Publié le 17 Sep 2021 - 17:53
EVENEMENTS MONDIAUX SUR L’ENVIRONNEMENT, RELANCE POST-COVID-19

Les pays africains affinent une position commune

 

A l’occasion de la session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), les dirigeants africains ont affiché leur volonté de parler d’une même voix, lors des prochains rendez-vous mondiaux sur l’environnement et d’assurer une relance post-Covid-19 grâce à la création d’emplois verts.

 

En raison de la situation sanitaire actuelle causée par la pandémie de Covid-19, la 18e Session de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) s’est tenue virtuellement du 13 au 16 septembre 2021 avec pour thème "Assurer le bien-être des populations et garantir la durabilité environnementale en Afrique". Un thème qui encourage les gouvernements à s'assurer que les mesures de redressement soient conformes aux objectifs à long terme de renforcement de la résilience aux effets du changement climatique et d'intégration de politiques plus ambitieuses pour stopper et inverser la perte de biodiversité et restaurer les services écosystémiques. Il est également question, pour les pays, de donner la priorité aux plans de relance verts et durables qui offrent des avantages mutuels pour la résilience sociale, économique et environnementale.

Selon la directrice régionale pour l’Afrique du PNUE Juliette Biao, ‘’au cœur de ce thème, réside la nécessité d’une relance centrée sur l’Homme et qui, à travers des actions environnementales, crée des emplois et améliore les moyens d’existence des populations. Il s’agit pour les pays de prioriser une reprise verte et durable qui renforce les bénéfices mutuels et les gros bénéfices sur la dimension sociale, économique et la résilience environnementale. C’est aussi l’occasion, pour le continent, d’examiner le programme africain de relance, d’inaugurer la plateforme virtuelle et de donner des orientations sur la mise en œuvre de ce programme de relance. De plus, les ministres africains doivent profiter de cette rencontre pour affiner la position commune de l’Afrique quant aux événements mondiaux sur l’environnement à venir’’.

Pour cette première partie de la session, un segment d’experts (de 42 pays sur les 54 pays membres de la CMAE) a travaillé du 13 au 14 sur un projet de déclaration et des messages clés sur les changements climatiques et la biodiversité. Ces documents ont été examinés hier par le segment ministériel pour adoption. Un rapport des travaux devrait être rendu public. A l’occasion de cette 18e session ordinaire, le Sénégal a été choisi pour diriger l’institution. ‘’Je tiens particulièrement à féliciter madame Barbara Creecy, Ministre des Forêts, de la Pêche et de l’Environnement de la République d’Afrique du Sud, pour le travail important qu’elle a accompli au cours des deux dernières années de la présidence sud-africaine de la CMAE dans des circonstances difficiles marquées par l’urgence sanitaire de la Covid-19 qui nous a imposé des restrictions et de nouvelles façons de travailler. A ce défi s’ajoutent les crises environnementales liées au climat, à la biodiversité et à la pollution des milieux récepteurs. Ces crises s’aggravent sans cesse et exigent de nous des réponses politiques urgentes et basées sur une vision commune des priorités africaines’’, a déclaré le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable qui promet de consacrer les efforts du bureau de la CMAE à la poursuite des travaux du bureau sortant.

Il y va de l’intérêt de l’Afrique, selon Abdou Karim Sall, que les questions environnementales soient traitées de façon prioritaire, notamment au regard de leur importance dans la prise en charge des impacts de la Covid-19. ‘’C’est pour nous, insiste-t-il, ministres africains en charge de l’environnement, à la fois une opportunité et une obligation de travailler d’arrache-pied pour que les moyens nécessaires soient mobilisés pour traduire les objectifs de la CMAE en réalité’’.

Pour le ministre, la CMAE doit pouvoir jouer son rôle de leader dans la promotion de la coopération régionale, mais aussi influencer l’agenda environnemental mondial au profit des peuples africains. Le bureau de la CMAE a convenu que la conférence se déroulera en deux temps. La première partie s’est déroulée en ligne avec un ordre du jour simplifié pour traiter les questions urgentes et de procédure. Les questions de fond qui nécessitent des négociations approfondies seront reportées à une reprise de la réunion en présentiel, qui se tiendra en 2022 au Sénégal.

La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) fixe le programme environnemental en Afrique. Créée en 1985, elle réunit les gouvernements, les institutions et les partenaires au développement africains pour élaborer des politiques visant à s'attaquer aux problèmes environnementaux les plus urgents du continent. La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement tient ses sessions ordinaires une fois tous les deux ans et ses sessions extraordinaires entre les sessions ordinaires, si nécessaire. Le Bureau africain du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) assure le secrétariat de la conférence.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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