Publié le 6 May 2014 - 11:13
FOOT - VICTIME DE CRIS RACISTES, CE DIMANCHE

Kouli Diop soutenu par l'UEFA et la FIFA

 

Les instances internationales du foot ne sont pas restées indifférentes après les cris racistes dont a été victime Papa Kouli Diop ce dimanche. Selon Lequipe.fr qui a repris un Tweet du porte-parole de l'UEFA, ce lundi, l'instance européenne ''condamne fermement'' toutes formes de discrimination ''y compris les récentes attitudes racistes de supporters en Espagne''. 

Le président de la FIFA a également réagi. Sepp Blatter s'est dit pour sa part ''fâché'' de la persistance d'actes de racisme dans les stades. Aujourd'hui, le Suédois prône des sanctions plus sévères pour venir à bout de ce fléau, parce que ''les solutions expérimentées actuellement, consistant à fermer les enceintes où de tels incidents ont lieu, ne sont pas efficaces'', relate le même site. ''Il ne faut pas fermer les stades (…). Il faut enlever des points ou reléguer une équipe'', a soutenu Blatter, soulignant que ces mesures avaient déjà été recommandées l'année dernière lors du congrès de la FIFA à l'île Maurice.

Dimanche, des images de la télévision italienne confirmaient que plusieurs spectateurs ont mimé des postures de singe à la fin de la rencontre, alors que Diop était à proximité du poteau de corner. Des actes discriminatoires auxquels a répondu le milieu international sénégalais de Levante avec un peu d'humour. ''Pour désamorcer la situation, j'ai commencé à danser, mais je n'ai insulté personne, a expliqué le joueur de 28 ans. C'est de la provocation. Je ne sais pas si on peut parler de racisme, mais ces cris de singe doivent cesser''. Levante s'était imposé (2-0) face au leader de Liga, l'Atlético Madrid.

Il y a 9 jours, un supporter de Villarreal avait lancé une banane à l'international brésilien du Barça Dani Alves qui l'a ramassée et mangée. 

ADAMA COLY

Le racisme indigne, selon que la victime est africaine ou brésilienne

Le Sénégalais Pape Kouli Diop, qui a dénoncé des cris de singe de la part des supporters de l’Atlético Madrid en esquissant des pas de danse, serait certainement surpris de voir ce lundi le peu d’intérêt de la part des médias espagnols à son égard. Selon une dépêche de l’Agence France presse (AFP), on est ‘’bien loin de la vague d'indignation mondiale suscitée par l'incident visant le joueur brésilien (Dani Alves). L'épisode Diop a peu fait réagir la presse espagnole lundi’’. 

Selon qu’on est africain ou brésilien, l’indignation est bien sélective, or cette bêtise qu’est le racisme devrait être combattue avec force. Il ne suffit pas seulement d’afficher autour des aires de jeu ‘’no racism’’ pour que les tenants de ces thèses rétrogrades soient mis hors d’état de nuire. L’attitude sélective de ces médias prouve que ce n’est pas demain la veille que le racisme sera vaincu.

La Confédération africaine de football (CAF), forte de ses 54 membres, après avoir réussi à imposer la Coupe d’Afrique des nations (CAN) comme un événement majeur du calendrier sportif international, ne doit plus laisser aux autres (FIFA et UEFA) la primeur de ce combat.

Le latéral franco-camerounais de Grenade, Allan Nyom, a déjà subi ce type d'insultes ou de comportements dans les stades espagnols, sans donner lieu à une levée de boucliers. Quelques mois plus tôt, c’est le meilleur footballeur africain 2014, l’Ivoirien Yaya Touré qui a été victime des chants racistes des supporters du CSKA Moscou (Russie). 

Il a fallu que l’icône de toute une jeunesse africaine en général et ivoirienne en particulier, par médias interposés, rue dans les brancards pour que son cas suscite l’indignation. Certains diront que dans une Europe où les faits de racisme se banalisent, où on parle de droitisation dans la classe politique, il est presque normal que des supporters puissent avoir de tels comportements. D’où l’implication d’une instance comme la CAF qui doit s’inscrire pour que la lutte contre ces pratiques anachroniques puissent cesser à jamais, pas seulement sur les aires de jeu. 

L’exemple du Brésil où la population noire peine à profiter des bonds en avant sur le plan économique doit être le lieu d’une lutte véritable pour extirper ce mal. C'est ce pays qui doit être l’hôte de la coupe du monde en juin prochain. 

(aps)

 

 

Section: