Publié le 9 Jun 2023 - 08:27

Où allons-nous ? Que voulons-nous ?

« Deux arbres ne font pas la forêt ». (Proverbe malinké)

Jeudi 1er juin, la Chambre Criminelle du Tribunal de Dakar a délivré son verdict sur un différend opposant deux citoyens sénégalais pour une affaire de mœurs. Un déferlement de violence a suivi à l’énoncé de cette décision de justice. La furie sauvage qui s’en est suivie avec sa froide planification et exécution avec des cibles bien choisies ne sont pas le fait du hasard et ne relèvent ni d’une jacquerie, ni d’une situation pré-révolutionnaire.

Il n’y a rien de spontané mais plutôt une conjuration qui a démarré depuis mars 2021. Tout cela obéit à une logique implacable, pensée froidement, imaginée et planifiée depuis belle lurette avec un objectif précis. Celui d’aboutir à un désordre favorable à un terreau insurrectionnel. La République laïque et l’Etat légal sont, ainsi, les cibles à atteindre et à anéantir pour les instigateurs et les manipulateurs de cette situation. Dire autre chose ou tenter de faire accréditer une thèse contraire relève de la forfaiture et de la Haute trahison. Ainsi, c’est le Sénégal que l’on veut installer dans un cycle de violence et de désordre afin de l’affaiblir et de l’assujettir au profit d’un conglomérat de renégats, de spéculateurs, du grand Capital et de certains pays étrangers qui veulent exercer une mainmise sur notre pays.

L’histoire jugera tous ceux qui, d’une manière active ou passive, auront aidé à l’atteinte de ces objectifs d’anéantissement de notre commun vouloir de vie commune et de déstabilisation de notre pays à qui certains reprochent ce qu’il est devenu au cours de ces soixante dernières années. Un pays où il y a des problèmes et des contradictions, certes, mais où l’espoir existe et les ambitions peuvent s’exprimer dans le cadre des lois et des règlements d’une République fière et altière.

C’est vrai qu’il y a urgence à définir et à négocier un nouveau contrat social  car sur le plan sociétal et politique, le modèle sénégalais a atteint ses limites et sa démographie oblige à revoir certains de ses fondements autant cultuels que culturels. Comme le dit un proverbe bien de chez nous, « l’avenir est souvent le meilleur des juges ». Et  une élite et une intelligentsia ne doivent jamais se dérober face à leur responsabilité et doivent se dresser toujours comme un poil à gratter contre tous les détenteurs de pouvoir, les oligarchies mais aussi les félons et les traitres. Seule la citoyenneté est inviolable. De même, le temps est l’allié le plus sûr des êtres patients et persévérants. Je dénonce tous ceux qui ont aidé à l’infiltration des chiens de guerre du MFDC qui, grâce à eux, ont pu pour la première fois atteindre des symboles de la République dans des villes comme Ziguinchor et Dakar tentant, ainsi, de semer le désarroi et la chienlit afin de bloquer le fonctionnement normal de la société et du pays.

Trois anciens Présidents de la sous-région ouest-africaine, au pouvoir comme en dehors de celui-ci, Aziz de la Mauritanie, Alpha Condé de la Guinée, Yaya Jammeh de la Gambie ont toujours pactisé pour essayer de fragiliser le Sénégal à qui ils reprochent son « soft power » continental. Ainsi, les encagoulés, armés de kalache et de P.A, que l’on a vus ces jours derniers semer la terreur et la mort dans nos rues font partie des résidus des chiens de guerre des guerres civiles du Libéria et de la Sierre-Léone que Alpha Condé avait introduit en Gambie et qui servaient dans les escadrons de la mort de Yaya Jammeh et dans les rangs du MFDC où ils opéraient des pillages dans la partie Sud du Sénégal.

Dans la société dite civile sénégalaise, beaucoup d’associations et de prétendus Ong émargent auprès d’officines chinoises, turques, malaisiennes, de firmes pétrolières et des traders occidentaux sans oublier l’agence Wagner, la troupe de mercenaires russes qui a détrôné les anciens « soldats de fortune » européens comme Bob Denard qui sévissaient en Afrique à une certaine période.

De même, les subsides des Iraniens, des Qataris et des Wahhabites de l’Arabie Saoudite arrosent beaucoup d’associations dites islamiques et de Serigne daara aux discours rigoristes et qui mettent leurs jeunes talibés au service du radicalisme politique local, falsificateur, manipulateur et calculateur. Tout comme certains commerçants sénégalais fraudeurs impénitents de la Douane et du fisc appointent des jeunes désespérés de la banlieue afin de les lâcher à l’assaut des magasins de la grande distribution à qui ils reprochent d’être un frein à la spéculation commerciale.

Il revient, donc, à l’Etat du Sénégal d’assumer sa fonction et d’exercer ses missions de défense de l’intégrité territoriale ainsi que des personnes et des biens. La situation que nous vivons au Sénégal, présentement, ne relève pas de l’adversité politique ni de la rivalité électorale. Cela est une tentative de subversion visant à mettre l’Etat à genoux, à affaiblir durablement la République et à semer la désintégration du pays pour mieux le mettre à la disposition du grand Capital occidental mais aussi des nouveaux conquérants venus d’Arabie et d’Extrême Asie qui réclament leur part du grand gâteau africain.

Des ennemis de notre Nation se sont introduits chez nous grâce à une cinquième colonne, insidieusement, revêtue d’oripeaux politiques ou de manteaux de la société civile. Il faut les combattre tous frontalement sans la moindre hésitation ni la moindre faiblesse. Tous ceux qui ont appelé à la sédition et à l’insurrection sont connus de tous. D’abord, en refusant de tomber dans le piège qui est tendu consistant à mettre entre parenthèse l’alternative démocratique au profit de l’alternative sécuritaire comme politique de sortie de crise. Ensuite, ne pas oublier qu’en République, seules les lois font foi.

Enfin, le discernement dans la résolution et dans les règlements de crise ainsi que l’opportunité de la décision juste et appropriée qui sied au contexte de l’heure sont les seules armes utilisables pour un homme d’Etat.  Tout le contraire du politicien qui, lui, va céder à la faiblesse et au populisme pour conforter une popularité factice. Et dans la période difficile, pleine de convulsions, de manipulations et de fake news sévissant sous nos cieux, cela servirait, alors, les funestes desseins de ces aventuriers en leur servant de passerelle transitoire pour entrer par effraction électorale au cœur de l’Etat.

Remember Lat Dior Diop, le seul Damel qui ne porte pas le nom de Fall. Sa résistance devant le colon Faidherbe a conduit ce dernier à dire au Ministre des colonies de la France que dans ces provinces du Cayor et du Djolof, les habitants qui y vivent n’abdiquent jamais. Car ces gens-là, écrivait-il, « on les tue mais on ne les déshonore pas ». L’épreuve qui nous est imposée est une situation de guerre, elle exige de nous que nous soyons courageux et véridiques malgré cette armée de l’ombre de préposés à l’insulte, à la calomnie, à la diffamation et à la manipulation qui exerce un ministère de la peur, du terrorisme et de l’intimidation sur les réseaux sociaux. S’il faut mourir que ce soit debout et les armes à la main.

Vive la République, vive la Nation.

Pour le Sénégal éternel.

Abdoulaye Bamba DIALLO

Journaliste

PS : Le dialogue n’est pas un monologue ou des discours compartimentés comme lors d’un débat de télévision à l’américaine durant une campagne électorale. Le dialogue ne peut être que le fait d’Etres forts parce que moralement debout, mentalement bien assis et intellectuellement solides.

Ainsi, seuls les faibles se dérobent devant un débat car n’étant pas à la hauteur pour souffrir la contradiction ou d’être mis en face de leurs contradictions et incohérences.

Oui, je suis partisan du dialogue car cela est une composante de notre ADN culturel et national. Néanmoins, je refuse un dialogue avec des félons et des renégats qui par leurs actes ne sont passibles de rien d’autre que de la Haute Cour de Justice pour haute trahison et crimes contre leur Nation.

Me revient, ainsi, en mémoire les propos d’un défunt confrère (Que son âme repose en paix) qui avait l’habitude de me dire : « Il y a des infâmes personnes qu’il faut toujours refuser d’élever à la dignité d’interlocuteurs ».

 

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