Publié le 2 May 2023 - 23:34
IDÉOLOGIE MARXISTE FACE AUX QUESTIONS DE L’HEURE

Les exigences du PIT

 

En marge du 7e Congrès du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), le secrétaire général Samba Sy a mis l’accent sur l’urgence de rénover le parti. Il demande l’élargissement de ses rangs. Et dans un contexte de l’évolution du monde, il appelle à la maîtrise des outils modernes.

 

À la croisée des chemins, le Parti de l’indépendance et du travail (PIT)  veut améliorer son organisation. ‘’Il est obligé de muer littéralement pour se hisser à l’aune des exigences des temps présents, aussi bien sous le rapport de ses mécanismes de communication que de ceux, plus globaux, de ses moyens d’intervention. La seule détermination des camarades, leur seule intelligence des contextes ne suffisent plus.

Dans tous les domaines, il nous faut de l’expertise, une maîtrise des outils modernes d’action, davantage de bras, plus d’innovation, beaucoup plus de célérité. Bref, et pour enfermer tout cela dans une formule rapide, indiquons que les temps inédits dans lesquels nous sommes en tant que pays, en tant que force politique, que ces temps nous obligent, tout en nous évertuant à conserver nos fondamentaux, à nous rénover en profondeur’’, a déclaré le SG Samba Sy, lors du 7e Congrès du PIT s’est tenu sous le thème général de la rénovation.

Celle-ci devrait répondre à une double exigence, selon le ministre du Travail, du Dialogue et des Relations avec les institutions. D’abord, un affinement de l’ancrage idéologique du PIT, un ajustement de sa visée marxiste à l’état du monde tel qu’il va. ‘’Autrement dit, nous ne pouvons couper à la question comment être efficacement marxiste à l’heure de l’intelligence artificielle, de la robotique, d’un monde totalement transfiguré par le développement du numérique, celui plus globalement dit des fantastiques progrès des sciences et des technologies. Comment, pour ne prendre que cet exemple, concevoir de nos jours le prolétariat, son évolution et sa place dans les transformations sociales ?’’, soutient M. Sy.

D’après lui, l’autre exigence à laquelle le parti doit se confronter, c’est celle de l’élargissement de ses rangs. ‘’Comment attirer, au sein du PIT, nos compatriotes en grand nombre sans, pour autant, nous laisser travestir par ce que nous repérons comme handicaps dans les manières de faire de la politique au Sénégal ?’’, interroge-t-il.

Pour cet homme de gauche, la Confédération pour la démocratie et le socialisme est devenue une réalité politique au Sénégal. Car, avec la LD, AJ/A, le RTA/S, UDF/Mbollo mi, CNNO, ils  cheminent depuis des années. ‘’Comment consacrer ce cheminement, acter le fait que nous avons progressivement appris à travailler ensemble ? Le PIT consent-il à faire, avec les camarades, un pas supplémentaire nous permettant d’avancer de la confédération à la fédération tel que nos camarades des autres partis seraient prêts à le faire ? Quelle place devons-nous prendre dans la gauche plurielle en gestation ?’’, questionne Samba Sy.

Depuis 2012, le PIT, au gouvernement, a été en charge du travail. ‘’Un département ministériel au budget modeste, l’un des plus modestes de l’attelage gouvernemental’’, selon Samba Sy qui gère ce ministère important au vu de ses attributions : gestion des relations de travail, dialogue social. Il a dressé son bilan en marge du congrès. ‘’Pour nous faire une idée rapide de ce qui a pu être fait depuis, considérons l’évolution du SMIG, ayons à l’esprit non seulement l’instauration de la pension minimale, mais aussi la constante amélioration des pensions de retraite, jetons un coup d’œil sur les salaires catégoriels. Réfléchissons aussi sur les conflits de travail et demandons-nous si, somme toute, les travailleurs n’ont pas globalement senti ou vécu des améliorations de leurs conditions sans que le pays ne soit déchiré par des conflits ou des crises de grande intensité’’, dit-il, soulignant que ce bilan est celui du gouvernement, celui du président de la République.

‘’Toutefois et incontestablement, les camarades aux responsabilités ont mouillé le maillot et, par leur touche particulière, attesté de la différence du militant du PIT dont on pourrait peut-être convenir que la marque déposée est faite de sobriété, d’engagement, de sens de l’humain’’, précise-il.

Aux yeux du SG, un PIT rénové, capable de défendre les travailleurs, œuvrant pour la paix et la stabilité dans notre pays, c’est aussi un PIT dont les organisations affiliées sont connues et appréciées par les jeunes et les femmes, parce que leur étant utiles. Samba Sy : ‘’Comment agir pour donner davantage de lustre à l’Ujdan, plus d’allant à l’UDFS pour, qu’à ce niveau aussi, nous aidions dans la prise en charge des problèmes de cette grande majorité de Sénégalais ? En l’état, n’avons-nous pas de bonnes raisons de penser que le PIT se ressent d’une sorte d’affaissement conduisant notre organisation des jeunes et celle des femmes à perdre une partie de ce qui faisait leur spécificité sur le terrain politique national ? Si, à cette question nous répondons oui, la suite devient que faire pour redonner à l’Ujdan et à l’UDFS la capacité de jouer la plénitude de leur rôle ?’’

 Par-delà, il note que plus que par le passé, l’ère des destins singuliers a fini de se dévider intégralement ou totalement. Autrement dit, la réalité du monde impose, plus que par le passé, de jeter des ponts les femmes et les hommes de progrès de tous les pays.

Ceux africains assurément, mais, et par-delà, ceux des autres continents. ‘’Le monde nouveau qui a quasiment fini de se dessiner, impose à tous de comprendre que c’est aux humains, de concert, de sauver leur planète ou alors à eux de la rendre définitivement inhabitable, définitivement inhospitalière ou, pour le dire en un mot, humainement invivable’’, dit Samba Sy invitant ses  camarades de tous les pays à bâtir les contreforts de la paix. ‘’Avec eux, nous devons densifier les relations de coopération pour que de partout s’élève, en chœur, la voix de ceux qui disent ‘l’humain d’abord !’. Avec eux, nous avons le devoir de faire de sorte que la majorité des hommes cessent d’être en exil dans leur propre pays’’, appelle-t-il.

Hommage à Amath Dansokho

Lors de son 7e Congrès ordinaire, le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) Sénégal a rendu un vibrant hommage aux absences, dont certaines remarquables. Les membres du parti ont salué la mémoire d’Amath Dansokho et Cie. ‘’Des camarades, naguère au coude-à-coude avec nous, sont partis, définitivement. D’autres, retenus par la maladie, nous manquent, terriblement.

Les uns et les autres nous rappellent notre fragilité et notre évanescence, dans un monde et un pays où il y a pourtant beaucoup à faire. En même temps, les uns et les autres nous montrent que nous n’avons pas le choix : l’œuvre abattue, l’investissement consenti, les espoirs fondés sont tels que les militantes et militants du PIT ne peuvent que continuer à s’engager pour l’accomplissement d’un idéal qui n’a point vieilli : la transformation sociale au service des masses laborieuses, la lutte pour la paix et les libertés, la justice et le progrès’’, ont-ils déclaré. 

‘’Amath Dansokho nous a quittés depuis notre 6e Congrès. Avant lui, le professeur Sémou Pathé Guèye, brillant intellectuel révolutionnaire, le professeur Iba Ndiaye Diadji, critique d’art émérite, grand théoricien et praticien de la lutte au service des travailleurs, et plus récemment Ibrahima Sène, spécialiste des questions agricoles et économiques dans notre parti. Ils appartenaient à notre coordination. Qu’ils reposent en paix’’, indique le professeur Maguèye Kassé.

Leurs actions ont  marqué la vie politique du pays lui apportant respect et considération ‘’grâce à leur clairvoyance, leur patriotisme, leur engagement communiste sans réserve, ont hissé très haut le drapeau de la lutte au service des travailleurs’’.

‘’Nous saluons leur mémoire et nous nous engageons à poursuivre leur action révolutionnaire, de communistes et de théoriciens de la transformation sociale’’, poursuit M. Kassé.

BABACAR SY SEYE

 

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