quelle musique du monde.

Vous sortez un album au moment où beaucoup de vos pairs rechignent à le faire, à cause de la piraterie. N’est-ce pas un risque de le faire dans ce contexte ?

Il m’arrive d’acheter des CD de pirates devant un feu tricolore. Je vois des gens qui en vendent et je leur demande s’ils ont un CD de Souleymane Faye. Ils me disent oui. Je l’achète et je le garde. Ils savent qui je suis, pourtant. Au début, ils me fuyaient parce qu’ils avaient peur, mais maintenant ils ne le font plus. Au contraire, c’est eux-mêmes qui me hèlent pour m’en vendre. Je suis en train de pirater les pirates. Mes CD piratés, je les achète à 500 F CFA et je les revends à 3 000 ou 5 000 F CFA. Je n’ai pas le choix. La piraterie, dans un pays sous-développé comme le nôtre, est une bonne promotion pour l’artiste. Elle permet à ceux qui ne peuvent acheter ton produit de le consommer. C’est une bonne promotion pour moi, donc cela ne me décourage pas et ne m’empêche pas de travailler et de sortir un autre album. Quand je sors un produit, je ne pense pas à l’argent. Je pense plutôt à son utilité pour la société. Le plaisir du public est mon salaire, donc les raisonnements ne sont pas les mêmes.

Quel regard portez-vous sur la musique sénégalaise en général ?

Elle stagne. Cela fait longtemps que je n’écoute plus la musique sénégalaise. Les gens ne font plus de recherches. Il leur suffit d’avoir une belle voix pour sortir un album. Ils n’apprennent pas la musique. Il n’y a pas de musiciens. Ils n’ont pas de culture musicale. Tous les chanteurs jazzy, funky, etc., ont tous viré vers le mbalax, alors que ce n’est pas un genre pour tout le monde. C’est la musique des griots. Si tu n’es pas griot, n’essaies pas de la faire. Je joue du mbalax moi, mais je ne sais pas faire du ‘’Sambay mbayaan’’. Je ne suis pas un griot. Le mbalax est la musique du griot. Pour nous musiciens tout court, nous aimons le mbalax, nous sommes sénégalais, mais quand nous jouons, nous faisons autre chose. Nous faisons une musique qui éduque, apaise, etc. Nous sommes loin de ces musiques qui ne font que faire danser les gens et ne leur apportent rien.

Vous faites partie de ceux qui taxent ce qui se fait actuellement dans la musique de ‘’Kleenex’’ ?

 Oui, une certaine musique sénégalaise ressemble à un mouchoir kleenex : on se mouche et on s’en débarrasse après. Heureusement qu’il y a une autre musique qui s’apparente aux mouchoirs en tissu. Ceux-ci, on les garde après. C’est très différent. Il existe exactement ces deux genres de musiques au Sénégal.

Tout le monde est d’accord que vous êtes un musicien talentueux. Pourquoi, jusqu’à présent, vous ne parvenez pas à vivre convenablement de votre art ?

C’est juste à cause de ma famille. J’ai la chance de vivre ma vie. Aujourd’hui, je me consacre à ma famille. Je ne veux pas la sacrifier. Je pouvais vivre aux USA, en Allemagne, en Suisse, au Japon, mais je devrais alors laisser ici ma famille. Je n’ai pas le droit de vivre ma vie et la leur. J’ai  bon espoir que les choses vont changer et que tout ira bien. Je ne suis pas obligé de m’exiler de nouveau pour pouvoir vivre. Ce qui est important, dans la vie, est comment on la vit et non le nombre d’années vécues. Nous sommes dans un pays où quand on est pressé on se fâche et on déconne. Mais moi, je rends grâce à Dieu. Ce serait malhonnête de ma part de dire que je n’ai pas réussi. Cependant, dans ce pays, la réussite se mesure aux biens matériels que vous disposez. Moi, ce qui m’intéresse, c’est ma relation avec ma famille, mes amis. Les bons rapports que j’ai avec les gens, c’est cela même qui constitue ma réussite.

Dans ce cas, on peut  dire que vous avez réussi ?

Effectivement. Mais, financièrement, je n’ai pas grand-chose. Je n’ai même pas de compte en banque. Toutefois, je remercie quand même le Seigneur.

Il fut des temps où des propositions avaient été formulées pour relancer le groupe Xalam. Où est-ce que vous en êtes actuellement ?

Nous sommes en train de discuter entre nous. Les décès de Cheikh Tidiane Tall et Ablo (Abdoulaye Zon) le batteur étaient des coups durs pour le groupe, parce que ces gens étaient des éléments clés de l’orchestre. Nous menons depuis lors des discussions pour éviter un éclatement du groupe. Il faut rappeler que nous avions auparavant posé des actes allant dans le sens de réhabiliter le Xalam, mais on n’a pas abouti à grand-chose. Je continue d’en parler avec les artistes Henri, Mbaye Babou, Tapha Cissé et Koundoul. Xalam doit renaitre et revenir au-devant de la scène, dans la mesure où il a beaucoup fait pour la musique sénégalaise. Nous n’avons pas besoin de prouver quoi que ce soit, car cela est déjà fait. On n’a pas non plus besoin de sortir un nouvel album. Xalam a beaucoup d’œuvres. A présent, nous avons plutôt le dessein de revenir sur nos anciennes chansons en essayant de les moderniser et les adopter au contexte sénégalais.

 Etes-vous optimiste quant à la réalisation de ce projet ?

Je pense que nous pourrons le réussir, mais il faut l’implication de chacun, sinon cela n’aboutira pas. Il y a de jeunes talentueux musiciens au Sénégal et nous devons les intégrer dans le groupe, les former et les faire écouter les anciennes musiques du Xalam pour qu’ils puissent, à leur tour, les adapter à la musique sénégalaise actuelle. Pour ce faire, il nous faut un an de travail et un budget consistant.

Vous avez des mécènes pour soutenir ce projet ?

C’est quelque chose qui devrait être possible. Il faut d’abord qu’on se réunisse pour voir comment on peut faire pour avoir la somme convenable. Cela peut être des prêts bancaires pour pouvoir véritablement réussir le pari.

Vous avez un nouveau ministre de la Culture, en l’occurrence Abdou Latif Coulibaly. Qu’est-ce que vous attendez de lui, surtout dans le domaine de la musique que vous faites ?

Tous les ministres de la Culture qui sont passés m’ont déçu. Aucun des ministres chargés de promouvoir la culture n’a pu avoir un projet solide que je pouvais encourager. Ce n’est pas parce qu’on a nommé un nouveau que la situation va changer. Vous verrez certains artistes ramper juste pour recevoir de l’argent et des faveurs de la part du nouveau ministre. Nous voulons un ministre de la Culture qui crée des emplois. Il doit financer les projets que les artistes veulent mettre en exergue. Il faut qu’il soit également en mesure de promouvoir les œuvres des artistes. Nous attendons le nouveau ministre sur ce terrain-là. Il n’y a pas une maison de promotion au ministère de la Culture qui promeut ce que nous faisons. Pourtant, c’est dans la promotion que l’Etat peut nous aider, surtout pour les artistes de talent et qui n’ont pas les moyens de s’exprimer. La culture sénégalaise est en veille depuis Senghor.

Que doit-on faire pour la sortir de cette torpeur ?

Un ministre de la Culture devrait forcément être un artiste.

Youssou Ndour a été ministre de la Culture…

 (Il coupe) Oui, mais c’est compliqué. Parce que quand on dit culture, il faut être assez cultivé. Ce ne sont pas des blablas. C’est un poste très délicat celui de ministre de la Culture. La culture ne s’arrête pas à la musique seulement.

La mode, chez les artistes au Sénégal, ce sont les shows au Grand Théâtre. Pourquoi vous n’y avez pas encore organisé d’évènements ?

Je ne suis pas dans la bousculade. Je n’aime pas cela. Depuis que je suis venu au monde, je suis comme ça. Je me concentre sur mon travail en gardant mon rythme. Le jour où je devrai m’y produire je le ferai facilement. Mon projet est de fêter mon demi-siècle de musique. Pas forcément au Grand Théâtre.

Vous avez déjà fait 50 ans de musique ?

Bien sûr, j’ai 67 ans. J’aimerais vraiment fêter mes 50 ans de vie artistique.

Quel regard jetez-vous sur la situation du pays ?  

C’est inquiétant, pas pour le pouvoir, mais  pour l’opposition.

Pourquoi dites-vous cela ?

Dans tous les pays du monde, que cela soit en Allemagne,  en France ou aux Etats-Unis, l’opposition fait des propositions constructives  à l’Etat. Mais si l’opposition garde toutes ses bonnes idées pour attendre d’être au pouvoir, ça retarde le pays. Je crois que nos hommes politiques, d’une manière générale, ne sont pas là pour l’avenir du Sénégal, mais pour leur propre intérêt. C’est dommage.

On parle de l’absence de dialogue entre le pouvoir et l’opposition…

(Il coupe) Il faut en faire un débat national pour l’intérêt du pays. Il faudra surtout se parler franchement, se dire la vérité sans langue de bois. On ne doit uniquement pas parler pour la forme et reprendre les vieilles habitudes. C’est compliqué et les gens sont assoiffés de pouvoir. Je pense qu’on devrait se serrer les coudes et soutenir ceux qui sont élus à la tête du pays. Les critiques non fondées et autres crocs-en-jambe ne font que retarder le pays.

Tout le monde doit se mettre au travail. Il faut que nos hommes politiques arrêtent de se chamailler. Je pense que certaines personnes sont jalouses de Macky Sall. Si le président avait 75 ans ou plus, il aurait eu moins de problèmes. Nous Sénégalais avons l’habitude de traiter les personnes âgées avec beaucoup d’égard. Quand on est jeune, c’est naturel d’avoir des problèmes avec les jeunes comme toi. Du peu que je sais de Macky Sall, il est bien et je lui fais confiance. Il faut le laisser travailler.

 

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