Publié le 28 Apr 2020 - 03:33
MBOUR

Une situation précaire

 

De plus en plus, au Sénégal, on remarque des cas d’infection au coronavirus des personnels de la santé. Certains, parmi ces agents, utilisent des moyens informels de communication pour déplorer un manque de matériel de protection pour se prémunir dans l’exercice de leur fonction.

 

A Mbour, où il a été noté, ce week-end, 3 cas communautaires, le stock de matériel reste stable, mais la situation peut dégénérer à tout moment. C’est ce qui ressort des propos de Makhoudia Niang, point focal en santé communautaire du district sanitaire de Mbour. Selon lui, à ce niveau de la pandémie, on ne sait pas qui est qui. Tout le monde est porteur potentiel et si le personnel sanitaire ne se prémunit pas, ce serait la catastrophe. ‘’Donc, souligne-t-il, il faut que le personnel de santé qui est en service prenne ses dispositions pour pouvoir vraiment faire face à d’éventuelles infections’’.

Soulignant que la contamination des membres du personnel s’explique souvent par un manque de moyens de protection, il plaide pour un renforcement de toutes les structures dans ce domaine. ‘’Il faut oser le dire, il n’y a pas de matériel de protection suffisant, surtout venant du niveau national. C’est un constat’’. Toutefois, s’empresse-t-il de préciser, ce problème est à relativiser, car c’est à des niveaux différents. ‘’Pour ce qui est de l’équipe d’intervention destinée à faire des prélèvements ou à prendre en charge les cas, ceux-là ont un équipement complet et en qualité. Actuellement, on a quelques ruptures. Mais à chaque fois, on fait l’expression des besoins. Et chaque jour, dans nos réunions, on signale les ruptures en plus du fait qu’ils passent régulièrement pour superviser le niveau de mise en œuvre de cette gestion’’, confie le point focal.

A côté de ce groupe, il y a un autre qui doit recevoir les autres malades. Là, par contre, il y a un déficit, constate M. Niang, non sans saluer le rôle joué par la cheffe de district, Dr Fatma Fall, pour soulager ses éléments. ‘’Ce qu’il faut dire ici, au niveau du district de Mbour, Docteur Fatma Fall n’a pas attendu l’Etat pour doter son équipe de matériel de protection. C’est elle-même qui a débloqué des fonds pour acheter des masques qu’elle a mis à la disposition de son personnel pour les protéger’’.

A l’en croire, la cheffe du district a donné à chaque centre de santé 550 masques (11 boites de 50). Il s’agit, dans le district, de 33 postes de santé en plus du centre de santé. Cela fait un total de 34 points de prestation sanitaire. Sans compter les autres outils et produits de protection. ‘’Mais, fait-il remarquer, il faut savoir que le paquet de masques chirurgicaux qui coûtait 15 000 F CFA, revient maintenant à 16 500, voire 16 800 F CFA au niveau des PRA (pharmacies régionales d’approvisionnement), alors que chaque prestataire doit porter au moins 2 à 3 masques par jour’’.

N’eût été l’intervention du Dr Fatma, renchérit-il, ‘’on serait déjà en rupture dans le département’’.

Concernant la formation du personnel de santé pour la prévention et la protection contre l’infection au coronavirus, il assure que tout le personnel de service a bien été formé pour prendre en charge la riposte contre la propagation du virus. 

IDRISSA AMINATA NIANG

 

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