Publié le 5 Apr 2018 - 22:57
FONDS D’APPUI A LA PECHE

Les acteurs demandent la réglementation du secteur

 

L’enveloppe de deux milliards prévue pour la pêche dans la phase pilote de la Délégation générale à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes (Der) a été saluée par les acteurs. Cependant, ces derniers croient que la réglementation du secteur est une priorité pour la rentabilité de ce financement.

 

Deux milliards de francs CFA, c’est le montant qui va être alloué au secteur de la pêche dans la phase pilote de la Délégation générale à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes (Der). L’annonce a été faite mardi par le président de la République Macky Sall, dans son discours à la nation du 3 avril. Les acteurs du secteur restent non seulement dubitatifs quant à l’opérationnalité, mais ils déclinent d’autres priorités. ‘’Ils ont bien ciblé les pêcheurs et les mareyeurs. Mais la répartition des fonds va faire défaut. C’est certes de l’argent qui nous est destiné, mais la manière dont on va y accéder va poser problème. Ils ont bien demandé aux pêcheurs de former des groupes de cinq ou dix personnes. Mais s’il n’y a pas de verrouillage, il y aura problème’’, prévient d’emblée le Secrétaire général du Comité local des pêcheurs de Ouakam, Mamadou Sarr joint par téléphone par EnQuête.

Ce leader de pêcheurs indique que pour bénéficier de cet argent, chaque acteur doit être en règle. ‘’Le pêcheur doit avoir son permis de pêche. De même que le mareyeur, il doit posséder sa carte de mareyage. Sinon, les fonds risquent d’être distribués à des partisans politiques. Il faut profiter de la situation pour inciter les gens à être en règle, à respecter les normes. Parce que parmi nous, il y en a qui font ce qu’ils veulent’’, insiste-t-il. D’ailleurs, M. Sarr a indiqué que c’est ‘’ce qui s’est passé’’ avec la subvention des moteurs. ‘’Il y a eu des pirogues qui n’étaient pas immatriculées et qui ont accédé à ces moteurs. Cet argent n’est pas un don. Ce sont des fonds remboursables’’, proteste-t-il.

En réalité, selon le Coordonnateur du Conseil local de pêche artisanale (Clpa) de Dakar, Abdoulaye Seck, si les fonds sont répartis ‘’comme il le faut’’, ça sera au bénéfice de tout un chacun. Que ce soit pêcheurs, mareyeurs, ou femmes transformatrices. ‘’La manière dont ils veulent faire la répartition pour le financement est très simple. Ils ont demandé qu’on se réunisse par groupes de cinq, pour avoir un crédit de 1,5 million de francs CFA ou dix personnes pour bénéficier de 5 millions. Ce qui veut dire que chacun va garantir l’argent qu’il va prendre’’, renchérit M. Seck. Notre interlocuteur fait savoir que lorsque le gouvernement avait annoncé cette mesure, il y avait des gens qui s’étaient inscrits alors qu’ils n’étaient pas des pêcheurs. ‘’Après, le ministre a tout arrêté pour faire le tri’’, narre-t-il.

Toutefois, le Coordonnateur du Clpa a estimé que ces fonds sont ‘’insignifiants’’ pour soutenir les pêcheurs. ‘’Vu que c’est une première, nous ne pouvons que nous en réjouir tout en espérant qu’ils soient revus à la hausse. Le gouvernement est en train de faire des efforts pour le développement du secteur’’, reconnaît-t-il. Déjà, M. Seck a rappelé qu’il a alloué une subvention d’un million de francs sur les moteurs. Pour les mareyeurs, il y a des projets pour ‘’une mise à leur disposition de camions’’. ‘’Il faut aussi qu’on se dise la vérité, c’est la première fois que l’Etat met de tels moyens pour soutenir les acteurs de la pêche. Nous avions auparavant d’énormes difficultés pour trouver du financement. On était obligé de faire recours aux femmes qui bénéficient de prêts auprès des banques.

Elles venaient à la plage acheter la caisse de poissons à 7 000 F pour nous la revendre à 10 000 francs. Ces femmes pouvaient gagner jusqu’à 50 000 CFA par pirogue. Aujourd’hui avec ces financements, on peut acheter directement le poisson chez les pêcheurs. Ce qui va nous faciliter les choses’’, se réjouit la  présidente des femmes mareyeuses de Yoff, Thiandé Ndir. A son avis, même si on est en période préélectorale, ce financement n’a rien de politique. ‘’Je ne pense pas que ces fonds soient juste alloués aux pêcheurs pour un calcul politique’’, soutient-elle.

MARIAMA DIEME

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