Barthélémy Dias déchu et un nouveau chapitre s’ouvre

La mairie de Dakar traverse une nouvelle étape de crise politique depuis la révocation de Barthélémy Dias, destitué le 13 décembre 2024. Condamné pour homicide dans le cadre du dossier Ndiaga Diouf, l’opposant refuse de céder, dénonçant une décision qu’il juge précipitée et contestable. Cette déchéance, qui fait écho au cas Khalifa Sall, a suscité de vives réactions au sein de la classe politique, de la société civile et de l’opinion publique.
Une révocation controversée
Barthélémy Dias avait été déchu de son mandat de député dès le 6 novembre 2024. Quelques semaines plus tard, le préfet de Dakar l’a déclaré démissionnaire de son poste de maire et de conseiller municipal, justifiant cette décision par son inéligibilité liée à la condamnation confirmée par le Tribunal, la Cour d’Appel et la Cour Suprême.
« Personne ne peut me démettre de cette fonction tant que mon droit de recours n’est pas exercé », avait déclaré Dias lors d’une conférence de presse interrompue par les forces de l’ordre. Le 9 décembre, il affirmait déjà qu’il résisterait à toute tentative visant à l’écarter de la mairie.
Recours et sursis à l’exécution
Pour contester sa révocation, Barthélémy Dias a déposé un recours pour excès de pouvoir le 2 janvier 2025, puis une demande de sursis à exécution le 20 août 2025 (n° 380), adressée au préfet de Dakar et à la maire intérimaire Ngoné Mbengue. Cette démarche vise à suspendre la réunion du conseil municipal prévue le 25 août 2025, au cours de laquelle l’élection du nouveau maire doit se tenir.
Parallèlement, Dias a introduit un recours en cassation, dont l’examen est prévu par la Cour suprême au mois de septembre 2025. La décision de la haute juridiction pourrait influencer le calendrier et les modalités de la succession à la mairie.
Vers l’élection d’un nouveau maire
Le conseil municipal de Dakar est convoqué en session extraordinaire le lundi 25 août 2025, à dix heures, dans la salle de délibérations de l’Hôtel de Ville. Selon le communiqué signé par la maire par intérim Ngoné Mbengue, l’ordre du jour porte sur l’élection du nouveau maire. Toutefois, le sursis à exécution demandé par Barthélémy Dias pourrait retarder cette élection, alors que les autorités administratives avaient fixé le 27 août comme date limite pour organiser le vote.
Ce nouveau chapitre met en lumière les enjeux juridiques et politiques qui entourent la succession à la mairie de Dakar et souligne l’importance des procédures judiciaires dans la gestion des affaires locales.
AMADOU FALL