Publié le 24 Nov 2022 - 19:21
POLITIQUE – RAPPORT IGE

Mame Mbaye Niang porte plainte contre Ousmane Sonko 

 

La tension monte crescendo entre le président du Pastef et Mame Mbaye Niang. En effet, le ministre du Tourisme est en effet accusé par Ousmane Sonko, dans le cadre de l’affaire des 29 milliards du Prodac, dont il serait épinglé par un rapport de l’Inspection générale de l’État. Il promet de porter plainte.

 

Mame Mbaye Niang annonce une plainte contre Ousmane Sonko qui l’accuse d’avoir été épinglé par un rapport de l’IGE sur une affaire de détournement portant sur 29 milliards. Il demande au leader de l’opposition de démontrer ses accusations.

‘’Moi, Mame Mbaye Niang, citoyen sénégalais, en appelle à sa dignité ou tout au moins pour ce qui lui en reste, pour aller sans bruit, ni point de presse, ni incitation à un mortel combat, produire devant la justice le rapport de l’IGE qu’il dit détenir depuis fort longtemps et qu’il a gardé minutieusement. C’est le moment de le dépoussiérer. J’ai porté plainte aujourd’hui auprès du procureur, afin que Sonko produise ce rapport d’IGE. Ça ne sera pas la même chose et ce n’est plus comme auparavant. Je prends l’opinion à témoin. Moi, quand j’accuse une personne, je fournis des preuves’’.

Selon le ministre, ‘’dans de telles situations, les valeurs cardinales de notre religion et de notre tradition nous obligent à un silence et à l’exil. Aujourd’hui, il nous vend le Sénégal des valeurs, le Sénégal de la piété, le Sénégal de la conviction dans ce Sénégal où nous tous nous nous identifions. Quand on vous accuse de viol, vous vous taisez et vous vous exilez. Le contraire de tout ce qu’il a eu à faire’’.

Il estime que Sonko s’est encore adonné à son activité favorite consistant à dénigrer ou à entacher l’honorabilité des citoyens engagés dans des combats politiques ou engagés dans un projet de société. ‘’Il s’adonne encore à la calomnie, à diffamer et à porter de fausses allégations. Sonko, dans son exposé, dit détenir un rapport de l’IGE qui m’aurait épinglé. Rapport relatif aux marchés passés par le Prodac pour la construction des domaines agricoles communautaires. À Sonko, je réitère : il n’y a aucun rapport de l’IGE relatif au Prodac qui m’incrimine ou qui me désigne responsable d’une quelconque faute, à fortiori d’une infraction. Si vous étiez épinglé ou imprégné des dispositifs légaux et réglementaires de notre République et qu’il était plus présent à la mairie de Ziguinchor ou aurait compris le fonctionnement de l’État, il ne dirait jamais de telles allégations’’.

Toujours en verve, Mame Mbaye Niang poursuit : ‘’Sonko ignore ce que c’est la tutelle. Il ignore ce qu’on appelle le pouvoir de la tutelle, à plus forte raison d’avoir une responsabilité. En tant que ministre de tutelle, il m’était impossible de m’immiscer dans l’administration du Prodac, à plus forte raison d’avoir une responsabilité dans la passation de marchés, laquelle, sauf délégation, est exclusivement dévolue au coordonnateur du Prodac nommé par décret, par ailleurs administrateur de crédit et ordonnateur de dépense’’.

À l’en croire, pour quelqu’un qui aspire à diriger notre pays, le b.a.-ba de l’Administration lui permettrait de comprendre une tutelle technique, surtout pour un projet assimilé à l’agence et qui a un conseil de surveillance avant le ministre de tutelle, de pareils exercices de détournement ou d’infraction ne peuvent pas se faire. ‘’Et pourtant, malgré tout cela, lorsque des rumeurs de prétendues malversations qui ont occupé l’actualité liée à ce marché, suite à une mission de vérification que moi-même j’avais demandée en ma qualité de tutelle technique, sollicitée auprès du ministre chargé de l’Économie et des Finances, j’ai offert ma démission. Parce que la clameur publique pensait que j’étais compromis, pour laver mon honneur’’.

Cependant, ajoute-t-il, ‘’malgré tout cela, qu’en est-il de lui ? Sur lui, les accusations corroborées par des indices graves et concordants pèsent lourdement. La seule fois où vous vous êtes senti Monsieur Sonko Député, c'est lorsque vous avez eu besoin de l’immunité juridictionnelle que cette fonction vous confère. Moi, j’ai démissionné, j’ai renoncé à mes privilèges de juridiction, pour être entendu en tant que simple citoyen par rapport à la clameur publique. Je ne suis pas son égal et nous n’avons pas la même éducation, et nous n’avons pas la même croyance’’.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

Section: