Publié le 6 Jul 2017 - 19:40
MEURTRE D’UN MILITAIRE

La perpétuité requise contre deux amis 

 

Le parquet a requis hier les travaux forcés à la perpétuité contre deux amis qui ont mortellement poignardé un militaire, lors d’une soirée dansante en 2011 au Foyer Wakhinane Nimzatt.

 

Le 26 avril 2011, Jean Marie Mendy a voulu profiter des fêtes de Pâques. Avec sa copine, ils se sont rendus au Foyer Wakhinane Nimzatt pour assister à la soirée dansante organisée là-bas. Le militaire en service au niveau du Bataillon d’infanterie y a passé ses dernières minutes. Car il a été poignardé, cette nuit-là, par le nommé Fallou Sène dit Pakala, aidé par son ami Abdoulaye Diarra. Tout est parti d’une altercation entre la victime et les accusés. L’origine du pugilat demeure un mystère. Mais lorsque la bagarre a éclaté, les protagonistes ont été séparés. D’après certains témoins, le militaire a invité ses bourreaux à poursuivre la rixe dehors. D’autres ont allégué qu’on les a séparés, puis les accusés sont revenus et ont attaqué la victime. Maîtrisé par Diarra qui lui tenait les bras, Pakala lui a administré des coups de couteau. Evacué à l’hôpital Roi Baudouin, Jean Marie n’a pas survécu à ses blessures à la cuisse et à la clavicule. Les responsables de l’hôpital ont avisé la police.

Arrêté en premier, Diarra a conduit les policiers chez Pakala qui, alors qu’il se trouvait dans les violons, a tenté de dissimuler les preuves du crime, en demandant à sa mère venue lui rendre visite de cacher le couteau qu’il avait pris le soin de brûler, afin d’effacer les traces de sang. Manque de pot, il a été entendu par la copine de la victime qui était dans les locaux de la police pour son témoignage. Cette dernière a informé les limiers qui ont procédé à une perquisition au domicile de Diarra où ils ont découvert le couteau en question ainsi que les habits du défunt.

Mais, face aux juges de la Chambre criminelle de Dakar, Diarra accusé d’assassinat et d’évasion a laissé entendre que, lors de la perquisition, les policiers ont plutôt pris un couteau de cuisine que sa mère était en train d’utiliser pour écailler du poisson. Inculpé pour assassinat et complicité d’évasion, Pakala a également nié sa présence sur les lieux du crime, car il n’avait pas l’autorisation de sa mère pour se rendre à la soirée. ‘’Je ne dis que la vérité. Les policiers sont venus chez moi à 5 heures du matin avec Diarra, au moment où je dormais dans le salon. Ils m’ont dit de les suivre, car ils avaient des questions à me poser. Arrivé, ils m’ont demandé si j’étais à la soirée de Wakhinane. J’ai répondu par la négative, après je n’ai plus échangé de paroles avec eux’’, s’est défendu l’accusé en alléguant avoir été torturé.

‘’Ils ont un contrat à durée indéterminé avec la délinquance’’

‘’Alors comment ont-ils su que vous avez été condamné deux mois en 2010 pour vol de mouton’’, lui a rétorqué le président, avant de lui rappeler les mentions du procès-verbal. ‘’Vous avez été appréhendé deux jours après et à 2 heures du matin.  A l’enquête vous aviez dit que vous étiez au courant de la mort, mais que vous vous êtes terrés chez vous, après avoir constaté que Diarra n’était pas chez lui’’, lui a rappelé le juge. Malgré ces remarques du juge, Pakala a maintenu ses dénégations par rapport à la mort du militaire et à l’évasion de son accusé. En effet, alors qu’il était en détention préventive à la prison de Hann, Diarra, condamné dans le passé à quatre reprises, s’était évadé en 2012. Il a été repris à Diourbel où il a été jugé pour vol et s’est présenté sous le nom de Saliou Camara.  

Malgré leurs dénégations, Me Djiby Diagne considère qu’il y a préméditation et une réelle volonté de donner la mort. Pour le préjudice, il a réclamé 50 millions de francs CFA. Le parquet a abondé dans le même sens, en soutenant qu’il y a l’intention arrêté d’attenter à la vie du militaire de par l’attitude des accusés. ‘’Ils n’ont aucun regret en niant de façon ubuesque. Ils ont un contrat à durée indéterminé avec la délinquance. Donc, ils ne doivent bénéficier d’aucune espèce de circonstances atténuantes et méritent la perpète’’, a martelé le maître des poursuites. A sa suite, la défense a plaidé l’acquittement. Délibéré le 18 juillet prochain. 

FATOU SY

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