Publié le 10 Sep 2020 - 05:57
INONDATIONS A THIÈS

Un calvaire au quotidien à Nguinth et à Takhikao

 

Les populations des quartiers Nguinth et Takhikao, dans la commune d’arrondissement de Thiès-Nord, qui continuent de cohabiter avec les eaux de pluie déversées le weekend dernier, appellent au secours pour mettre un terme au supplice qu’elles vivent au quotidien depuis quelques jours.

 

Des maisons envahies par les eaux, des rues toujours impraticables et un pont complètement détruit. Voilà, entre autres dégâts causés dans les quartiers de Takhikao et Nguinth par les fortes précipitations enregistrées dans la cité du Rail samedi dernier. Pendant plus de 10 heures, le ciel y avait ouvert ses vannes. La quantité d’eau de pluie tombée ce jour-là était énorme. En une seule journée, 126,9 mm ont été enregistrées dans la ville de Thiès. A cause d’un système d’évacuation défaillant, plusieurs quartiers ont été inondés.

Ainsi, des jours après, les cicatrices de la journée cauchemardesque sont toujours visibles à Nguinth et à Takhikao. Dans cette zone, la situation est particulière. Ici, les populations continuent de vivre un calvaire sans fin. Dans certaines familles, il est difficile d’aller aux toilettes. Un dommage causé par les fosses septiques envahies par les eaux pluviales.

Face à une telle situation, les habitants, dans la désolation, crient au secours et attendent le soutien de l’État, dans le cadre du plan Orsec. D’après ce résident de Takhikao, les moments difficiles que vivent les populations sont le résultat d’une mauvaise politique d’assainissement. ‘’Je vis dans ce quartier depuis plusieurs années. Nous avons connu des inondations, il y a quelques années. Mais jamais on a vécu une situation similaire à celle de ce samedi. Cette année, c’est la catastrophe. A chaque saison des pluies, on enregistre le défilé des autorités administratives et politiques de cette ville. Toutes nous promettent de trouver des solutions à ces inondations, mais jusqu’aujourd’hui rien n’a été fait et nous cohabitons avec les eaux de pluie. Avec mes enfants, on se débrouille avec nos propres moyens pour évacuer les eaux de notre maison, en attendant peut-être l’aide de l’État’’, se désole Oumar Sow.

La demeure de ce père de famille située non loin du canal qui traverse Takhikao, est submergée par les eaux. Reste à savoir si les ressources dont il dispose peuvent l’aider à se débarrasser des eaux aussi rapidement. Toutefois, il y croit et prie pour qu’il ne pleuve pas ces temps-ci. Car, précise le vieux Sow, si c’est le cas, ça sera ‘’encore une catastrophe’’.

Sa maison est certes envahie par les eaux, mais l’autre problème auquel il est confronté, c’est le fait d’éprouver une réelle difficulté à se rendre dans son périmètre maraîcher situé au quartier Thiapong, dans la même commune d’arrondissement.

Des opérations d’urgence pour des solutions durables

Une situation engendrée par le pont qui a été coupé en deux par les fortes eaux de pluie séparant ainsi les deux quartiers. ‘’C’est vraiment difficile tout ce que nous vivons en ce moment. On ne peut plus se rendre à Thiapong, à Thionakh et même à Nguinth, parce que le pont qui nous permettait de rallier ces zones a cédé. Les eaux de pluie ont tout détruit. Il faut que l’État du Sénégal nous vienne en aide, parce qu’on ne peut plus continuer à vivre ainsi au quotidien’’, poursuit Oumar Sow, affirmant dans la foulée que leur édile ‘’est tout sauf un maire’’.

Au quartier Nguinth, quand le ciel s’assombrit, les populations craignent le pire. Samedi dernier a été une pénible journée. Encore une fois, les populations demandent d’être relogée. ‘’Depuis des années, nous souffrons de ces inondations. Nous attirons l’attention des autorités sur cela depuis des années. Mais rien n’a changé. A chaque saison des pluies, on nous promet des tas de choses mais, au final, on revient à la case départ. Plusieurs familles sont obligées d’abandonner leurs maisons pour aller trouver refuge ailleurs. Depuis des années, on nous parle d’un processus de relogement, mais jusqu’ici rien n’est concret’’, se lamente Djibril Ndiaye, habitant de Nguinth.

Tout comme le vieux Oumar Sow de Takhikao, M. Ndiaye attend que des opérations d’urgence soient lancées dans son quartier afin de se séparer à jamais des eaux de pluie.   

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

     

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