Publié le 15 Mar 2019 - 19:56
JOURNEE MONDIALE DE LA CONSOMMATION

La vérité sur la fabrication des bouillons

 

La composition et la fabrication des bouillons font toujours l’objet d’un vif débat entre consommateurs, fabricants et personnel médical. Un atelier organisé hier a permis aux uns et autres de donner leur point de vue sur la question.

 

Les bouillons sont considérés comme responsables de certaines maladies chroniques. Pour beaucoup de médecins, ils sont les causes majeures de l’hypertension artérielle, des maladies cardiovasculaires, entre autres. En prélude à la Journée mondiale du consommateur célébrée aujourd’hui, le Forum des jeunes consommateurs a tenu, hier, un atelier de sensibilisation sur le processus de fabrication des bouillons alimentaires au Sénégal. Pour le président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momar Ndao, qui a présidé la rencontre, c’est un peu compliqué de dire si oui ou non les bouillons sont mauvais. Mais, poursuit-il, les médecins ont raison de dire que les bouillons exacerbent les maladies cardiovasculaires. Parce que, dit-il, dans chaque bouillon de 10 grammes, il y a 5 grammes de sel. Or, il est reconnu partout que la consommation de sel est fondamentale dans le développement des maladies cardiovasculaires.

C’est la raison pour laquelle, explique M. Ndao, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a notifié qu’on ne doit pas dépasser 5 g de sel par jour et par personne. D’un autre côté, souligne le consumériste, les fabricants de bouillons soutiennent que leurs produits sont inoffensifs. ‘’Mais il faut savoir qu’à part le sel, le produit qui pose le plus de problème est le glutamate de sodium. Alors que celui-ci est autorisé par l’Union européenne. Mais il y a beaucoup de professeurs qui contestent ce glutamate.  La consommation des bouillons n’est pas bien gérée par les ménagères. Le bouillon lui-même ne causerait pas de danger, mais c’est dans son utilisation que se trouve le danger’’, soutient-il.

Pour étayer ses propos, il a pris l’exemple d’une femme qui prépare son ‘’soupe kandia’’. ‘’Elle y met plusieurs cubes, sans compter les autres ingrédients et produits de la mer qui sont déjà salés. L’apport en sel de ces produits est extrêmement important, sans compter celui qu’elle va ajouter, plus la quantité de sel dans le bouillon. C’est ce qui explique qu’on mange trop salé et cela pose problème’’, soutient le président de l’Ascosen.

2 cubes pour un repas de 6 personnes

De son côté, la responsable des affaires réglementaires et scientifiques en charge de la communication institutionnelle à Nestlé Sénégal, Mame Pan Sakho, souligne qu’il faut une discussion avec les médecins, pour voir dans quelle mesure chacun pourra apporter sa pierre à l’édifice. Parce que, ‘’autant eux ont en charge la santé des populations, nous, nous fabriquons des produits et si notre consommateur est malade, demain, qui va acheter nos produits ?’’.

Elle a, en outre, rassuré que les bouillons fabriqués par son entreprise ne sont pas dangereux pour la santé. ‘’Nous respectons les normes locales et celles internationales. Nos bouillons sont essentiellement composés de sel, ail, oignon, huile, gingembre, piment, glutamate, poivre. Quand on parle de problème de santé sur certaines maladies non transmissibles, cela est beaucoup plus lié à l’excès de sel et même de sodium qui se trouve dans le sel. Parce que le sel, en tant que tel, l’organisme en a besoin. Mais un excès d’apport en sodium peut causer, à la longue, quelques problèmes de santé’’, fait-elle savoir.

C’est pour cette raison que, dans leurs communications avec le consommateur, ils leur montrent la façon d’utiliser le bouillon. ‘’Dans l’alimentation, vous avez plusieurs sources de sel, c’est à prendre en considération. On doit utiliser deux cubes pour un repas de 6 personnes. Sachant que dans les autres aliments qui constituent le repas, il y a un certain apport de sel. Dans la formulation de nos produits, on prend en considération les normes de l’Oms’’, précise-t-elle.

VIVIANE DIATTA

Section: 
DAGANA : DÉVELOPPEMENT LOCAL : Le Walo veut exploiter ses potentialités agricoles
RISQUES DE FAMINE EN AFRIQUE DE L'OUEST ET CENTRALE : Le PAM a besoin d’un financement d’urgence
CAMPAGNE DE RETRAIT DES ENFANTS DES RUES : Des maîtres coraniques de Kaolack saluent la mesure
Yoro Dia
VOL DE BÉTAIL ENTRE LOUGA ET SAINT-LOUIS : Une bande de huit membres arrêtée avec 54 bêtes
Douane-police-BNSP
PARRICIDE À CASTORS : Ivre, E. M. Sarr tue son père de 3 coups de couteau
Lat Diop
DRAME EN BANLIEUE DAKAROISE : Quatre élèves décèdent par noyade
DAKAR 2026 LEARNING ACADEMY : La première cohorte s’engage
POUR COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES ET DÉTENTION DE CHANVRE INDIEN : Matar Ndong condamné à un mois ferme  
NEW DEAL TECHNOLOGIQUE : La guerre des télécoms aura lieu  
TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE, ASSOCIATION DE MALFAITEURS… Un bijoutier et un commerçant dans la panade
ESPÉRANCE DE VIE : Une différence de plus de 30 ans souligne les inégalités en matière de santé
FAUX MONNAYAGE: Plus de 10 milliards en coupures de billets noirs saisis par la SU et la douane
DANS LE VISEUR DES FDS DEPUIS LONGTEMPS : Un étudiant qui se faisait passer pour un FDS interpellé hier
Senegalese Next Generation of Leaders
Trafics de stupéfiants
RESPONSABILITÉ PÉNALE DES DAGE ET DES COMPTABLES : Au-delà de la connexion mortifère avec les politiques  
OUMAR EL FOUTIYOU BA, CONSEILLER EN ORGANISATION AU BOM : “Le Dage est soumis à l’impératif d’apporter une réponse dans l’urgence, parfois à ses risques et périls”