Publié le 16 Sep 2020 - 19:24
INFANTICIDE

Une terminaliste accouche prématurément et met le bébé dans son sac à dos

 

Inculpée pour infanticide, A. Wade, âgée de 25 ans, a comparu hier, devant la chambre criminelle. Le parquet a tenu compte de son jeune âge, au moment des faits, et a requis 5 ans de prison ferme.

 

La session 2019-2020 du Baccalauréat, A. Wade l’a passée et réussie haut la main, en tant que candidate libre. Mais elle aurait pu réussir son examen, quelques années plus tôt, si elle n’avait pas été en détention, depuis 2017, pour infanticide. Il ressort du procès-verbal que sa maman avait, à un moment donné, remarqué des changements en elle, avec son teint qui devenait pâle. Elle s’était alors procurée un test de grossesse et le lui avait fait faire. Mais, on ne sait par quelle magie, la jeune A. Wade s’était débrouillée pour saboter le résultat. Les doutes de sa mère se sont donc dissipés et elle a mené sa grossesse en cachette.

Le 5 janvier 2017, elle a accouché dans les toilettes, coupé le cordon ombilical, pour ensuite poignarder son nouveau-né à l’abdomen avec un couteau, avant de le mettre dans son sac à dos. En sortant de la maison, elle a croisé sa maman et lui a fait savoir qu’elle allait à l’école. Mais la nouvelle maman, vêtue de sa blouse d’école, a perdu connaissance en chemin. Elle a été conduite à l’hôpital où elle a été examinée et admise au service de la maternité. Les sages-femmes se sont vite rendu compte qu’elle venait d’accoucher, puisqu’elle n’avait pas encore expulsé son placenta, en sus d’une énorme hémorragie.

Ndèye Adjouma Ndiaye, l’une des soignantes, lui a demandé le numéro de téléphone de sa maman et elle lui a tendu son téléphone, lui disant que c’était le dernier numéro sur la liste d’appels. Le contact étant établi, la mère d’Aïda a rappliqué à l’hôpital et a eu l’autorisation d’accéder à la salle des soins pour convaincre sa fille d’avouer où est-ce qu’elle avait caché le nouveau-né.

Mais très mal-en-point, elle ne pipait mot. Quelques minutes après, on lui a remis le sac à dos de sa fille qu’elle a ouverte et, à sa grande surprise, elle y a trouvé le bébé qui pesait moins de 2 kg et présentait une plaie dans l’abdomen.

Des premiers soins lui ont été administrés par le service néonatalogie, mais puisque sa santé ne se rétablissait pas, il a été envoyé à l’hôpital Albert Royer pendant 3 jours. Ensuite, il est revenu auprès de sa maman qui commençait même à lui donner le sein, mais sa blessure s’est infectée. Le nouveau-né a succombé. Le certificat de genre de mort avait attesté qu’il avait succombé à une perforation de l’abdomen ayant entrainé une infection.

Interpellée sur les faits, Aïda avait soutenu n’avoir fait aucun mal à son bébé et que la blessure pouvait avoir été causée par le compas qui se trouvait dans son sac.

Après son séjour à l’hôpital, elle a été conduite à la police où elle a reconnu avoir poignardé le nouveau-né. Mais hier, devant la chambre criminelle, l’accusée s’est ravisée et plaidé n’avoir jamais essayé de mettre fin aux jours de son bébé. ‘’J’ai accouché dans les toilettes. Il n’y avait personne à la maison. J’ai, par la suite, pris un couteau pour couper le cordon, mais je n’y arrivais pas. C’est là que j’ai pris la paire de ciseaux, à bout de force et allongée, pour sectionner le cordon. Je l’ai drapé avec l’un de mes pagnes et je l’ai mis dans mon sac pour l’emmener à l’hôpital, afin qu’on m’enlève le placenta. J’ai croisé ma mère, en partant, et je lui ai dit que j’allais à l’école, puisque je craignais sa réaction’’, s’est-elle défendue.

La défense a plaidé une disqualification en homicide involontaire, puisque, selon elle, si l’accusée voulait se débarrasser de son bébé, elle l’aurait fait dans les toilettes, puisqu’elle était seule à la maison, au moment de l’accouchement, en sus d’être la seule à être au courant de la grossesse, hormis l’auteur de la grossesse, Pape Omar Kébé, basketteur aux Etats-Unis.

Le parquet a requis 5 ans ferme à son encontre et la chambre lui a donné la parole pour la dernière fois ; Aïda a fait son mea culpa.

L’affaire est mise en délibéré et le verdict sera connu le 3 novembre 2020.

Fama Tall

 

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