Publié le 3 May 2022 - 12:18
FETE DU TRAVAIL

Yoonu Askan Wi et Frapp dénoncent ‘’la misère des travailleurs’’ 

 

A l’occasion de la Fête du Travail, célébrée le 1er mai de chaque année, les mouvements Frapp et Yoonu Askan Wi apportent leur soutien aux travailleurs en lutte pour le respect de leur dignité. Ils dénoncent, entre autres, la vie chère, le chômage et le piétinement des droits des travailleurs.

 

La Fête internationale du Travail est célébrée, aujourd'hui. ‘’Ici et ailleurs, sont souvent organisés, y compris par les tenants du capital, des défilés et autres manifestations dédiées qui cachent mal la grande misère des travailleuses et des travailleurs soumis au diktat des exploiteurs’’, regrettent les mouvements Frapp et Yoonu Askan Wi.  Ils exhortent à la riposte, à la solidarité internationale, à l’intensification de la lutte des travailleuses et travailleurs, à travers la création de nouvelles conditions de solidarité pour une large mobilisation pluriacteurs et panafricaine. Et ils appellent à soutenir la lutte des travailleurs, des travailleuses et des peuples ‘’agressés ou martyrisés partout dans le monde’’, en particulier en Palestine, au Venezuela, à Cuba, aux Philippines, en Inde, au Moyen-Orient, etc.

Au plan national, dans une note signée, hier, par les délégués généraux Ousmane Wade et Madièye Mbodj, Frapp et Yoonu Askan Wi estiment que ‘’le régime de Macky Sall poursuit sa politique de fuite en avant, faite d’endettements très lourds pour des investissements profitant plus au capital étranger et à leurs vassaux corrompus qu’aux masses populaires des villes et campagnes de chez nous, au moment où la situation du monde du travail s’aggrave de jour en jour’’.

Ils citent : ‘’Effondrement de la société nationale La Poste, victime de l’absence de réformes sérieuses et surtout des agissements de dirigeants prédateurs, coupables de recrutements clientélistes à la pelle et de détournements impunis ; situation désespérée des retraités dont la réforme des caisses et la revalorisation significative des pensions restent encore d’une poignante actualité, malgré les promesses électorales jamais tenues.’’

Par ailleurs, ces organisations de la société civile relèvent que le pays bat un ‘’record’’ dans la flambée des prix et la baisse du pouvoir d’achat, ‘’qui accroissent la souffrance et la paupérisation  des masses populaires dans les villes comme dans les campagnes avec, en face, les fortunes insolentes des enrichis illicites qui gouvernent notre pays au seul bonheur de leurs progénitures et de leurs proches’’.

Pendant ce temps, poursuivent-ils, les centrales syndicales vont encore sacrifier à la  tradition du dépôt de cahiers de doléances sans effets, avec ‘’une absence de prise en charge réelle et efficace des revendications fondamentales comme la revalorisation du point indiciaire qui ne décolle pas, les exigences d’équité et de transparence en matière de  fiscalité, les nécessaires corrections des distorsions ou autres iniquités dans les systèmes de rémunération ou  le traitement salarial, la défense résolue des droits et libertés  des travailleurs, ainsi que de leurs organisations, etc’’.

Application des conventions collectives

C’est aussi le lieu, selon eux, de pointer la misère des travailleuses et des travailleurs de larges secteurs très mal payés,  soumis à ‘’l’esclavage salarié dans des entreprises nationales, chinoises ou autres, peu soucieuses de légalité et de respect du droit du travail ; ou encore ces cas de travailleurs victimes de licenciements abusifs  comme les ASP, les travailleurs du nettoiement, etc.’’.

Pour Ousmane Wade et Cie, il urge de se battre davantage pour le respect de tous les engagements pris autour de l’application des conventions collectives qui tardent même à être promues dans de nombreux secteurs, creusant le déficit de couverture en matière de protection et de sécurité sociale.

Poursuivant, ils notent que les secteurs sociaux de l’éducation et de la santé sont devenus davantage, sous Macky Sall, ‘’un espace de conflits permanents du fait des engagements jamais respectés par l’Etat dans ces secteurs frappés de maladies endémiques’’.

En effet, ils relèvent que ‘’les déserts médicaux prospèrent, condamnant irrémédiablement des patients à une mort certaine, faute de plateaux médicaux opérationnels, de personnels suffisants en qualité et en nombre, déficits criards que cache mal la construction d’hôpitaux montés en épingle sans aucun changement dans la situation désespérée des patients transférés d’une  région à une autre’’.

À l’université, notent les camarades de Guy Marius Sagna, ‘’un ministre prétentieux, plus soucieux de sa politique politicienne que de nos universités et de nos étudiants, se trouve incapable  d’instaurer un dialogue constructif avec les acteurs, pour réparer les énormes dégâts d’un système de formation et de recherche jetant dans la rue des milliers de diplômés chômeurs’’.

Dans les autres niveaux, ils soutiennent que ‘’l’échec est patent avec le recul du taux de scolarisation préscolaire du fait, entre autres, des abandons en cascade des animateurs polyvalents’’.

De plus, estiment les activistes, pendant que les abris provisoires continuent de se multiplier, que  30 % des écoles en milieu rural ne disposent pas de latrines, ‘’Macky Sall entretient les intérêts de la France, en volant au secours de ses entreprises telles qu’Alstom, avec un TER qui est l’un des plus coûteux au monde’’.

En outre, ils citent encore ces travailleuses et travailleurs désespérés de larges secteurs, victimes d’entreprises qui violent impunément le Code du travail, poussés à adopter des formes de lutte extrêmes, de la grève de la faim à l’immolation par le feu, uniquement pour exiger le respect du Code du travail  ou pour obtenir l’application de décisions de justice rendues par les tribunaux du travail.

Autant de faits et de méfaits qui amènent Yoonu Askan Wi et Frapp, en ce 1er Mai, à renouveler leur soutien aux travailleuses et aux travailleurs en lutte pour le respect de leur dignité, ‘’à les féliciter pour leur importante contribution à la défense de la justice sociale, de la démocratie dans notre pays, en Afrique et dans le monde’’.

Ces mouvements sociaux encouragent aussi les directions syndicales à s’orienter de manière plus résolue et plus efficace dans la défense des intérêts des travailleurs et surtout à s’investir pleinement dans le combat pour l’unité des travailleurs, qui serait gage de succès de leurs luttes.

Yoonu Askan Wi et Frapp exigent du gouvernement de Macky Sall le respect des  conventions internationales, en particulier les conventions  87  et 98 de l’OIT reconnues comme ‘’normes fondamentales du travail’’, relatives aux libertés syndicales et à la protection du droit syndical contre la répression des manifestations et toutes les entraves  à la liberté de se constituer en syndicat ou d’adhérer au syndicat de son choix.  De plus,  ils dénoncent ‘’l’enlèvement  et le régime de torture infligés aux militants actifs de la société civile ou du mouvement social citoyen’’. Ils invitent le régime de Macky Sall à soutenir l’entreprise nationale et à ‘’cesser de brader les intérêts nationaux, à mettre fin à la destruction du patrimoine foncier au profit de l’agrobusiness étranger et à cesser de favoriser unilatéralement le  déploiement des grandes enseignes alimentaires françaises sur notre sol’’.

Ils exigent aussi ‘’la fin des abus et de l’esclavage salarié que font subir les entreprises chinoises ou autres aux travailleurs sénégalais ; appellent à la ratification des conventions 97, 143, 189, 190 de l'OIT et à la mise en œuvre effective du Pacte mondial  pour les migrations. De même, Yoonu Askan Wi et Frapp exhortent à l’unité des forces populaires et démocratiques pour ‘’mettre fin à la gouvernance anti-travailleurs, anti-peuples et antipatriotique qui plombe l’engagement des Sénégalais à relever victorieusement les défis essentiels de notre temps, alors que nous disposons de toutes les capacités et de toutes les ressources  nécessaires pour y arriver’’.

BABACAR SY SEYE

 

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