Publié le 11 Dec 2012 - 23:05
FEMME ET DÉVELOPPEMENT

Ségolène Royal lâche les chiffres du «scandale»

 

Présente à Dakar dans le cadre de l’assemblée générale de l’Association internationale des régions francophones (AIRF), l'ex-ministre française Ségolène Royal, qui en est la présidente, a montré comment le sort des femmes dans le monde peut être considéré comme un non-sens au regard de leur poids dans l'économie mondiale.

 

 

Avec une conférence-débat sur le thème, "Femmes et développement : un enjeu d’avenir", l’assemblée générale de l’Association internationale des régions francophones (AIRF) a été un lieu de partage d’expériences de femmes leaders, engagées sur le chemin du développement. Présidente de la région Poitou-Charente et de l'Airf, Ségolène Royal a affirmé que «les femmes sont un gisement de croissance très important des économies parce qu’elles sont des actrices indispensables de l’amélioration sociale, démocratique et éducative de nos sociétés, quoique leurs potentiels et énergies soient bridés.» Exemples à l'appui, Mme Royal a déploré que, à l’heure où les femmes s’acquittent de 60% du travail mondial, produisent 80% de la nourriture mondiale, elles puissent représenter 70% des pauvres et analphabètes de la planète. Il s’y ajoute que seuls 10% de l’Aide publique au développement (APD) leur reviennent, alors qu'elles sont des «agents majeurs de développement et de socialisation».

 

En outre, la socialiste française reste convaincue que l’Afrique, terre d'avenir pour l'économie mondiale, a besoin de ses compétences féminines pour décoller: «On pourrait dire qu’il n’y aurait pas de croissance sans les femmes, ni de sortie de crise sans les femmes, parce que sans elles, il n'y aura pas d’efficacité économique, écologique, sociale et éducative.» D'ailleurs le président de la République, apparemment sensible à cette remarque de Ségolène Royale, l'a confortée en soulignant que «les femmes portent en elles les dynamiques territoriales et locales», utiles à leur affirmation. En cela, Macky a soutenu que des pôles d’impulsion ne pourront émerger qu'avec leur implication à la base. C'est pourquoi, «le local et le territorial demeurent les périmètres pertinents pour l’affirmation des femmes». D'où la nécessité de créer de nouvelles dynamiques dans les pôles régionaux.

 

Réinventer la roue

 

Pour sa part, le Pr. Amsatou Sow Sidibé, ministre-conseiller à la Présidence, a estimé que le déclin de la prise en compte des femmes est à l’origine du sous-développement de certains pays. Elle est ensuite confortée, dans sa position, par l'historienne Penda Mbow. «Ce sont les femmes africaines qui ont découvert l’agriculture, et c’est grâce à elles que nos sociétés ont pu jadis se sédentariser», a rappelé l'ancienne ministre de la Culture. «C'est le colonisateur, venu avec un système patrilinéaire, qui a commencé par reléguer les femmes au second plan», a-t-elle ajouté. «Mais si aujourd'hui nous voulons vraiment atteindre l’autosuffisance alimentaire, nous devons impérativement impliquer les femmes.»

 

MATEL BOCOUM

 

 

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